
Brooks Glycerin 16 ou la douceur de vivre.
Par la rédaction, avec Gaël Couturier & Andréa Scaramuzza. Photos © Brooks Running, Lacerations.
311g (H) et 249g (F). Hauteur talon de 36,1 mm, hauteur métatarses de 24,3 mm et drop de 11,8 mm pour les hommes. Hauteur talon de 33,1 mm, hauteur métatarses de 22,9 mm et drop de 10,2 mm pour les femmes. 170€.
La Glycerin a toujours représenté le très haut de gamme de Brooks. La version 16 ne déroge pas à la règle. Son prix est un des plus élevés de la gamme de la marque de Seattle, aux côtés des Levitate 2 (170€), Beast 18 (160€) et de la nouvelle Bedlam (180€). Pourquoi ? Parce que son amorti est incomparable et que sa résistance pourrait faire des jaloux. C’est d’abord un modèle très confortable, pour foulée neutre. Et quand on dit très confortable, c’est un euphémisme. Bon, OK, la chaussure est un peu lourde aussi. Oui, d’accord. Mais, ce confort et ce poids, c’est parce qu’elle se destine aux plus longues distances, aux entraînements sans fin, aux sorties répétitives, aux préparations d’une grande course, aux coureurs les plus lourds aussi, aux coureurs qui enchaînent les marathons, ou rêvent de s’y lancer, et aux centbornards aussi, ne les oublions pas. Ne nous emmenez donc pas la Glycerin 16 sur la piste pour faire votre fractionné. Ça ne rimerait à rien. Elle est équipée de la dernière technologie de Brooks en matière de semelle intermédiaire plus-amortissante-tu-meurs : le DNA LOFT. Et même si elle garde un certain dynamisme, l’amorti reste quand même sa grand force, son savoir-faire incomparable. Explications.
La tige
Avant d’attaquer le gros gros morceau de ce modèle, parlons un peu de la partie supérieure, celle qui entoure, enveloppe, caresse, chérit votre pied, en haut et sur ses côtés. La tige de cette numéro 16 a elle aussi – comme la semelle intermédiaire nous allons le voir – été améliorée. C’est maintenant de plus en plus le cas pour le haut de gamme de Brooks – c’était par exemple le cas sur la Launch 5 que nous avons testée ces derniers temps – la tige est divisée en deux parties : un chausson interne en mousse très léger et une maille encore plus light à l’extérieur. Le premier maintient le pied dans la chaussure, fait corps avec lui. La seconde le protège des agressions extérieures et apporte aussi du maintien. Là où notre test de la Launch 5 avait montré qu’elle chaussait un peu petit, la Glycerin 16 pourrait chausser un peu grand. Enfin, c’est bien sûr à essayer en magasin mais cela s’explique, peut-être, part le fait que ce modèle s’adresse plus aux coureurs lourds qui ont, parfois, on en connaît, tendance à avoir les pieds bien larges et la voûte plantaire plus ou moins affaissée. Il leur faut donc un peu plus de place sous les métatarses. C’est normal. D’autant que l’atout premier de la chaussure c’est le confort. Ce qu’on a aussi noté c’est que le modèle semble bien plus respirant que celui d’avant, sans pour autant remettre en question la solidité des matériaux. Alors, c’est une excellente nouvelle : la chaussure respire mieux sans toutefois avoir perdu de sa résistance. Que demander de plus à une tige franchement ?
La semelle intermédiaire
Elle est nouvelle. C’est bien le gros morceau de ce test. Par rapport à l’ancien modèle, Brooks a utilisé une nouvelle mousse, en plus de la « DNA Midsole » (littéralement : semelle intermédiaire en ADN). Cette nouvelle mousse s’appelle désormais DNA LOFT. Qu’est-ce qu’elle apporte ? Plus de confort, plus d’amorti, sans toutefois toucher au dynamisme du modèle (si si il y en a !) ou à la durabilité de l’ensemble. C’est le but.
La mousse en DNA, c’était déjà pas mal technologique. Cette « DNA » va réagir différemment en fonction de votre poids et la surface sur laquelle vous courez. Lors de la foulée, disons qu’elle se personnalise, qu’elle réagit selon votre foulée et seulement selon votre foulée, pas celle de votre voisin. Le DNA c’est quoi ? C’est un mélange d’EVA, de caoutchouc et d’air. Si si, d’air. Le caoutchouc aide à la résistance de l’ensemble et l’air, et bien, ça sert à réduire son poids. Nous ne l’avons pas vérifié mais Brooks affirme que l’on comprend mieux comment est fabriquée cette mousse DNA quand on la zieute au microscope : l’appareil permettrait en effet de voir comment les molécules sont connectées entre-elles par des brins (des chaînons, si vous préférez) qui réagissent selon les forces que vous appliquez sur le sol avec votre pied à chaque pas. Ces brins vont disperser les forces qui s’appliquent sur la semelle en s’étirant plus ou moins les uns des autres et, grâce à la résilience générale de la matière, revenir à leur forme initiale pour vous apporter le dynamisme dont vous avez, vous, et toujours pas votre voisin, besoin.
Concernant le DNA LOFT maintenant, l’idée avancée par Brooks c’est que certains coureurs veulent toujours plus d’amorti. Le DNA LOFT est la réponse de cette marque de la côte Ouest à ces coureurs-là. C’est du DNA, c’est donc un amorti personnalisé, mais c’est encore plus souple, encore plus amortissant, plus « soft ». Après le DNA AMP, la mousse la plus dynamique de la marque que l’on retrouve là encore dans les derniers modèles haut de gamme comme la Levitate 2, la Bedlam et la Ricochet, Brooks innove donc avec ce DNA LOFT.
À noter que cette mousse DNA LOFT n’est pour le moment présente que sur deux modèles de chaussures : la Glycerin 16 et la Ghost 11. Au final, cette nouvelle Glycerin est très très amortissante. Mais attention, ce n’est par conséquent pas un modèle pour travailler sa vitesse, ni à l’entraînement, ni en course. Si c’est ce que vous cherchez, vous serez déçu.
La semelle externe
Rien à redire. Elle est excellente. C’est la même que la version précédente et c’est tant mieux : cette semelle est en effet très (très) accrocheuse, même sur sol mouillé, même à Venise sur du marbre vieux de plusieurs centaines d’années. Enfin, elle permet même d’aller tâter un peu de sentier en trail running, d’autant qu’elle est extrêmement résistante et ne se laissera pas impressionner facilement.
Conclusion
Encore une réussite pour Brooks avec un modèle, cette Glycerin 16, qui se destine aux coureurs, hommes et femmes, à la recherche de toujours plus d’amorti, de confort, de luxe, de volupté. Voluptueuse. Voilà, c’est ça ! Cette chaussure est voluptueuse. On adore, même si, au final, ni Andréa ni moi, avec nos 65 et 68 kg chacun, n’étions parfaitement dans la cible de ce modèle.
Dans la même rubrique