
Brooks Hyperion, on décortique cette série de 3. Deuxième partie.
Par la rédaction, avec Andrea Scaramuzza et Gaël Couturier. Photos © Andrea Scaramuza.
À retenir dans ce modèle Hyperion Elite 1
195g (H et F car modèle unisexe : bien sûr plus la taille est petite et plus la chaussure est légère)
Drop 8 mm
Semelle en DNA Zero avec plaque de carbone à l’intérieur (c’est la « Propulsion Plate » de Brooks)
Orientation : compétition (durée de vie entre 80 et 160 km. Ça reste peu !)
Prix : 250€
La tige
Tout le monde est d’accord : c’est du solide. Entendez du bel ouvrage. C’est à la fois respirant, très doux au pied – on penserait mettre le pied dans de la soie – et les lacets sont aussi techniques qu’efficaces. Ce sont toutefois les mêmes que dans l’Hyperion Tempo dont nous parlions hier (ici : https://leblog.enduranceshop.com/brooks-hyperion-on-decortique-cette-serie-de-3-premiere-partie/). Bon, après il n’y a quand même pas de quoi s’exciter : ce n’est pas une tige très compliquée. C’est même sans fioritures.
La semelle intermédiaire
Autant nous avons adoré celle de la version 2, l’Hyperion Elite 2, autant là, c’est un jugement plus acerbe que nous faisons. Car il faut bien le reconnaître, à moins d’aller très très vite, cette semelle en sandwich (deux couches de mousse entourent une plaque de carbone) est ferme, très ferme. Trop ferme. À tel point qu’elle ressemblerait plus à une « racing flat » de compèt’, une chaussure pour faire du 5 ou 10 km max, mais alors à très haute vitesse : genre une Nike Zoom Streak 7, une New Balance 1400v6, une Adidas Adizero Adios 5, une On Cloudflash, une Altra Vanish ou encore une Newton Distance Elite. Bref, la chaussure ne pardonne pas. Il faut non seulement du pied, mais aussi des cuisses, et surtout du cœur. Il faut être rapide. Très rapide. Car vous ne pouvez bénéficier de cet ensemble en sandwich…qu’à vitesse élevée. Trop élevée. Regardez la vidéo en bas d’article et vous allez comprendre : l’Hyperion originelle date de 2017. Il s’agissait déjà d’une….« racing flat »
Par conséquent, vous nous avez compris, cette Hyperion Elite 1 n’est pas un modèle grand public. Elle est beaucoup moins accessible et beaucoup plus exigeante que sa petite sœur, l’Hyperion Elite 2, vous le verrez dans le papier de demain. Patience patience…. Ne comptez pas emmener cette première version de l’Hyperion Elite sur marathon si vous n’êtes pas de niveau national. On exagère à peine. Clairement le design de ce modèle est en cause : il semble que la forme donnée au DNA Zero ne soit pas la bonne. Car l’effet attendu de la plaque de carbone ne se ressent qu’en allant très vite. On a dû sprinter ! Et dieu sait qu’on ne sait pas le faire sur marathon.
La semelle externe
Aussi fine soit-elle (2 mm vraiment. Et pas un cheveux de plus) elle ne présente pas de défaut : son grip est irréprochable et solide. Gageure : il n’ajoute pas au poids de l’ensemble. Une réussite.
Conclusion : On comprend mieux pourquoi Brooks s’est empressé de corriger le tir avec l’Hyperion Elite 2 cette année qui, elle, remplit parfaitement sa mission (vous le verrez demain). L’Hyperion Elite 1 ne nous a pas fait rire. Elle était sensée incarner un renouveau, s’imposer comme une modernité, une œuvre d’art autant pour les yeux que pour les pieds, mais elle est demeurée pour nous (tristes humains de bas étage qui ne courent pas le marathon en 2h15′) aussi rustre qu’un vieille planche de bois. Dommage. Confession : nous n’étions clairement pas au niveau. Le serez-vous ?
Les plus : la tige et la semelle externe : c’est minimaliste et ça fonctionne très bien. Joli boulot.
Les moins : le prix. Le public à qui elle se destine : les élites. Point. Essayez-là en shop quand vous pourrez, et dites-nous alors ce que vous en pensez.
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