
Nouveau J-Frame™ contre l’hyper-pronation.
Test coordonné par Gaël Couturier. Avec l’aimable autorisation du shaper californien Shawn Brown, alias Unidentified surfboards, à San Clemente, avec qui nous avons réalisé ce test. Photos © Julie Brown.
272g (H) et 227g (F).
Hauteur talon de 32 mm (H) et 32 mm (F)
Hauteur métatarses de 27 mm (H) et 27 mm (F)
Drop de 5 mm (H) et 5 mm (F)
130€.
L’Arahi 3 est un modèle qui permet de lutter habilement contre l’hyper-pronation. Habilement ? Oui oui habilement. Vous allez comprendre.
Mais d’abord, rappelons que la chaussure est disponible depuis début janvier et que ce n’est pas la première fois que nous vous en parlons dans le détail. Nous avions ainsi testé la version 2, un modèle homme. C’était en octobre dernier, ici : https://leblog.enduranceshop.com/hoka-one-one-arahi-2-securite-routiere/. Et puis, sur la toute première version, L’Arahi 1 donc, nous avions écrit cela : « L’Arahi 1 (272g pour le modèle hommes et 224g pour le modèle femme), sortie au début du printemps 2017, était le premier modèle véritablement destiné à apporter de la stabilité au fabricant franco-américain. L’amorti de la chaussure était dans la pure tradition d’Hoka One One, extrêmement moelleux, mais vu l’épaisseur de semelle, forcément, celle-ci était plutôt rigide. Ce n’est pas un défaut. C’était juste sa nature ».
L’Arahi, c’est important de bien le comprendre, est donc la toute première chaussure qu’Hoka One One a destiné aux hyper-pronateurs. Avant elle, toutes les chaussures Hoka One One étaient pour coureurs à foulée neutre. Et là où Hoka One One innove depuis le départ avec ce modèle, et pousse le raisonnement encore plus loin aujourd’hui, c’est que la chaussure s’adresse à un nombre plus élevé de coureurs que les habituelles chaussures pour hyper-pronateurs. Pourquoi ? Comment ? Vous allez comprendre bis.
La technologie la plus importante de ce modèle, qui n’est quand même pas à mettre entre tous les pieds (coureurs à foulée neutre passez votre chemin) se situe dans la semelle intermédiaire et se base sur le système J-Frame™, mis au point en 2017 : il s’agit de morceaux de mousse amortissante en EVA plus fermes à certains endroits qu’à d’autres. Cela évite au pied de s’écraser quand il attaque le sol et aide à réduire le risque de blessure. Le concept d’une semelle intermédiaire à plusieurs densité n’est pas nouveau. Toutes les marques le font. Mais là où Hoka One One a innové c’est que dès 2017, ils ont remplacé la classique pièce en plastique rigide utilisée par tant d’autres marques par une mousse, plus épaisse certes, mais une mousse quand même. Pour cette troisième version de l’Arahi, la base de cette semelle intermédiaire est donc toujours réalisée avec ce fameux J-Frame™, mais la marque annonce tout de même quelques améliorations, notamment dans la densité de la mousse et dans le rocker arrière, ce qui devrait aussi améliorer la transition attaque au sol & poussée / décollement du pied. Bougez pas, on va vous expliquer. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, Hoka One One annonce aussi une nouvelle tige qui se veut encore plus respirante. Bref, que de bonnes nouvelles. Let’s go !
La tige
Il y a donc du changement ! Hoka One One explique que la nouvelle tige de l’Arahi 3 est plus légère que sur la version 2, moins serrée au pied aussi, mais qu’elle apporterait quand même un bon maintien. Voyons ça. Ce que nous avons nous noté immédiatement sur ce modèle, c’est que, oui, clairement, la marque n’a cessé de chercher à faire des efforts de respirabilité. Et ça fonctionne très bien ! Surtout quand on est en train de se lancer dans sa saison printemps-été. Si si oubliez le froid, adoptez la positive attitude. En ce qui nous concerne, la chaussure a été testée sous le soleil de la Californie du Sud. Un effort avait déjà été fait par la marque en terme de respirabilité sur la version 2, par rapport à la version 1 (nous en parlions donc ici : https://leblog.enduranceshop.com/hoka-one-one-arahi-2-securite-routiere/). Pour améliorer leur technique, les designers d’Hoka One One avaient àl’époque supprimé pas mal de ces petites bandes en plastique souple collées sur le mesh. L’évolution était déjà bien visible à l’époque de notre article sur la photo suivante, quand nous avions présenté les deux premières versions l’une en dessous de l’autre. La version 1 est en haut, la version 2 est en bas regardez :
Ce nouveau mesh est un « engineered mesh ». C’est une expression à la mode utilisé par plusieurs marques tout autour de la planète et qui fait penser que le tissu a été conçu par des ingénieurs de la NASA. On n’en est pas là, mais disons que ce type de mesh a quand même été sérieusement bien pensé. Le nouveau mesh de cette Arahi 3 est en effet à la fois plus léger et plus doux que le précédent : il est donc doux et ne devrait pas gêner le pied. Attention, ce qui a fonctionné pour notre testeur en taille 44,5 peut ne pas fonctionner pour vous. C’est pourquoi il est essentiel d’essayer en magasin. On vous le répète assez souvent.
À propos de l’avant-pied, on note donc que sur cette 3ème version de l’Arahi, les fines lamelles de plastiques souples que l’on retrouvait encore sur la 2ème version ont là totalement disparu. Ça n’a l’air de rien mais c’est un changement important : le pied est plus à l’aise, moins serré. Et ça, voyez-vous, c’est une e-x-c-e-l-l-e-n-t-e nouvelle tant certains modèles Hoka One One ont une fâcheuse tendance à être trop étroits ! On en avait parlé ici : https://leblog.enduranceshop.com/hoka-one-one-arahi-2-securite-routiere/
Bien entendu, au départ, on pense que ce modèle s’adresse aux coureurs plus lourds, plus grands, qui ont déjà certainement les pieds bien larges. Ce qui est le cas de notre testeur, Shawn Brown. Mais là où l’Arahi 3 détonne (tout comme la 1 et la 2 remarquez) c’est qu’à cause de son poids très léger, elle ira aussi très bien aux coureurs plus légers, qui souffrent aussi d’hyper-pronation. Et oui, ce ne sont pas seulement les gros grands coureurs qui en souffrent. Et c’est tout le talent d’Hoka One One d’avoir réussi à faire rentrer autant de protection dans un modèle qui ne pèse, rappelons-le, que 272g (H) et 227g (F). Cela étant, pour rassurer nos gros et grands ours bruns lecteurs de ce blog, il faut aussi noter que la chaussure est disponible en deux largeurs : une largeur « normale » et une largeur « wide », c’est à dire large. Ouf !
Il reste toutefois de chaque côté de la chaussure de très fines lignes de plastique collées : 8 sur le bord intérieur, 9 sur le bord extérieur. Ces petites lignes de renfort sont toutefois concentrées sur l’arrière de la chaussure, histoire de contribuer au bon calage du pied. À ce propos, la construction du talon de ce nouveau modèle a également été modifiée. Elle est moins ferme. Sur la version 2, la coque qui encastrait le pied dans la première version avait déjà légèrement disparu mais ici, sur la version 3, elle est totalement absente, du moins sur le côté externe de la chaussure. Seule le petit passant de tissu qui aide à enfiler la chaussure, ainsi que d’habiles fines bandes de plastique thermocollées renforcent le tout à l’extérieur. Le résultat est un délice : le talon ne bouge pas, le système Active Foot Frame fonctionne encore et toujours merveilleusement bien (voir animation juste après). Imaginez le siège baquet d’une voiture de course : dans l’Arahi 3, comme dans beaucoup de modèles de chez Hoka One One, le pied est bien plus enfoncé dans la semelle qu’il n’y paraît. C’est assez impressionnant et c’est une des marques de fabrique pure et dure d’Hoka One One.
La semelle intermédiaire
Passons au second gros morceau de ce modèle. La nouveauté, c’est que le fameux J-Frame™, qui définit depuis toujours la construction de cette semelle intermédiaire particulière, et représente littéralement une forme en J qui vient se placer sous le talon et s’étend de chaque côté du pied (plus à l’intérieur et moins à l’extérieur, forcément), est en mousse un peu plus dure que sur les versions précédentes. On vous l’avait annoncé. Mais alors, alors, cela veut-il dire que le fameux mix réussi par Hoka One One depuis le départ avec cette chaussure, entre légèreté et contrôle, est en remis en question ? Qu’il est en danger ? Non. Ne craignez rien. Sans l’avouer, Hoka One One se rapproche un peu des technologies dont la marque a voulu se démarquer quand elle a lancé ce modèle il y a 3 saisons : des inserts en plastique plus rigides qui vont empêcher le pied de trop se déporter vers l’intérieur, créant ainsi le phénomène de l’hyper-pronation. Qu’Hoka One One change un peu son fusil d’épaule et revienne à un concept plus classique de lutte contre l’hyper-pronation, tout en gardant sa personnalité et son efficacité, n’est pas un problème en soi. L’important, on le sait bien, c’est le confort du coureur et sa sécurité. Et dans ce domaine, le nouveau J-Frame™ fait le boulot. N’en doutez pas !
On peut aussi se rassurer en se rappelant que le principe du J-Frame™ est d’offrir différents niveaux de densité de mousse sous le pied. Ici, sur l’Arahi 3, la mousse sous l’avant-pied reste très douce, moelleuse, offrant ainsi un excellent amorti, celui dont tous les fans d’Hoka One One vantent – absolument – les mérites. On est donc ici, toujours, face à cet étonnant mix qu’incarne cette chaussure : c’est léger, d’abord, et puis c’est très amortissant, mais la semelle, dans l’ensemble, est un peu rigide.
Enfin, pour terminer, rappelons que le rocker est un outil utilisé par Hoka One One pour accompagner le déroulement du pied. On ne va pas vous refaire l’explication car vous la trouver dans tous nos tests Hoka One One mais le principe est simple : en proposant une semelle en « banane », comme sur les planches de surf, la semelle de la chaussure va mieux s’adapter au dérouler de votre foulée : elle va mieux l’accompagner. Ce n’est pas sorcier mais il suffisait d’y penser. Hoka One One l’a fait et ce modèle offre un rocker encore plus prononcé qu’à l’accoutumée.
La semelle externe
Le design de la semelle externe permet de remédier un peu à cette caractéristique (qui n’est pas en soi un problème, soyons clair). Si on la compare à la semelle externe de la version précédente (là encore je vous renvoie au test précédent réalisé : https://leblog.enduranceshop.com/hoka-one-one-arahi-2-securite-routiere/). C’est assez évident visuellement : cette nouvelle Arahi est moins fournie en renfort de caoutchouc sur la semelle externe, et laisse donc plus d’EVA au contact de la route, essentiellement au niveau du médio-pied. Le résultat est net : plus de douceur au contact de la route, moins de rigidité, c’est donc un gros plus mais, forcément, une durée de vie de semelle moins longue. C’est évidemment à surveiller au cas par cas ; d’autant que la marque a bien fait attention à laisser ses inserts de caoutchouc sous l’avant-pied et le talon, les deux points les plus touchés par ce type d’usure.
Conclusion
Pour Hoka One One, cela ne fait pas de doute : la chaussure est suffisamment légère pour vous accompagner sur les courtes distances et pourquoi pas, si vous en faites, vos fractionnés. Encore une fois, il faut avoir en tête que cette chaussure ne s’adresse pas à tous. Si vous êtes léger et rapide, vous pouvez certainement passer votre chemin et vous reporter sur d’autres modèles de la marque capables de vous donner le même genre de sensations : une Tracer 2 ou une Mac 2 pour la vitesse et les courtes distances, une Bondi 6 ou une Clifton 5 pour les plus grandes distances. Si en revanche l’hyper-pronation est votre quotidien, vous ne trouverez nul part ailleurs un mix aussi réussi entre confort d’un amorti bien souple et maintien via un système qui a fait ses preuves depuis deux ans maintenant. La chaussure est donc idéale à porter sur toutes les sorties, toutes les distances – si vous souffrez d’hyper-pronation sévère et que vous êtes un poids plus lourd, mais elle est aussi un excellent modèle d’entraînement pour ceux qui sont aussi capables de courir les compétitions avec des modèles plus lights. Bottom line : l’Arahi 3 sait tout faire et vous fait oublier vos préjugés sur les chaussures offrant un contrôle de l’hyper-pronation qui, auparavant, ressemblaient quand même à des paquebots, des pattes d’éléphant, des shapes d’hippopotame, des sabots de gros sanglier. Le monde change.
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