
3ème Hivernale des Templiers : il reste 80 dossards !
Par la rédaction. Photos © Greg Alric Organisation
Quand Gilles Bertrand, organisateur mais aussi journaliste à la plume plus qu’élégante nous parle de ce qui s’est passé l’an dernier sur son épreuve hivernale de trail running, on lit ce texte dans le silence et on rêve de sentiers escarpés. Et puis on dit « Merci Gilles ». Et puis on s’inscrit à sa course nom de dieu.
3200 loups garous au pays du Louradou
Il faut être paysan du Larzac, appuyé sur son vieux bâton de berger à surveiller son troupeau cheminant de dolines en sotchs pour savoir que les hivers sur ce plateau sauvage peuvent réserver bien des surprises. Cela s’est vérifié lors de cette seconde édition de l’Hivernale des Templiers. Car après un lancement réussi en 2017 malgré des températures polaires et un manteau neigeux transformant ce trail en aventure nordique, cette fois, le Larzac s’était enveloppé dans un épais manteau brumeux suintant un crachin transperçant que seuls les habitants de la Pointe du Raz peuvent apprécier.
– « Hey, l’organisation, vous auriez pu arrêter l’arrosage dans la nuit »
Pour autant, 3200 coureurs se sont inscrits à cette seconde édition organisée sur les terres d’origine des Templiers, ce plateau Sud Larzac, s’étalant entre la cité médiévale de La Couvertoirade, le plateau du Guilhaumard et le village de Roquefort. Au petit matin, les cités de Roquefort pour trois départs et La Couvertoirade pour l’Astragale se sont réveillées ruisselantes d’un brouillard chagrin pour accueillir ces trailers guère effrayés, voire amusés, et même enjoués à courir dans un tel décor où parfois le ciel se déchirait pour laisser apparaître la beauté minérale des cirques rocheux avec ce petit côté Falaises de Moher en Irlande si bien filmées dans les films de Harry Potter. Et dès les premiers kilomètres conduisant les coureurs du rocher de Roucangel à la grotte des Maquisards, de la ferme isolée du Louradou au château du Viala du Pas de Jaux, la bonne humeur était palpable, chacun y allant de sa petite blague « et l’organisation vous auriez pu arrêter l’arrosage dans la nuit », des coureurs déjà bien crottés, à chercher les meilleurs appuis sur une terre gorgée, sur ces sentiers parfois très techniques se transformant en gigantesque toboggan argileux.
– « Je savais que vous aimiez le cross »
Dans un tel décor, chacun a trouvé les bonnes raisons d’aimer le trail, cette Hivernale et ces grands causses baignés d’une magie particulière renforçant le côté mystérieux de ces grands plateaux. Sur la Carline longue de 12 km, Maël Alric , ce jeune producteur de tome de brebis, installé non loin dans le St Affricain dans la ferme familiale s’imposait en contournant tous ces pièges. Sur ce parcours très « joueur», taquiné par le jeune cadet fougueux Maël Allaire , il trouvait le souffle pour lâcher « je savais que vous aimiez le cross », lancé pleine bourre le long du ruisseau du Soulzon dans un slalom digne des vieux cross et des duels Jazy – Bernard. Dans l’aventure, il embarquait son copain Benjamin Bellamy inscrit quant à lui en toute discrétion sur l’Adonis et ses 24 km. Lui aussi est un habitué des cross et des Templiers. Déjà vainqueur cette année de la Monna Lisa, ce talentueux coureur offrait à ses deux kids une belle victoire bien arrosée et maculée alors que Sandy Paulet s’imposait chez les féminines.
– « A un vol de perdrix du vainqueur »
Autre coup double de la journée, le doublé pour Christophe Bassons qui plus les années passent, plus il semble avoir trouvé le bon braquet pour se faire plaisir sur des distances à la portée de sa grande foulée. Après avoir inscrit son nom au palmarès de la première édition de la Rock Shot, en fin tacticien, il a signé ici une belle victoire sur l’Orchis alors que Blandine L’Hirondel a créé la surprise chez les féminines. Longtemps évoluant dans le top 10, elle remontait aux portes du top 5 lorsqu’un trio a commis une erreur d’inattention, conduisant celle-ci a une belle quatrième place à 10 minutes du vainqueur. Si Christophe Bassons s’ est imposé en 3h 07’37’’ sur le Marathon en perçant le brouillard en compagnie de Laurent Lefebvre second à un vol de perdrix du vainqueur, sur l’Astragale, Antoine Dhaynaut et Sébastien Janiaud se sont livré un beau duel en s’observant jusqu’au point de contrôle de Lapanouse de Cernon installé dans une magnifique jasse voûtée. Un temps, le jeune Kilian Allaire, le frère de Maël, encore espoir, s’est au groupe de tête. Quant à l’Italien Donatello Rota parti très prudemment, il a effectué une belle remontée pour finir troisième à une minute de Sébastein Janiaud laissant filer Antoine Dhaynaut vers la victoire en 5h59’24’’; Marie Noëlle Bourgeois cueillant quant à elle les lauriers tressés de cette Astragale en 6h50’56’’ devant Elodie Davy. La trace était ouverte, un serpent de terre sinueux et ondulant au grès des recs, des rocs et des ressacs. 2600 coureurs cheminant jusque tard dans la nuit pour rejoindre la cité de Roquefort encore tremblante et raisonnante au pied de la falaise du Combalou. Dans le cirque de Tournemire, dans les premières lueurs d’un village noyé dans la brume, lorsque Francis, Elise et Julie ont émergé des ténèbres, deux villageois de leur demander au pied d’un fossé de boue « alors vous l’avez vu le dinosaure du plésiosaure ?».
Infos et inscriptions : https://www.hivernaledestempliers.com/
et inscriptions@templiersevents.com
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