
Canada Man/Woman. Triathlon émotion.
Par la rédaction. Photos Unsplash, Marco Bergeron, Michel Caron
2 km de nage dans une eau à 12 degrés Celsius, 180 km de vélo avec un dénivelé́ positif de 2 500 m, 42 km de course avec dénivelé́ positif de 1 500 m, voici de quoi concurrencer notre Embrunman national, ou presque. L’Amérique du Nord ré-ouvre ses frontières, et ce voyage vaut le coup. Prendre conscience des grands espaces Canadien est un choc qu’il faut vivre une fois dans sa vie. À se programmer pour 2022 #sauvages. Ce triathlon format XXL compte en effet parmi les 18 courses mortelles du Xtri World Tour – au sein duquel sied d’ailleurs le fameux Norseman (https://xtriworldtour.com/). Ce Canada Man/Woman se déroule sur le site du Lac-Mégantic, là où avait eu lieu un tragique accident de train qui avait coûté la vie à 47 personnes le 6 juillet 2013. Faire cette course c’est donc quelque part faire hommage à ces disparus. L’un de nous y avait participé il y a quelques années, lors de la toute première édition. Il avait loué le dévouement des organisateurs et aussi lâchement bâché après le vélo. Un truc de bucherons on vous dit.
Les athlètes avaient pris le départ par vagues de nageurs avant le lever du soleil sur la plage de la Station touristique Baie-des-Sables.
Trois boucles de 500 m remplaçaient les 3,8 km habituels. La température de l’eau (12 degrés) n’a pas refroidi les ardeurs des plus rapides. Plus du tiers des participants ont réussi cette portion du parcours en moins de 30 minutes. Si le nombre d’athlètes internationaux a été réduit cette année en raison de la pandémie, la notoriété de ce Canada Man/Woman continue malgré tout de dépasser les frontières canadiennes, grâce à ce film réalisé et produit par Les Productions Endurance Aventure.
Les trois premières éditions ont été diffusées au Canada et sur des chaînes internationales dans plus de 150 pays. En outre, plusieurs compagnies aériennes diffusent le film. Quant au film de l’édition 2021, prévue au printemps 2022 : « Ce nouveau film mettra en valeur, en plus du dépassement personnel des athlètes, les attraits, la beauté et le caractère unique des paysages automnaux de la région de Lac-Mégantic » préviennent les organisateurs qui ajoutent via son leader Daniel Poirier : « la course mérite d’être connue partout sur la planète, et c’est ce qui est en train de se produire. Il est primordial pour nous d’immortaliser nos événements et de permettre à un plus grand nombre de gens de découvrir des endroits, à travers le regard que nous posons sur ces lieux majestueux. Je tiens à remercier, au nom de toute l’équipe, la communauté de la région de Lac-Mégantic qui a encore une fois cette année contribué au succès ».
Retour sur la course (on s’en fout un peu mais bon)
La course qui se déroule habituellement en juillet en hommage aux disparus du 6 juillet 2013 s’est déroulé cette année – COVID oblige – le dimanche 3 octobre dernier. Les organisateurs témoignent, en Québécois dans le texte : « Deux nouveaux champions au sommet du Mont-Mégantic ! Il était de retour avec la promesse d’une édition différente et riche en couleurs. Le Canada Man/Woman a répondu aux attentes. Cette quatrième édition disputée pour la première fois dans des conditions automnales s’est soldée par les victoires de Sylvain Lafrance et de Florence Lavoie-Deraspe. En l’absence du double champion en titre Jérôme Bresson, Lafrance, de Victoriaville, est devenu le nouveau maître de la montagne, en atteignant le sommet du Mont-Mégantic après 10 h 30 min 32 s d’efforts soutenus amorcés à 6 h 15 dans les eaux froides du lac Mégantic. Il a devancé le Magogois Christian Vachon (11:10:19) et le Saguenéen Pascal Coudé (11:26:41). Lavoie-Deraspe a causé une certaine surprise en décrochant le titre féminin. La Sherbrookoise a complété le Canada Man/Woman en 11:36:59, un temps qui lui a valu le septième rang au classement général, devant Lyne Bessette, deuxième chez les femmes, comme en 2019, en 11:53:07. L’Américaine Alysha Krall a terminé troisième, en 12:00:51 ».
Les organisateurs encore : « Ce fut donc un Canada Man/Woman quelque peu différent cette année. La portion natation avait été réduite à 1,5 km au lieu des 3,8 km habituels, avec un départ divisé en vagues de nageurs et lancé 1 h 45 plus tard que les éditions précédentes. Les athlètes ont par la suite parcouru 180 km de vélo et 38 km de course. Considérant les modifications à l’événement, adapté en raison des conditions automnales et pour répondre aux consignes sanitaires en vigueur, les temps enregistrés cette année ne peuvent être comparés à ceux des dernières éditions, a précisé le cofondateur et directeur des opérations d’Endurance Aventure, Jean-Thomas Boily. Tout de même, nous avons eu droit à une course très impressionnante avec des paysages majestueux. Cette édition 2021 aura été celle qu’attendait Sylvain Lafrance. Après une deuxième place en 2019 et en 2018 et un cinquième rang en 2017, le Victoriavillois a finalement été le plus rapide sous l’arche d’arrivée, à sa quatrième tentative. Quatrième nageur en 00:26:00, Lafrance a livré une chaude lutte au Français Eric Bessemoulin tout au long du parcours de vélo. Les deux athlètes extrêmes ont pris tour à tour les commandes, mais c’est le vétéran de l’épreuve méganticoise qui a été le premier à s’élancer au pas de course, 10 secondes seulement devant son poursuivant. Le vainqueur a réussi à creuser l’écart en tête avant son entrée dans le Parc national du Mont-Mégantic pour maintenir la cadence jusqu’à la fin ».
Les organisateurs toujours : « La course a été particulièrement difficile cette année, explique Sylvain Lafrance. Une portion du terrain était très accidentée et la pluie d’hier n’a pas aidé. Pour le reste, ce matin, une fois dans l’eau, on ne se rend plus compte que c’est froid. Et à vélo, je me suis réchauffé rapidement. J’avais une équipe formidable. Je ne pouvais ni ralentir ni lâcher. Avec leur aide, je suis allé jusqu’au bout. Christian Vachon, à sa première participation, a misé sur sa force en course à pied pour se faufiler jusque sur la deuxième marche du podium. Le Magogois, connu en Estrie pour ses nombreux défis sportifs réalisés pour soutenir la réussite éducative, a ainsi réussi à se hisser parmi les meilleurs. Il a tiré des leçons de son expérience au GBC 500, en août dernier, alors qu’il avait dû arrêter et reprendre la course quelques jours plus tard en raison d’une blessure à un genou. Une expérience qui l’a malgré tout aidé dans sa préparation au Canada Man/Woman. La dernière année a été vraiment difficile, avec le décès de ma mère et ma blessure au GBC 500, a-t-il confié. Ici, je suis très surpris d’être deuxième. Je ne suis pas un bon nageur, j’ai même bu la tasse ce matin. J’avais hâte d’arriver dans la dernière portion, parce que c’est là ma force, mais toute la journée, je ne me suis pas senti en compétition contre personne. Toute l’aventure du Canada Man/Woman, c’est un week-end incroyable avec des amis et c’est ce que je vais retenir de mon expérience. Pour sa part, Bessemoulin a connu certaines difficultés dans la dernière étape de l’ascension, qui l’ont relégué au quatrième rang, en 11:29:56, à un peu plus de trois minutes du troisième, Pascal Coudé. »
Ils terminent : « Chez les femmes, les trois premières athlètes ont mené à tour de rôle. Florence Lavoie-Deraspe a été la plus rapide de la natation (00:25:53). Elle a glissé au troisième rang après le vélo, derrière la double championne Bessette et l’Américaine Krall, avant de remonter pour s’installer en tête à mi-parcours de course. Tout le triathlon extrême s’est vraiment bien déroulé, souligne la gagnante. Ma force, c’est la natation, donc au départ, ça a bien été. Ça aurait pu être 3,8 km. Meneuse après la deuxième transition, Bessette, championne en 2017 et en 2018, s’est retrouvée troisième dans la montagne. Son expérience dans l’ascension lui a permis de regagner un rang, mais elle a manqué de temps pour rejoindre la gagnante. J’avais hâte de finir, a-t-elle avoué. J’ai joué à la chasse toute la journée. J’ai eu un coup de barre à un certain moment, mais c’est normal. Les filles étaient très fortes. Elle [la gagnante] courait vraiment bien, je n’ai pas été capable de la rejoindre ».
Les résultats complets de ce Canada Man/Woman sont là
https://track.rtrt.me/e/SS-CANADAMAN-2021#/leaderboard/triathlon-extreme-femmes-triathlon-extre me-tri_ironman/FINISH
https://track.rtrt.me/e/SS-CANADAMAN-2021#/leaderboard/triathlon-extreme-homme-triathlon-extrem e-tri_ironman/FINISH
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