
Un casque audio sans fil qui laisse les oreilles libres. Si si.
D’abord, parlons un peu de la marque.
Aftershokz c’est quoi ? C’est qui ? La marque est au départ…chinoise. La maison mère d’Aftershokz c’est en effet Voxtech, une société chinoise de Shenzhen, au sud-Est de la Chine, créée autour de l’idée de la conduction osseuse. Au départ, la technologie est utilisée par les militaires, notamment les Français. C’est une technologie naturelle basée sur de mini vibrations qui parcourent les os de votre tête et « arrivent directement à la cochlée » comme l’explique la marque sur le site du distributeur français. La cochlée ? Cherchez pas, ce sera le seul terme technique de mon papier. Ça veut dire oreille interne. Donc, le son ne passe plus par les tympans. Et non. Du coup, certains malentendants peuvent désormais écouter de la musique. Si c’est pas révolutionnaire ça ! Pas moins de 30 brevets ont été nécessaires à la marque pour protéger ses innovations, de nombreuses fois récompensées d’ailleurs, notamment aux concours Lépine (médaille d’or 2016 !), au Consumer Electronic Show de Las Vegas, et au dernier salon Marathon expo à Paris.
Au départ tu te dis « chouette un nouveau casque audio ! ».
Lancé en septembre de l’année dernière aux USA, le Trekz Air est aujourd’hui bien implanté en France. Il est très design, très élégant, plutôt léger (30g !). Mais c’est quand tu essayes de le rentrer dans tes oreilles que tu comprends toute la subtilité de l’entreprise. Les types qui ont inventé ce petit joujou ont oublié d’être bête. Quelle modernité, quelle clairvoyance ! Après y avoir goûté, je peux vous dire qu’il est difficile de revenir aux écouteurs à la papa : le bon vieux morceau de plastique que tu t’enfonces dans ton canal auditif. Auditif, oui. Parce qu’un casque audio qui fonctionne par « conduction osseuse » comme ils disent (habituez-vous à l’expression car c’est l’avenir mes p’tits sauvages et c’est aujourd’hui que ça se passe !) c’est comme un smartphone ou une montre connectée aux réseaux satellites qui te prend ton rythme cardiaque au poignet. On se demande bien comment on pouvait vivre sans avant. Bref, c’est juste ÉNORME.
Déjà, l’appareil en lui-même est on ne peut plus simple.
Et ça tombe bien parce que, je ne sais pas vous, mais moi les modes d’emploi et les fiches techniques qui demandent un Ph.D. ça m’énerve (et pourtant ma copine a un Ph.D.). Livré avec une petite house de protection, et un cordon d’alimentation.
– Pas de fil. Et oui, ces écouteurs sont des sans-fils. On s’en doutait, OK, mais je précise.
– Un sens. De toute façon à moins d’avoir redoublé trois classes de maternelle tu comprends vite dans quel sens il se met. À ce titre, j’ajoute que le design – étant donné qu’il ne repose pas vraiment sur tes oreilles, permet de porter des lunettes ou une casquette, voire les deux, sans aucun soucis. Il suffit de caler le tout grâce au tour en plastique souple. Pardon : en titane. J’en parle plus bas. #lemecimpressionné
– Les deux boutons sur la tranche sont hyper simples à comprendre. Le premier, c’est le bouton on/off qui fait aussi office de + pour monter le son. Normalement vous suivez. Le second, le -, est là pour baisser le son. Logique. Il existe quelques subtilités à jouer avec ces deux boutons. C’est pas forcément hyper ergonomique à première vue mais finalement, ça fonctionne bien. On s’y fait vite. Par exemple en mode pause : appuyez sur les deux boutons en même temps. Ça permet aussi de checker le niveau de batterie. Bien entendu, ça ne sert que si vous n’avez pas votre téléphone dans la main. Personnellement, je cours toujours avec mon téléphone en main (je n’ai encore rien de trouvé de mieux…).
On le voit, Aftershokz a vraiment cherché à faire au plus simple et ils y sont parvenus.
Mais à quoi servent les bouchons d’oreille alors ?
Car je le rappelle, ils sont fournis avec. Et, au départ, ça surprend ! Il servent à se les enfoncer dans les oreilles, dans le canal auditif cette fois pour vous couper du monde et savourer le son qui sort de votre casque audio. Car toute la beauté de ce Trekz Air d’Aftershokz c’est de vous permettre de rester connecté à votre environnement tout en écoutant de la musique ou un podcast (ou autre chose hein…). Bah pour quoi faire ? Bah, pour être plus attentif à votre environnement quand vous courez (vous entendez les voitures, les vélos qui arrivent derrière vous, les gens qui, éventuellement, vous parlent). C’est donc beaucoup – beaucoup – plus safe. Et rien que pour ça, franchement, c’est à adopter immédiatement. Bon, OK, le prix rebute un peu, c’est vrai. Ces Trekz Air coûtent 169,95€. Ils ont presque le même look que le modèle d’avant, le Trekz Titanium (109,95€) mais le design a été repensé : il est beaucoup plus léger (arceau est en titane notamment, donc flexible). Je pense que cette légèreté est un point très important car l’appareil repose sur la base de votre oreille et ça peut faire un peu mal à la longue si c’est trop lourd.
Oui mais le (bon) son dans tout ça ?
Je l’ai dit plus haut, le son est désormais transmis via de petites vibrations qui passent par vos os et non plus vos tympans. Les tympans ne sont donc pas du tout utilisés par ce casque. Ils sont par conséquent préservés. Avec le gain de sécurité, c’est donc vraiment l’autre bonne idée de ce Trekz Air : s’il vous vient l’idée de monter le son trop fort, les vibrations deviennent désagréables. Ça ne fait toutefois absolument pas mal. Mais c’est juste trop ennuyeux pour continuer : les écouteurs vibrent littéralement, physiquement je veux dire. Bon, et puis franchement là encore, j’ai poussé le son au maximum de ce qu’il était possible de faire en évitant ces vibrations, pour voir, et c’est largement suffisant pour écouter de la musique. Question qualité du son, c’est en revanche difficile de juger. Je ne suis pas un expert (vous non plus sans doute). Mais là encore, il ne s’agit pas de remplacer le son que vous pouvez avoir chez vous, tranquillement dans votre salon. Le destin de ce Trekz Air c’est de vous accompagner dans le sport, en courant notamment.
Pour en savoir un peu plus sur AfterShokz, une marque dont on avait jamais parlé jusqu’à présent, et sur ce nouveau produit, le Trekz Air qui va peu à peu remplacer le Trekz Titanium, nous avons interrogé deux des responsables US de la marque. Il s’agit de Ken Chen, le président et CTO ( Chief Technology Officer), ainsi que Kim Fassetta, le directeur marketing.
Le blog Endurance Shop : On peut donc oublier Trekz Titanium alors ?
Ken Chen : Non, pas du tout ! Vous savez, on a toujours été très heureux avec le Trekz Titanium et même chez nous, en interne, on avait des gens qui pensaient qu’on ne pourrait pas faire mieux en termes de technologie. Mais disons que nous étions beaucoup à penser qu’il était temps de se remettre sur la table à dessin, de penser à quelque chose de nouveau. Et puis nous avons aussi beaucoup écouté les avis de nos consommateurs pour qui la principale faiblesse de ce modèle c’était le confort : les écouteurs étaient trop gros pour les uns, trop petits pour les autres, ils ne tenaient parfois pas bien sur la tête. Quand on s’est penché sur la question, on a réalisé que le problème c’était le poids. Et c’est pourquoi réduire le poids s’est avéré être notre principale mission. On ne savait à vrai dire pas trop à quoi s’attendre avec le nouveau design mais je crois qu’il est totalement réussi car les gens l’adorent, ceux qui n’avaient jamais essayé un AfterShokz comme ceux qui avaient adoré le Trekz Titanium.
Le blog Endurance Shop : Alors justement quand vous vous êtes lancés dans la construction de ce nouveau casque, quelles ont été les options que vous avez fini par rejeter ?
Kim Fassetta : D’abord, il faut savoir que chez AfterShokz, on est toujours partant pour avoir des feedback de la part des consommateurs, même si, bien sûr, au final, on ne peut pas tenir compte de tout. C’est pour ça qu’on a par exemple décidé de ne pas donner une touche réflective à l’arceau qui vient derrière la tête, il est trop fin, ou encore de se compliquer avec des commandes comme celle de pouvoir re-jouer la chanson que tu viens d’écouter, parce qu’on a cherché à aller à l’essentiel, à faire des choses plus simples. Et puis même si bien sûr on s’est intéressé à la technologie du Bluetooth 5 (la dernière technologie qui, pour qu’elle fonctionne au mieux, demande à chacun de vos appareils concernés d’être en Bluetooth 5, ndlr), on a décidé de ne pas l’inclure dans ce modèle-là.
Le blog Endurance Shop : Question facile : qui a choisi la couleur ? Je rappelle qu’il en existe 4 : Slate Grey, Midnight Blue, Forest Green et Canyon Red.
Ken Chen : On a toujours voulu du noir ou du gris parce qu’on sait que c’est ce que la majeur partie des gens préfèrent mais on sait aussi que proposer que du noir ou du gris à la vente c’est un peu ennuyeux non ?
Kim Fassetta : Quand on décide de couleurs pour nos produits, bien entendu on regarde ce qui se fait dans l’industrie du sport, du fitness, du running. Mais on regarde aussi ailleurs, dans ce que les marques proposent dans la mode en général, des vêtements, aux chaussures, en passant par les accessoires. Nos produits préférés d’une manière générale sont funs à regarder, ils donnent envie. Bien sûr Apple est une des marques qui nous inspirent le plus, il ne faut pas se le cacher. Pour ce modèle Trekz Air, on voulait quelque chose qui soit à la fois unisexe, trendy et unique. Moi je préfère le Midnight Blue ! Je suis sûr que ça va être le préféré de pas mal de monde…
Le blog Endurance Shop : Mouais, je ne sais pas. Moi j’aime bien le Slate Grey personnellement. OK, on s’en fout. C’était quoi le plus gros challenge dans le développement les gars ?
Ken Chen : Oh vous savez il n’y en a pas eu qu’un ! À chaque fois que vous travaillez sur un détail en particulier, il y a autre chose qui reste à modifier. C’est sans fin ! Mais disons qu’avec le Trekz Air, le but était quand même avant tout de réduire le poids de l’ensemble. Mais ce n’était pas simple, du tout ! Il a fallu réduire la taille de la batterie, tout en la rendant plus efficace évidemment, et puis ne pas oublier de proposer un nouveau « fit » pour que le casque tienne encore mieux en place.
Le blog Endurance Shop : Et il s’adresse à qui ce Trekz Air alors ?
Kim Fassetta : Mais à tout le monde ! Non mais je suis sérieux en plus ! J’ai toujours pensé, avant que nous lancions Trekz Air, et c’est pourquoi votre question est tout à fait pertinente, que cette technologie ne s’adressait pas à tout le monde, que ce n’était pas un produit de consommation de masse disons. J’ai toujours trouvé que le produit était plus axé sur la sécurité et qu’il touchait dès lors ceux qui étaient au cœur de cette problématique, les coureurs par exemple, oui, mais les militaires aussi par exemple. Mais ce temps-là est révolu car ce Trekz Air m’a fait changer d’avis. Il est la meilleure réponse du marché en termes d’écouteurs sans fil. C’est tout.
Le blog Endurance Shop : Ah ah, carrément. OK. Alors dites-nous quelle est sa grande force ?
Ken Chen : Le confort. On a interrogé des centaines d’athlètes qui utilisaient Trekz Titanium et, vraiment, tout le monde était généralement très satisfait du produit. Mais la chose qui revenait régulièrement, quand même, c’était sur le confort, et notamment cet aspect de la légèreté dont je parlais plus haut. Il y avait aussi la durée de la batterie.
Kim Fassetta : Oui et c’est vraiment un point qu’on a amélioré. Pour moi le top du top du Trekz Air, mais ce n’est pas que sur le Trekz Air vous l’avez compris, c’est la conduction osseuse. Notre Trekz Air c’est la crème de la crème c’est sûr car il offre ce que nous avons fait de mieux. Le son est excellent, aussi bon que sur les meilleurs écouteurs de sport du marché. Les essayer c’est les adopter. Et quand on ajoute à ça l’aspect sécurité, je crois qu’on a réussi à produire ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans le monde en termes d’écouteurs pour le sport. Point.
Conclusion
Difficile de résister. Difficile de s’en passer. Une fois qu’on a goûté à la conduction osseuse pour courir, je crois qu’on ne peut pas revenir à autre chose. Alors, oui, c’est cher. Mais c’est aujourd’hui le prix à payer pour être en paix avec son run sans pour autant être un autiste qui se prend une voiture dans le buffet au détour d’un virage en épingle à cheveux – ou à un carrefour : parce que des automobilistes qui ne regardent pas droit devant, on en a tous connu – ou un vélo par derrière parce que le gars (ou la fille) a enlevé ses petites roues il y a peu. Littéralement. Ou pas. CQFD.
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