
Pour les folies, les tentations, les mauvais coups.
Hauteur talon de 24 mm, hauteur avant-pied / métatarses de 14 mm et drop de 10 mm (modèles H et F).
119,99€.
Grâce à nos quelques tests ici dans ses colonnes, nos inquiétudes ont vite été abandonnées, remplacées par le pur plaisir de voir Columbia traiter avec beaucoup de respect la légende Montrail. Car mis à part apposer son logo en gros sur ses nouvelles chaussures de trail running, et faire bénéficier la petite marque de chaussures de trail, de la puissance de la R&D Columbia, ses responsables ont toujours le bon goût de ne pas trahir ce qui faisait la qualité des dites chaussures Montrail : une élégance de tige rare, une technologie sans reproche basée sur une accroche de semelle externe folle et une innovation générale sans bornes. L’article où nous émettions des doutes et soulevions des questions était là :
https://leblog.enduranceshop.com/montrail-columbia-le-bon-mix/
Nous avions ensuite commencé nos tests des modèles Columbia / Montrail par la F.K.T.™ Transalps, dont le grip externe et la protection générale de nous avait pas laissé indifférents :
https://leblog.enduranceshop.com/f-k-t-trans-alps-columbia-montrail/
Et puis nous avions aussi consacré un article à la Caldorado II, avec une version spéciale UTMB® (la Caldorado, III est désormais sortie). Une chaussure amortissante, confortable, faite pour courir longtemps. Décidément, vous l’avez remarqué, tout Columbia nous ramène à l’UTMB®.
Ce dernier article était là :
https://leblog.enduranceshop.com/caldorado-ii-version-speciale-utmb-columbia-montrail/
Un dernier point intéressant pour nous sur l’histoire de Columbia, si vous nous le permettez : son rachat d’OutDry Technologies S.r.l. en 2010 a depuis donné le nom à la membrane imperméable et « respirante » qu’elle utilise pour tous ses produits, chaussures et vêtements donc : c’est l’OutDry™.
La tige
C’est LE changement par rapport au modèle précédent, la Mojave Trail OutDry™. Comme vous pouvez le constater sur les trois photos suivantes, celle-ci n’avait pas grand chose à voir. Depuis, les designers Columbia sont repassés par là. Les matériaux utilisés sont les mêmes, certes, mais la disposition des renforts de la partie externe a largement évolué. C’est on ne peut plus clair visuellement.
Au pied, la tige se compose toujours de deux parties distinctes : l’intérieur et l’extérieur. C’est celle de l’extérieur qui change. Commençons donc par l’intérieur. Partout, même sous la languette, il y a un véritable chausson imperméable et sans coutures dont la matière est la même que celle utilisée pour le collier de cheville. On dirait du Néoprène, ça fait penser à nos combinaisons de triathlète et de surfeurs. C’est assez doux, pas trop non plus. En somme, la chaussure n’est peut-être pas à utiliser sans chaussettes. C’est d’autant plus vrai, qu’à l’intérieur toujours, sur le dessus de l’avant-pied (la partie qui va donc reposer sur vos orteils) est renforcée par une sorte de troisième couche de fin plastique imperméable. La respirabilité ne viendra pas de là, c’est sûr. Mais pour le reste de ce chausson, nous n’avons pas senti d’effet de serre, le pied n’est pas resté plus humide que sur une autre chaussure pour affronter l’hiver et les flaques d’eau.
En effet, restons sérieux : cette Mojave II est bel et bien une chaussure…d’hiver. La respirabilité n’est donc pas ce qu’on lui demande en premier ; contrairement à son caractère imperméable donc, qui lui permet d’affronter sans broncher la pluie et tous les environnements humides que vous pourrez rencontrer. Ce n’est pas pour rien que Montrail vient de Seattle et que Columbia est à Portland, deux villes où il pleut, disons, beaucoup ! Pourtant, pourtant, et c’est ce que nous aimons chez Montrail, disons-le sans ombrage : la technologie développée (par Columbia) pour se protéger de l’humidité – ici c’est donc l’OutDry™ – n’a rien à envier à ses concurrents, quels qu’ils soient. Notre rédacteur en chef, Gaël Couturier précise : « Je ne vais pas faire de comparaisons osées avec les autres marques mais pour avoir il y a quelques années personnellement visité les locaux de Montrail à l’occasion d’un reportage consacré à la marque, celle-ci appartenait d’ailleurs déjà à Columbia, je peux témoigner que les moyens donnés par les dirigeants de Columbia à la R&D qui vont ensuite bénéficier directement à Montrail ne sont pas feints. De la qualité de ses jeunes ingénieurs, à leurs idées, en passant par le budget dont ils disposent, tout est fait pour développer sereinement des technologies très haut de gamme. Celles-ci appartiennent à Columbia bien sûr, se retrouvent sur les autres produits de la vaste gamme Columbia, et elles ont fait leurs preuves sur le terrain, auprès d’athlètes sérieux, dont les frères Camus, Sébastien et Sylvain, que je connais personnellement ».
La matière du mesh qui entoure la chaussure jusqu’au dessus de la languette est souple, et les renforts latéraux ne se font pas tellement sentir. Ils se composent d’une fine couche de plastique stretch thermo-collé et servent, vous vous en doutez, à maintenir le pied bien calé dans la chaussure. OK. Ces bandes sont aussi réfléchissantes, pour vous protéger quand vous courez la nuit. À part sur le bout du pied et la baguette au talon, il n’y a là aussi plus aucune couture. À l’arrière, la coque talon est bien présente mais elle ne gêne pas. Elle sert, vous le savez aussi, à maintenir le pied dans la chaussure lorsque vous décollez le pied du sol. En somme cette tige est du genre très agréable : elle ne compresse pas, elle protège, elle donne confiance. Le modèle femme que nous avons testé ne nous a pas semblé présenter de souci de taille, au niveau de la largeur. Mais nous avons tous des pieds différents et il est bien entendu plus sage d’aller en magasin pour essayer la chaussure et se faire son idée.
La semelle intermédiaire
Celle-ci s’inscrit dans la longue tradition des semelles Montrail : amortissante et versatile. En effet, malgré la taille de ses crampons et son dessein premier, le trail running, la chaussure n’a pas à rougir quand elle attaque une portion de bitume. La mousse utilisée par Columbia / Montrail, la FluidFoam™, est à ce point souple qu’elle permet toutes les folies, toutes les tentations, tous les mauvais coups. Ce qui rend la semelle assez rigide, car quand on a la chaussure en main on se dit que cet ensemble ne va pas plier facilement, c’est ce que nous verrons juste après : la couche externe de semelle Vibram®. Mais concentrons-nous encore un instant sur cette semelle intermédiaire.
Voilà d’ailleurs la meilleure vidéo qu’on a trouvée pour illustrer ce que fait ce FluidFoam™, qui vourait dire littéralement « mousse liquide ». Elle n’est pas liquide évidemment mais cette mousse est bien bien souple. Regardez comme la semelle s’enfonce dans la roche quand le type pose son pied sur le caillou dans la vidéo. Vous voyez ? Bah voilà, c’est ça le FluidFoam™ ! Plus moelleux, tu meurs. Death Valley, encore une fois. C’est pas compliqué. C’est d’ailleurs une des matières les plus souples qui nous a été donnée de tester cette année. Et donc ? Et donc cette Mojave Trail OutDry™ II ne va pas s’adresser aux coureurs les plus lourds – ils vont tellement compresser le FluidFoam™ qu’ils vont courir directement sur la plaque Vibram® eux ! Non. On plaisante. On exagère. Disons que cette Mojave Trail OutDry™ II se destine aux poids légers, garçons ou filles, sur toutes distances et qui recherchent un amorti et un confort de semelle sans trop de comparaison (vraiment ça vaut le coup d’essayer pour se convaincre). Les poids plus lourds peuvent très bien utiliser cette chaussure. Ils vont simplement user la semelle en FluidFoam™ plus vite, surtout s’ils veulent allonger les km. Logique.
La semelle externe
Elle n’a pas évolué depuis le modèle précédent. On ne change pas une équipe qui gagne. Une fois de plus. Les crampons sont ici de 4 mm de hauteur. L’accroche est donc….excellente. C’est intéressant de noter que pour une fois, Columbia n’a pas cherché à imposer sa technologie de semelle externe (elle en a deux : Omni-Grip™ et Gryptonite™) mais fait tout simplement confiance au leader du moment, les italiens de Vibram®. L’autre point intéressant de cette semelle externe, c’était d’ailleurs indispensable, ce sont toutes ces encoches sous l’avant-pied. Il y en a cinq. Elles aident à conserver la souplesse de l’ensemble de la semelle (intermédiaire + externe) et de contre-balancer la rigidité de cette semelle externe Vibram® qui aurait quand même tendance à bien rigidifier l’ensemble.
Conclusion
Voilà bien une chaussure qui cache un son jeu ! La Mojave Trail OutDry™ II a en effet l’air rigide mais elle ne l’est pas. C’est un modèle plutôt destiné aux poids légers – à cause de sa semelle intermédiaire bien souple – sur toutes les distances et sur tous les terrains. Par rapport à la gamme proposée en ce moment par Columbia (stay tuned car on en testera d’autres), la Mojave Trail OutDry™ II sera plus protectrice en semelle externe qu’une Bajada III mais à peu près équivalente en confort de tige. Elle sera moins amortissante que la toute nouvelle Variant X.S.R.™ (évidemment !) et aussi certainement moins orientée courses rapides qu’une Rogue F.K.T. II, voire une Caldorado™ III dont nous vous avons déjà parlé (la version II toutefois). Cette Mojave Trail OutDry™ II est donc à réserver aux entraînements ou aux compétitions où le chrono n’est pas votre objectif numéro un. Elle peut éventuellement se comparer à la Trans Alps F.K.T. ou une Mountain Masochist™ IV, en moins luxueuse. La Mojave Trail OutDry™ II sera donc votre chaussure d’entraînement à tout faire de l’hiver. D’autant que cette version OutDry™ vous permettra de passer partout, sans finir avec les pieds mouillés…de sueur. À vous l’Ecotrail® et consoeurs !
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