
Nouvelle manière d’envisager la lutte contre l’hyper-pronation !
Hauteur talon de 29 mm (H) et 27mm (F)
Hauteur métatarses de 24 (H) et 22 mm (F)
Drop de 5 mm (H et F)
130€
Cette chaussure est très intéressante. Car sa façon de fonctionner est typiquement Hoka One One et en même temps fait preuve d’une belle modernité, d’une vraie inventivité. Ça ne fait pas si longtemps que nous avons testé une paire de Hoka One One. La chaussure s’appelait la Torrent et se destinait à du trail running engagé, rapide, aérien. Notre testeur l’avait portée tout l’été pendant ses vacances en Californie, sous le soleil, sur la terre, dans la poussière et il avait vraiment adoré la chaussure.
Regardez : https://leblog.enduranceshop.com/une-oeuvre-dart/.
Bon, nous à la rédaction, ça nous avait un peu réconciliés avec la marque. On est fan depuis le départ bien sûr (l’histoire de ces anciens de Salomon, des français, qui plaquent tout pour monter une boîte de chaussures aux semelles oversize en pleine mode du minimalisme et qui se font ensuite racheter par des californiens de Santa Barbara pleins aux as, on ne peut qu’adorer !) mais comme tout fan qui se respecte on est…exigeant. Le chaussant Hoka One One nous avait en effet un peu surpris sur une de leurs chaussures. Déçus ? Non. Cela serait trop fort. Mais surpris, oui. Et pour être clair : nos essais de la Speedgoat, la version 2, le pro model de Karl Meltzer, c’est elle la couplable, s’étaient dès lors montrés mitigés. Oui la chaussure était ultra performante, oui elle était accrocheuse, dynamique, résistante, belle, trop belle, un top model, une bête de course, mais elle chaussait aussi bien fin, trop fin pour nous par rapport à ce à quoi nous avait habitués la marque, et trop fins aussi pour visiblement pas mal d’internautes et de coureurs aux long cours.
Voici donc à l’époque, le paragraphe que nous avions publié et qui expliquait notre ressenti de la tige de cette Speedgoat 2 : « Cela étant dit, il y a un point important que je souhaite aborder sur ce modèle. Malgré ce que peuvent en dire les descriptifs marketing de la marque, malgré ce que certains critiques ont pu écrire sur Internet, en particulier les Américains, j’ai trouvé cette chaussure particulièrement fine à l’avant-pied. Trop fine, même si elle a visiblement été élargie depuis la version 1. Je chausse un petit 44 habituellement (New Balance, Altra, Nike et même Hoka One One dont la splendide Clayton !) mais avec ce nouveau modèle cette pointure est certes bien assez longue mais loin (très loin) d’être assez large. A tel point que j’ai dû, dès la fin de ma première sortie, enlever la semelle de propreté pour pouvoir continuer à courir sans entrave et sans ampoules. Cela n’est pas idéal car celle-ci ajoutait un peu d’amorti et de confort. Résultat : chaque fois que je chausse cette chaussure sur une distance supérieure à 12-15 km, je me retrouve avec un point douloureux sous l’un de mes gros orteils, sans doute celui de mon pied fort. Sans cette semelle de propreté, le chaussant est, évidemment, pas aussi confortable qu’il le devrait. Une fois de plus ce design pour pied fin n’est ni bien ni mal, c’est juste un fait. La chaussure est donc bien entendu à essayer avant l’achat, même pour les habitués d’Hoka One One et surtout si vous envisagez de longues distances, celles où les pieds ont tous tendance à enfler terriblement ».
Les deux photos suivantes représentent la version 2017, l’Arahi 1.
C’était là : https://leblog.enduranceshop.com/hoka-one-one-tracer-2/
Il y avait aussi la Clifton, une valeur sûre pour l’amorti et les plus longues distances, sur route toujours : https://leblog.enduranceshop.com/hoka-one-one-clifton-4/
Aucune de ces deux chaussures plus récentes ne souffraient à nos yeux de soucis de largeur de chaussant. Mais revenons maintenant à cette nouvelle chaussure de route d’Hoka One One, l’Arahi 2.
En parlant de renfort, les designers d’Hoka One One avait déjà placé sur cette première version de l’Arahi un « cadre » qu’il appelle le J-Frame™ : des pièces de caoutchouc savamment positionnées (littéralement en forme de J vous allez le voir) qui, à la fois, assurent la stabilité et prolongent la durée de vie de l’amorti, sans vous faire la blague de mauvais goût de vous rajouter des matériaux rigides et traumatisants. Comment ça marche ? Et bien disons que la mousse amortissante en EVA est un peu plus ferme que sur les autres modèles ce qui permet de contrer le phénomène de l’hyper-pronation. C’est du Hoka One One pur jus, une stabilité dynamique comme dit la marque (« Dynamic Stability ») qui cherche toujours à offrir un max de confort pour de meilleures performances sans se soucier ni des conventions ni du qu’en dira-t-on. C’est bien pour ça qu’on l’aime. De vrais rebelles. Et pour la version 2, cette Arahi 2 donc, et bien c’est la même chose : la technologie de la semelle n’a pas vraiment évolué. Seule la tige est différente, plus respirante. On rentre dans l’hiver donc la respirabilité n’est plus trop une priorité mais bon. Voyons ça.
La tige
La nouvelle tige est plus simple que la précédente. Dans le sens qu’elle est plus efficace, moins lourde. Alors, oui, c’est vrai, notre testeur Shawn Brown l’a bel et bien testée sur la fin de l’été, chez lui, en Californie : elle est très respirante ! Plus que la version précédente, on ne sait pas car nous n’avions pas testé l’Arahi 1, mais, voilà, le fait est indéniable. L’Arahi 2 est donc un modèle haut de gamme dans ce domaine. Cette respirabilité est due à un design que la marque appelle : imprimé treillis en 3D. On le voit très bien sur les quatre photos suivantes. Les Arahi 1 (modèles homme et femme) étaient très riches en petits renforts de plastique souple. Du collier de cheville au bout des orteils, la tige en était remplie, gavée. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Ces renforts continuent de jouer leur rôle mais de façon plus équilibrée, plus intelligente. Et puis c’est plus joli franchement.
Voici les 2 versions mises côte à côte. En bleu/orange et rouge/rose la version 2017, en bleu/vert et mauve/bleu la version 2018. Au niveau des lacets, un oeillet a été rajouté de chaque côté. Là encore c’est sans doute un contre-point à la nouvelle souplesse de la tige, afin de conserver un réglage des plus précis. Nous sommes dans une chaussure qui doit accompagner au mieux la foulée, en contrôlant un brin, en offrant de la stabilité, ne l’oublions pas. Bien entendu, cela se fait par la construction de la semelle si particulière d’Hoka One One. C’est un peu comme un siège baquet de voiture de course : le pied est en fait bien plus enfoncé dans la semelle qu’il n’y paraît quand on regarde la chaussure de l’extérieur. C’est ce que la marque appelle l’Active Foot Frame.
La semelle intermédiaire
On a déjà beaucoup parlé plus haut de cette semelle intermédiaire dont une partie est en mousse EVA J-Frame™ en forme de…J. Le rôle de la partie en J justement c’est d’être plus ferme pour vous éviter de vous éparpiller. Ça n’empêche bien sûr pas la chaussure d’être globalement très amortissante. C’est un peu ça qui est formidable finalement. C’est ce J qui apporte le maintien que vous recherchez si vous avez tendance à vous écraser lors de la foulée, si vous souffrez donc d’hyper-pronation. Vous le voyez sur les photos. Généralement, vous le savez, une chaussure qui permet de lutter efficacement contre le phénomène de l’hyper-pronation possède une petite pièce de plastique plus rigide sous l’arche du pied, au niveau interne de la chaussure. Quand le pied fait son mouvement naturel de pronation, quand l’arche déroule vers l’intérieur, et qu’elle s’écrase, cette pièce plus rigide que le reste va bloquer le mouvement, le stopper, s’assurer que la pronation reste régulière et équilibrée.
Le système mis au point par Hoka One One est davantage un guide qu’une correction. C’est moins brutal. Plus diplomatique. Disons que c’est plus tolérant, moins contraignant. L’ancien système que nous connaissons tous ne va pas disparaître demain grâce à Hoka One One, non, mais c’est vrai que leur système J-Frame™ fonctionne bien et permet d’offrir maintien et amorti dans un mouvement à l’unisson. Finissons quand même par dire que le déroulé du pied est ici – comme souvent chez Hoka One One – soutenu dans son effort mais par une semelle « incurvée sous les métatarses commençant au plus près du cou-de-pied ». Hein ?! Pas de panique. On traduit. Cela veut dire que malgré son épaisseur, malgré sa rigidité, la semelle ne bloque pas le pied. Celui-ci ne doit pas fournir d’effort supplémentaire pour effectuer l’action de course. C’est aussi ça le génie d’Hoka !
La semelle externe
Son caoutchouc, stratégiquement placé rappelle la marque, est normalement résistant à l’abrasion. Il est clairement léger, plutôt fin, mais étonnamment résistant. Il faut dire qu’il est, comme souvent chez la marque, disposé aux endroits sensés être les plus sensibles à l’usure. Cela permet aussi de gagner en poids sur la chaussure. Nous n’avons pas remarqué de problème particulier avec cette semelle sur ce point de l’usure. Mais, toutefois, étant donné la faible épaisseur de ce caoutchouc, il faut rester vigilant surtout si vous vivez près des sentiers, et de pierriers, qui là pour le coup vont avoir un impact net et négatif sur cette belle petite semelle. Vous voilà prévenus.
Conclusion
Une manière plus naturelle d’aborder le maintien et de contrer l’hyper-pronation. Ça fonctionne bien, ça ne gêne pas, au contraire : c’est même plus agréable, d’autant que la puissance de l’amorti de ce modèle permet aux poids les plus lourds de ne pas avoir de soucis à se faire. La chaussure est agréable, résistante, légère, ce qui est quand même assez exceptionnel. Si vous avez besoin de maintien ne passez pas votre chemin sans l’avoir essayer. Vous pourriez le regretter.
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