
Reportage en Asie, au Sud-Est de la Chine.
Par la rédaction, avec Surpreet Khalsa. Photos © Lao Yao, Conan Jin, Kyle Oberman.
Hong Kong 100. La première épreuve inscrite au calendrier de l’Ultra Trail World Tour depuis des années, c’est celle-là. Un de nos journalistes va partir la courir, fin janvier, pour la première fois. Pourquoi ? Parce que l’Asie, la Chine en tête, montre chaque jour qu’elle est la prochaine grosse explosion du running, en particulier, et de l’endurance en général, avec non seulement de belles épreuves mais également des coureurs de talent. Un 7ème Abbott World Marathon Majors à Singapour (ne manquez pas notre article à suivre dans la semaine !), des triathlons Ironman qui poussent comme des champignons, le dernier en date vient d’être annoncé en Inde, et des courses de trail et d’ultra trail qui n’ont rien à envier à nos épreuves occidentales ; sans oublier une énorme ferveur du public. En attendant la fin janvier et le retour d’expérience multimédia de notre reporter, un de nos amis asiatiques nous fait le plaisir de partager avec nous le récit de son aventure hongkongaise de l’an passé sur ces, désormais fameux, 100 km où il a beaucoup souffert, mais terminé sa course. Un guerrier.
Avant d’attaquer le récit de notre ami Surpreet Khalsa, originaire de l’état du Gujarat, en Inde, voici ce qu’il faut retenir de cette épreuve.
Distance : 103,6 km à faire en 30h max (allure moyenne de 3,3 km/h)
Dénivelé total : 5300 m
Surface : principalement sentiers, forêts, collines, et quelques parties de plage.
Difficultés : éloignement de certaines portions du parcours et donc importance de l’autosuffisance en cas d’accident car le temps de secours sera plus long, possibilité de vents forts, de pluies fortes également, et de températures hivernales même si la température est sans comparaison avec nos hivers nord-européens.
Intérêts : voyage lointain, dépaysement total, pas de points nécessaires pour s’inscrire, parcours relativement accessible (100 km il faut être motivé et bien entraîné mais c’est encore réalisable pour un coureur en forme et expérimenté). Franchir la ligne mythique des 100 km en courant !
Prix : HK$1500, c’est à dire 169€.
Laissons maintenant la parole à Surpreet Khalsa, dit Suri, qui a terminé la course en 28h58’19 », tandis que le vainqueur cette année-là, Yanqiao Yun, de Chine, avait terminé en 9h35′.
« D’abord il faut savoir que c’est une course très populaire en Asie. Sur les 5000 demandes de dossards, un peu moins de 2000 coureurs asiatiques sont les heureux élus chaque année. Au début, j’étais…bien. Les 52 premiers km sont passés en 11h30′. La température était agréable, pas trop chaude. Il faisait entre 14 et 16°C. Le terrain était varié, avec déjà quelques belles côtes. Mais c’est à partir du 52ème km que les choses se sont sérieusement détériorées pour moi, même si je reconnais la beauté du parcours, et notamment ces vues imprenables sur les nombreuses îles de ce sud de la mer de Chine.
D’abord, avec la fatigue, parce que la nuit est arrivée, j’ai vraiment souffert de la baisse des températures. En quelques minutes, nous avons perdu 5-8°C. Quand je suis arrivé au km 60, il faisait 8°C, sans compter le vent fort qui a commencé à souffler. Les vues sur la ville de Hong-Kong à ce moment-là étaient merveilleuses. Les tours de verre, toutes ces lumières. C’était très féérique. Normalement, les derniers 17-20 km qu’il me restaient à faire de jour auraient dû être une sorte de réveil matinal bien agréable. Mais après 22h et 83 km parcouru non-stop, deux belles côtes (Needle Hill à 532 m et Grassy Hill à 647 m) j’avoue que je n’en pouvais plus et que l’esprit de fête qui aurait pu à ce moment m’envahir n’était clairement pas présent dans ma tête.
D’autant que la côte la plus folle de la course restait encore à venir : Tai Mo Shan, tout simplement la montagne la plus haute de Hong Kong avec ces 957 m. Aussi inhospitalière qu’elle est, le fait qu’elle arrive presque à la fin de la course aide à la passer sans trop de difficultés. Savoir que la ligne d’arrivée est proche reste un réconfort indéniable, même si la météo encore à ce moment avait décidé de jouer ses pires vacheries : du vent, du brouillard, une visibilité réduite au minimum. Dans les derniers mètres de la course, l’ambiance fait vraiment chaud au cœur.
Je ne connais pas les ambiance européennes mais je ne suis pas sûr du tout que celle de Hong-Kong ait quelque chose à vous envier. Faire 100 km c’est quelque chose de difficile, surtout quand il y a du dénivelé. Je n’étais clairement pas assez préparé pour cette épreuve. Ça m’a servi de leçon ».
Ah, au fait, les infos sur la courses sont là : http://www.hk100-ultra.com/
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