
Retour sur la 42ème édition d’un marathon qui s’améliore encore.
Même s’il n’est pas le plus festif du monde, on ne peut pas le comparer à New-York, Londres ou même Berlin, le marathon de Paris reste un must-do. Pourquoi ? D’abord parce que Paris est une ville merveilleuse, visuellement parlant déjà. Et c’est un bon début. Et puis aussi parce que le parcours, en boucle, est à la fois urbain et plus vert qu’on l’imagine, traversant les deux bois de la capitale, de Vincennes à Boulogne. Enfin, les organisateurs mettent désormais les bouchées doubles pour séduire les coureurs venus du monde entier, ainsi que les habitants de la capitale qui ont encore parfois du mal à se montrer chaleureux face à une foule en short et quelques rues bloquées. 55 000 coureurs avaient pris leur dossard cette année pour courir ce dimanche 8 avril. Parmi eux, 25% de femmes. 25% !!! Notre envoyée spéciale Alessandra Rampazzo ne pouvait pas y écapper. C’était son premier reportage en envoyée spéciale pour nous, son 5ème marathon mais son premier à Paris. Notre belle italienne en est rentrée totalement charmée. Voici pourquoi.
Un marathon plus écolo
D’abord, notons que depuis l’an dernier, le Schneider Electric Marathon de Paris a très fortement renforcé sa démarche RSE, embrassant un mouvement impulsé par le Ministère des Sports. Il réunit vingt organisateurs de grands événement sportifs internationaux. Deux axes majeurs émergent : le 100% recyclable et une empreinte carbone neutre d’ici 2019. Outre un programme dédié à l’égalité hommes-femmes, et le soutien du mouvement HeforShe, le marathon de Paris s’est donc fixé deux objectifs pour 2019, l’année où vous allez venir avec nous pour le courir. Si si. Les organisateurs témoignent : « Le premier de ces objectifs, c’est l’objectif zéro déchet et 100% recyclage. Le second, c’est de devenir le premier marathon neutre en carbone au monde. Economies drastiques des énergies fossiles sur le terrain, bouteilles d’eau en plastique 100% recyclable, ramassage et tri de 100% des déchets produits par le marathon, compensation carbone, via notamment le programme Livelihood étaient en avril dernier les axes les plus forts de notre ambition ».
Un marathon plus solidaire
Surprise pour les derniers finishers cet avril, souvent après plus de 6 heures de course. Ils ont la foulée lourde, ils marchent au ralenti. Pourtant, chose rare sur un marathon – on voit ça systématiquement sur les triathlons Ironman pourtant – ils ont tous été accueillis et félicités par les vainqueurs de l’épreuve, les Kenyans Betsy Saina et Paul Lonyangata. C’est bien sûr un beau symbole de fraternité mais cela montre aussi la prise de conscience des organisateurs que le marathon de Paris doit continuer à se dépoussiérer. Tenant du titre, le Kenyan Paul Lonyangata a donc réalisé le doublé, devant ses compatriotes Mathew Kisorio et Ernest Ngeno. Chez les femmes, Betsy Saina, Kenyane elle aussi donc, a quant à elle créé la surprise, s’imposant devant sa compatriote Ruth Chepngetich et l’Ethiopienne Gulume Chala, plus attendues. Notons que pour la première fois, le départ des élites féminines a été avancé de plus de 16 minutes, afin d’offrir aux vainqueurs des honneurs partagés. C’est une mise en lumière qui marque la volonté d’égalité. Ajoutons enfin que 97% de ceux qui prennent le départ vont au bout, sont finisher, alors que 36 % sont des néophytes de la distance. Pas mal. Peu de marathons peuvent s’en targuer.
Un marathon plus international, plus féminin, plus « débutant »
Au total, 32% du peloton avait un passeport étranger cette année. 55 000 inscrits, 43 537 partants et 115 nations alignées au départ ! Puisque nous sommes dans les statistiques, annonçons que parmi les 36% qui affirmaient courir leur premier marathon, 44% étaient des femmes. Avec des guides, des plans d’entraînement et points conseil lors du salon du running et dans le village départ…voici autant de bonnes raisons de s’aligner au départ avec sérénité en 2019. Autre point important : selon les organisateurs, « l’ambition du Schneider Electric Marathon de Paris est de parvenir, comme c’est le cas pour les marathons de Londres ou de New York, à voir sur la ligne de départ 30% de femmes d’ici deux ans ». Cette année, elles composaient 26% du peloton. Il reste donc un petit bout de chemin à faire, mais le plan d’accompagnement est en marche ». Cette année, 44% des femmes inscrites couraient la distance reine pour la première fois et elles ont pu profiter du groupe Facebook #ParisMarathonGirls pour échanger librement et trouver des réponses à leurs questions spécifiques.
Paris vu par une coureuse étrangère. Notre envoyée spéciale témoigne.
« Si vous êtes français ou parisien, vous pourriez parfois penser que courir un marathon dans votre propre ville n’est pas vraiment le truc le plus excitant qui soit. Pas faux. Peut-être. Quoi qu’il en soit, laissez-moi toutefois essayer de vous convaincre. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une épreuve mondiale majeure, jusqu’à preuve du contraire ce marathon de Paris ne fait pas partie des six « majors » (https://www.worldmarathonmajors.com/) que sont Tokyo Marathon, Boston Marathon, Virgin Money London Marathon, BMW Berlin-Marathon, Bank of America Chicago Marathon and TCS New York City Marathon, Paris reste un incontournable. Pourquoi ? Tout simplement parce que votre parcours est magnifique !
Après avoir couru à Venise et à New York, deux villes incroyables, je pense que Paris demeure une course époustouflante. Je connais Paris, mon fiancée est un français, parisien d’origine et la ville m’est donc un tant soit peu familière. Mais pendant ce weekend du marathon, et qui plus est le jour J, tout est différent. Votre point de vue sur la ville change. Le départ sur l’avenue Champs-Elysées, avec l’Arc de Triomphe dans votre dos, est juste spectaculaire. Beaucoup nous envient un tel départ, un tel spectacle. Puis vient la place de la Concorde, la longue rue de Rivoli, les Jardins de Tuileries, le musée du Louvre, la place de la Bastille. Tant de sites incroyables, de monuments connus du monde entier ! Vous le savez mieux que moi. Sur les 10 premiers kilomètres, d’accord, c’est vrai, les rues dans lesquelles vous courez ne sont pas très grandes. Pas simple de garder le rythme quand vous avez des milliers de coureurs tout autour de vous. Ces 10 premiers km doivent donc peut-être être considérés comme un échauffement. Peu après, vous traversez presque 10 km dans le Bois de Vincennes avant de retourner à La Bastille, notamment via la rue de Charenton.
Une dernière chose quand même
Je pensais que le marathon de Paris était plat. Mais non ! C’est faux ! Ce n’est pas l’Ultra Trail du Mont-Blanc hein, mais attendez-vous quand même à des hauts et des bas, en particulier le long de la Seine et jusqu’à la dernière étape du bois de Boulogne. Alors voilà, oui, Paris était mon cinquième marathon. Après presque deux mois d’arrêt pour cause de blessure, je n’y allais pas pour autre chose que de participer, et apprécier ce parcours qui offre tant de point de vue différents, de situations inattendues. C’est simple : ce parcours est tout sauf ennuyeux ! Je ne vois pas bien ce que le parcours du marathon de Paris aurait à envier à celui du marathon de NYC. En tant qu’architecte, moi, j’adore le concept de pratiquer la course à pied et faire du tourisme en même temps, encore plus si vous n’avez pas à vous soucier de la circulation. Vous me comprenez, j’en suis sûre.
Alors voilà, dans l’ensemble, j’ai trouvé le marathon de Paris très bien organisé, très agréable, depuis l’inscription en ligne en passant par la prise des dossards au salon du running et la finish line. Petite note : je n’ai pas mis plus de 5 minutes à récupérer mon dossard. C’est assez rare pour être signalé. Ce salon est donc bien fait. Bon, il n’est certainement pas aussi gros que l’expo’ de New York, ou celle de Los Angeles, mais c’est une taille très convenable pour une des plus grandes villes du monde. Je continue. Le jour J, arriver au départ est assez facile. L’Arc du Triomphe. Quel point de repère ! Pendant la course, les groupes de musique et les animations donnent à l’événement une atmosphère de festival. Les postes de secours sont répartis tous les 5 km, avec de l’eau, des fruits, des boissons isotoniques. Les volontaires sont particulièrement serviables, malgré la foule. Leur job n’est pas facile. Les pauvres ! En plus, vous allez hurler, moi j’ai eu la chance de me voir offrir un package « VIP by l’Équipe » : petit-déjeuner extraordinaire chez Ladurée sur les Champs-Élysées, avec des fruits frais, des croissants, du café… mais malheureusement pas de macarons ! Une honte. Je plaisante. Après la ligne d’arrivée, malgré la longue marche à parcourir pour sortir de la zone clôturée (c’est un peu toujours pareil et ça rappelle l’enfer de NYC marathon tiens grrrrr….), la tente « VIP by l’Équipe » m’a, là encore, offert un bon repas : des pâtes chaudes qui étaient….allez, OK. Je suis italienne, ne l’oubliez pas ! Le vrai plus ? La bière fraiche. Il paraît que c’est bon pour la récup’…
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