
Brooks Catamount : pour faire 100 miles ou du 100 miles ?
Par la rédaction, avec Gaël Couturier. Photos © Brooks, Lacerations
272g (H) et 249g (F).
Drop de 6 mm
160€.
La toute nouvelle production de la marque de Seattle nous a vraiment séduits. On reste toutefois dubitatif sur l’objectif de cette chaussure : se destine-t-elle à une utilisation maximale de 100 miles, 160 km, comme semble l’indiquer la phrase écrite en bleu sur la languette bien blanche : « Designed and built for 100 miles of run happy », ce qui se traduit littéralement par « dessinée et réalisée pour 100 miles de Run Happy (Run Happy étant le slogan de Brooks). Car après tout pourquoi pas ! Nike avait bien sorti en 2003 la Mayfly, une chaussure toute jaune et surtout ultra-light sensée résister à un marathon mais pas un pas de plus (Voir une analyse fouillée bien vue mais en anglais ici : https://blog.size.co.uk/2016/02/28/a-brief-history-nike-mayfly/). Autre hypothèse, « Designed and built for 100 miles of run happy » renverrait à la distance mythique (et principalement américaine) à laquelle se destinerait théoriquement cette chaussure. Quoi qu’il en soit nous avons trouvé, après 140 km, que la semelle enrichie en azote offrait un rendement exceptionnel mais montrait déjà des signes de fatigue. Durée de vie limitée sur ce modèle haut de gamme à 160€ ? Pas sûr…. Voici notre analyse.
La tige
À tout seigneur tout honneur. Cette tige minimalisme est vraiment belle. Elle est légère, sans doute un peu fragile (certains prétendent avoir fait 600 km avec la chaussure mais là franchement… on doute) mais surtout bien agréable. Elle offre peu de protection à l’extérieur mais beaucoup de souplesse à l’intérieur. C’est sa grande force. Sur le bout du pied, une coque protectrice et une bande de plastique qui entoure le reste. À l’arrière, une attache guêtre en Velcro. Un contrefort léger et une coque plastique au talon, ainsi qu’un collier de cheville classique mais doux terminent l’ensemble. Tout cela est à la fois sans surprise et bien pensé. La chaussure se destinerait donc à la vitesse, aux compétitions par temps sec.
La semelle intermédiaire
C’est le gros morceau de ce modèle. Réalisé en DNA Flash, une mousse injectée en azote (N), un gaz incolore à l’état ordinaire. Industrialisé, c’est un élément chimique très répandu. La question qui fâche c’est celle-là : tout cela est-il bien respectueux de l’environnement ? Bon, mais à quoi ça sert ? À première vue, et après 140 km de test, le composé répond particulièrement bien aux sollicitations : c’est relativement léger, mais c’est surtout bien amortissant et puis ça reste dynamique. Il faudrait voir vraiment dans le temps, au-delà des 200-300 km si l’amorti est toujours aussi bon et le dynamisme toujours aussi puissant. Nous n’avons pas poussé le test jusque-là. Le ferez-vous ? Et ce bleu ? Oui, c’est assez joli. C’est même une vraie réussite franchement. Graphiquement c’est très réussi.
La semelle externe
C’est une autre belle surprise : elle est fine, ses crampons sont loin d’impressionner et pourtant. Pourtant, cette semelle agrippe à mort, sur tous les terrains. C’est pour nous un sans faute. La « rock plate » fait le job. Par contre, attention à l’usure : elle pourrait venir vite.
Conclusion : Une bombe pour aller vite sans faire de concession sur l’amorti. Le look est on ne peut plus intéressant.
Les plus : Beau, efficace, rapide, amortissante, dynamique.
Les moins : À priori pas très écologique tout ça…et puis 160€, c’est un peu cher quand même. D’autant que la chaussure ne nous a pas semblé très résistante à l’usure. À confirmer.
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