
Eliud Kipchoge n’a pas battu le record du monde de marathon, part II.
Par la rédaction. Photos Nike, SCC EVENTS/Jiro Mochizuki
Le 44ème BMW Berlin Marathon qui s’est tenu le jour des élections législatives allemandes est bien le marathon le plus rapide du monde ! En effet, sur les 10 meilleurs chronos masculins de tous les temps, 8 ont été établis à Berlin ! Rien que ça ! « Un record du monde, c’est ce que j’ai en tête ! » affirmait d’ailleurs le Kenyan Eliud Kipchoge juste avant la course de dimanche dernier. Pendant 40 km, Eliud est pourtant resté derrière, comme en embuscade, pour mieux surgir et porter le coup fatal à ses adversaires. Explications et découverte de sa chaussure, la très high-tech et aérodynamique Zoom Vaporfly Elite. Vous risquez de craquer.
Eliud Kipchoge on vous en parlait…
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Le Kenyan de bientôt 33 ans, double vainqueur du marathon de Londres, est né dans la vallée du Rift et s’y entraîne toujours – à Kaptagat, à 30 km à l’Est d’Eldoret très précisément. S’il a gagné 6 marathons en 7 participations, c’est aussi le champion olympique en titre. Il s’est en effet imposé à Rio en 2016, après avoir fait médaille d’argent à Beijing en 2008 et bronze à Athènes en 2004. Avouez que ce n’est pas commun. L’homme est un phénomène ! Mais ce n’est pas pour autant le recordman du monde. Et non. Ce chrono, mythique de 2:02:57, appartient encore à son compatriote Dennis Kipruto Kimetto. Il a été réalisé….à Berlin en 2014, et est ainsi passé juste devant le temps de l’icône éthiopienne Kenenisa Bekele. Bekele avait réalisé 2:03:03 à Berlin là encore, mais en 2016 cette fois) Le meilleur chrono d’Eliud Kipchoge est quant à lui de 2:03:05. C’est donc le 3ème temps mondial, réalisé à Londres en 2016. Vous suivez ? Autant dire que ces trois garçons se suivent de près, de très très près. A peine le temps de dire ouf !
Pour voir la carte interactive du parcours ici :
https://www.bmw-berlin-marathon.com/en/race-week/interactive-map.html
Que s’est-il dont passé dimanche dernier ?
Les conditions météo n’étaient pas faciles : pluie et très fort taux d’humidité. Elles ont empêché à elles seules, sans nul doute, la performance maximale et la réussite totale de cette journée particulière pour notre champion Kenyan, Eliud Kipchoge. On tremble rien qu’à oser imaginer le chrono incroyable qu’il aurait été capable de sortir si seule la pluie avait cessé son œuvre….d’autant que les temps de passage au 10 km (29:04) laissaient envisager un record du monde calculé par les experts allemands en 2:02:40 !
Les stars Kenenisa Bekele et Wilson Kipsang
Ces deux stars de la discipline ont tout bonnement abandonné en cours de route. Trop dur, trop rapide, trop humide. C’est un vrai débutant, Guye Adola, un éthiopien d’à peine 26 ans, qui a quasiment mené la course de bout en bout et donné de bonnes sueurs froides à Eliud Kipchoge. Au semi, le groupe de tête passe en effet en 61:29′. Peu après, Bekele craque et se laisse distancer. Puis il abandonne. Wilson Kipsang est aussi dans le dur mais il tient, du moins jusqu’au km 30 où il abandonne à son tour, incapable de suivre le rythme effréné qui se joue sous la pluie. Face à Eliud Kipchoge, il ne reste plus que Guye Adola, un jeune coriace titulaire d’une médaille de bronze en championnat du monde et qui a extrêmement bien performé sur quelques semi-marathons récemment dont un formidable 59:06′ à New Delhi en 2014. Au km 35, Guye Adola est toujours en tête, 25 mètres à peine devant Kipchoge. Ça ne sera pas suffisant. Au km 40, le kenyan plus expérimenté, et décidément très guerrier dans sa tête, place une attaque imparable qui ne laissera jamais revenir son jeune poulain. Celui-ci termine quand même en seconde position avec un ahurissant 2:03:46 et devient donc ainsi le 2ème éthiopien le plus rapide de tous les temps, juste derrière Kenenisa Bekele justement mais loin devant le roi Haile Gebrselassie.
« C’était le marathon le plus dur de toute ma vie » a ensuite déclaré Eliud Kipchoge
Il a ajouté : « Les conditions étaient très difficiles, c’est vrai, mais même quand je n’étais pas en tête de course, j’ai toujours conservé la foi et je n’ai jamais douté que j’allais m’imposer. C’est comme ça. Je sais que je peux encore battre le record du monde, il me reste quelques bons marathons dans les jambes ». Son chrono de 2:03:05 est le 2ème plus rapide de sa carrière sur marathon, même s’il était parvenu à faire 2:00:25 à Monza début mai, sur le circuit de formule 1 dans une opération marketing tonitruante montée par Nike (et donc nous vous avons pas mal parlé) mais qui n’a bien entendu pas été validé par l’IAAF, la fédération internationale d’athlétisme. A noter que pour la 7ème fois consécutive, alors que la saison touche à sa fin, le vainqueur du marathon de Berlin établit le meilleur chrono de l’année sur la distance reine du hors stade. Petite note d’humour à l’arrivée lors de l’interview du malheureux Guye Adola : « J’ai adoré, j’ai vraiment adoré cette course et cette expérience sur marathon…enfin, à part les deux derniers km évidemment ». Le pauvre !
Chez les femmes, 4 d’entre elles arrivent ensemble à mi-parcours en 69:40′
Il s’agit de la Kenyane Gladys Cherono, l’Ethiopienne Ruti Aga, la Kenyane Valary Aiyabei et l »Ethiopienne Amane Beriso. A cette vitesse de feu, le vieux record de l’épreuve de la japonaise Mizuki Noguchi – 2:19:12 – était pour le moins en danger. Mais au km 30, Amane Beriso craque et abandonne. Puis, Gladys Cherono accélère et s’échappe, laissant seules Aiyabei et Aga à la bagarre. Sur la ligne d’arrivée, Gladys Cherono déclare : « Je suis tellement heureuse aujourd’hui car, après ma blessure de l’an passé et deux fractures de fatigue coup sur coup, je reviens de loin mais je suis désormais à nouveau dans la course et c’est une très belle victoire pour moi. J’ai parfois cru que je n’allais jamais pouvoir revenir à mon meilleur niveau vous savez, mais maintenant je sais que je peux encore améliorer mon temps ». Ruti Aga termine quant à elle 2ème suivie de Valary Aiyabei, 3ème donc.
Les résultats (et non toujours pas de français…alors, la « loose » ou pas la « loose »?)
Les résultats chez les garçons (aucun français évidemment…)
- Eliud Kipchoge KEN 2:03:32
- Guye Adola ETH 2:03:46
- Mosinet Geremew ETH 2:06:12
- Felix Kandie KEN 2:06:13
- Vincent Kipruto KEN 2:06:14
- Yuta Shitara JPN 2:09:03
- Hiroaki Sano JPN 2:11:24
- Ryan Vail USA 2:12:40
Les résultats chez les femmes (même chose malheureusement…)
- Gladys Cherono KEN 2:20:23
- Ruti Aga ETH 2:20:41
- Valary Aiyabei KEN 2:20:53
- Helen Tola ETH 2:22:51
- Anna Hahner GER 2:28:32
- Catherine Bertone ITA 2:28:34
- Sonia Samuels GBR 2:29:34
- Azucena Diaz ESP 2:30:31
Un mot sur la chaussure d’Eliud Kipchoge
Pour l’occasion, le champion Kenyan a porté une version customisée de la Nike Zoom Vaporfly Elite, spécialement conçue selon ses besoins et signée de la phrase “Beyond the Limits” sur un des côtés, « au-dela des limites » en français, et de ses initiales “EK” de l’autre côté. Cette Nike Zoom Vaporfly Elite comprend une semelle intermédiaire ultra-légère nommée Nike ZoomX ainsi qu’une plaque unidirectionnelle en fibre de carbone pour augmenter la rigidité tout en procurant une sensation optimale de propulsion. Enfin, la forme du talon, conçue pour offrir un aérodynamisme très fort, donne une silhouette évasée sensée évoquer la vitesse. Enfin, l’empeigne en Flyknit possède une coupe montante sensée maintenir au mieux le pied.
C’est donc une chaussure en édition limitée qui, selon Nike, « combine la connaissance des athlètes avec des analyses biomécaniques et de l’ingénierie dernier-cri, redéfinissant radicalement la vitesse sur la route pour les coureurs d’élite . A l’origine, on s’en souvient, la shoes fut bien entendu créée pour les trois athlètes qui ont tenté de franchir la barre des deux heures lors du challenge « Nike’s Breaking2”. Une édition limitée de 99 paires de la Nike Zoom Vaporfly Elite est désormais disponible exclusivement au membre Nike dans certains pays européens : Autriche, Belgique Finlande, France, Allemagne, Irlande, Italie, Espagne, Suède, mais aussi au Danemark, Pays-Bas, Luxembourg ou encore Royaume-Unis. Pour avoir accès à l’une des 99 paires, vous devez courir un Just Do It Sunday Run avec l’application NRC, à n’importe quelle heure, mais le 24 Septembre exclusivement. Vous pourrez ensuite acheter la paire de chaussures le 27 Septembre (notez que vous serrez tenus au courant via l’application NRC). À vos portables !
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