
La 35ᵉ édition du Marathon Des Sables (2 – 12 avril) se prépare.
Par la rédaction, avec Gaël Couturier, 7-fois finisher de l’épreuve. Photos © Marathon Des Sables, Erik Sampers, Josuef photo, Marta Bacardit, Valentin Campagnie.
Après plus de 15 mois d’attente, la 35ᵉ édition du Marathon Des Sables lance officiellement sa communication d’avant course. Après l’annulation l’an passée, cette nouvelle édition tant attendue affiche d’ores et déjà bien entendu complet. Course désertique légendaire, elle a vu défiler depuis 1986 plus de 22 000 coureurs bien souvent venus vivre l’aventure d’une vie. Le MDS, rappelons-le, c’est chaque année 250 km, 6 étapes en 7 jours et en autosuffisance quasi-totale (l’organisation ne vous donne que de l’eau), pour environ 1300 concurrents de plus de 50 pays. Le 35ᵉ MDS se prépare donc mais ses responsables restent à l’écoute de tout nouveau changement de situation sur le plan sanitaire et sécuritaire, tant sur la plan national qu’international.
Le Marathon Des Sables c’est d’abord un chef d’orchestre extraordinaire : Patrick Bauer.
Nous lui avions consacré un article en août dernier ici : https://leblog.enduranceshop.com/patrick-bauer-le-marathon-des-sables-et-le-coronavirus/
Entre les confinements des uns et des autres, les vaccinations qui commencent seulement à arriver, sans oublier les pays où rien n’a été mis en place pour tenter d’endiguer l’épidémie de COVID, il est impossible à cet instant, fin décembre, de savoir de quoi 2021 sera fait. Mais pour les organisateurs du Marathon Des Sables, l’heure est au positivisme et aux préparatifs : « Selon les continents et les pays, l’épidémie semble stagner ou régresser, et globalement la prise en charge des malades s’est améliorée. Les annonces de mise au point de vaccins viennent elles aussi apporter de l’espoir pour 2021 ». Ils ajoutent : « Du côté du Maroc, la situation reste identique, avec la possibilité, notamment, de s’y rendre en tant que touriste n’ayant pas besoin de visa et pouvant fournir une preuve de réservation d’hébergement et un test PCR de moins de 72 heures ».
Lancé en 1986, la course avait alors rassemblée 23 participants.
Les règles n’ont pas tellement changé : seules de l’eau et une tente de 8 personnes sont fournies aux participants pendant leur périple. Tout le reste, tout ce qu’ils jugent nécessaire devra être porté sur le dos. Patrick Bauer : « Au MDS, la gestion de l’effort, de l’eau, de l’alimentation et du sommeil reprennent leur véritable dimension. Comme Ferny Besson l’a exprimé : « Pour qui n’a pas fait l’épreuve du désert, le jardin, la pomme et la cruche d’eau ne prennent jamais leur importance vraie ». Ferny Besson était une romancière, essayiste et biographe française qui a écrit sur le désert : Le Désert perdu, Albin Michel, 1962, Sahara, terre de vérité, Albin Michel, 1965. Premier événement du genre en 1986, le MDS s’est parfois forgé le statut de « course pédestre la plus difficile au monde ». C’est bien entendu contestable car chaque année plus de 90% des concurrents du MDS terminent l’épreuve tandis que des courses plus récentes comme la Badwater, le Spartathlon ou d’autres encore peuvent facilement prétendre à ce superlatif. Toutefois, il faut aussi reconnaître l’importance de cette épreuve unique, parfois copiée, jamais égalée, dans le paysage mondial des courses d’endurance.
Pourquoi le Marathon Des Sables est une épreuve unique et également très difficile ?
– Les paysages traversés sont vierges, envoûtants, magnifiques. C’est presque entièrement minéral, vidée de toute vie humaine et animale, à part quelques rares scorpions, serpents et autres chameaux. Il faut se retrouver en plein milieu de ces paysages pour en prendre conscience.
– Le système des tentes berbères de 8 personnes offre une expérience humaine très riche, que l’on ne connaît pas dans sa vie de tous les jours. Participer ensemble à cette expérience rare créé des liens ineffables entre les participants.
– La chaleur est souvent étouffante et rend toute progression à pied très difficile. Là encore, il faut le vivre pour le croire. Les participants ont déjà connu 50°C sur l’étape marathon, qui vient toujours après la grande étape de 80-90 km à faire en deux jours. Ça calme !
– Les pieds souffrent énormément, à cause de la chaleur, à cause des pastilles de sel qui retient l’eau du corps aussi, à cause du sable enfin. Une bonne préparation, un bon tanage, avant la course est la seule issue. Sans quoi de terribles ampoules vous attendent et l’événement peut se transformer en calvaire. Beaucoup abandonnent à cause de cela.
– L’organisation est réellement exceptionnelle. Non seulement la sécurité est top (elle est désormais challengée non seulement par le COVID mais également par le risque terroriste) mais l’ensemble du personnel est particulièrement bien formé et prêt à tout pour vous aider à finir la course dans les meilleures conditions. Il y aussi l’infaillible suivi GPS des coureurs, les véhicules de secours qui patrouillent en permanence, les deux hélicoptères toujours prêts à intervenir, le très grand professionnalisme du staff médical et la surveillance constante – mais secrète – de l’armée marocaine.
Patrick Bauer termine : « Les plus belles histoires sont celles qui durent car elles se construisent au fil du temps mais durablement. Tout l’intérêt réside dans l’enseignement qu’elles nous procurent en nous tirant vers le haut et en nous poussant sans cesse à nous améliorer et à faire toujours de notre mieux ».
Conclusion : la richesse du Marathon Des Sables c’est avant tout ces coureurs anonymes
Des profils extrêmement touchants se cachent en effet chaque année dans le peloton : des personnalités solaires, rayonnantes, des malmenés de la vie, des accidentés, des handicapés, des rescapés, des guerriers, des aventuriers….pour qui le MDS constitue un objectif, un levier, un rêve, un moyen de s’en sortir, d’espérer, de repartir, de se remobiliser. La solidarité est un des thèmes forts de cette épreuve où de très nombreux concurrents participent pour mettre en lumière différentes causes via certaines associations caritatives. L’organisation de l’événement est bien sûr également impliquée dans cette démarche en soutenant sa propre association Solidarité MDS : https://www.marathondessables.com/fr/marathon-des-sables/solidarite-mds.
Le programme pour le moment, le voici :
2 avril 2021 : Arrivée des concurrents au Maroc / transfert bivouac
3 avril 2021 : Journée de contrôles
Du 4 au 9 avril 2021 : Etapes chronométrées en autosuffisance alimentaire
10 avril 2021 : Etape « solidarité » en autosuffisance alimentaire
11 avril 2021 : Journée libre dans Ouarzazate
12 avril 2021 : Retour des concurrents dans leur pays d’origine
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