
La course qui valait 4.7 millions d’euros
Par la rédaction. Photos : Wings for Life World Run, 2022
Ce qu’il y a de bien avec le Red Bull Wings for Life World Run, neuvième édition ce weekend, la course caritative la plus généreuse de la planète (pour la recherche d’un remède contre les lésions de la moelle épinière), c’est qu’elle se court partout dans le monde en même temps. Concept génial qui permet non seulement aux valides de courir avec des handisports mais surtout rapporte €4.7 millions à la recherche cette année et nous conforte dans notre position plus générale sur les bienfaits des courses virtuelles. Question accessibilité, cette Red Bull Wings for Life World Run est magnifique : le japonais Jo Fukuda remporte chez lui à Tokyo sa première victoire chez les hommes avec 64,43 kilomètres parcouru alors que la Russe Nina Zarina remporte, à Santa Monica en Californie, et donc à l’autre bout de la planète, son quatrième titre avec 56 kilomètres pile. Que demander de plus ?
En moyenne, les participants de cet event, 9ème du nom, dans le monde entier ont parcouru ce dimanche 12 kilomètres avant que la « Catcher Car », véritable ligne d’arrivée en mouvement, ne les rattrape et les dépasse. Les coureurs ont pu participer à l’événement tout seul grâce à une application dédiée mais aussi lors de sept grands Flagship Runs : Vienne (Autriche), Munich (Allemagne), Zoug (Suisse), Ljubljana (Slovénie), Zadar (Croatie), Poznan (Pologne) et Izmir (Turquie). Dans ces villes, les participants ont été poursuivis par des Catcher Cars en vrai conduites par des personnalités telles que la légende du saut à ski Adam Malyz en Pologne ou la star allemande du sport automobile Sophia Floersch.
Jo Fukuda
« Voir mon idole Eliud Kipchoge participer à rendre le monde meilleur grâce à ses actions caritatives m’a donné envie de faire de même. Cette année, je voulais un vrai défi et essayer de gagner cette course hors norme, donc je suis très heureux ».
Nina Zarina
« Je suis très heureuse d’avoir gagné à Santa Monica aujourd’hui. C’est difficile de courir 55 kilomètres toute seule, mais je suis très heureuse d’avoir été virtuellement connecté avec tous les coureurs dans le monde entier. Nous étions ensemble, enfin, à nouveau ».
Soleil au Caire, pluie à New York, et même grêle en Croatie ou encore neige en Suède
Les conditions pour les coureurs auraient difficilement pu être plus variées. La température la plus chaude enregistrée était à Jaipur, en Inde (42°C), et la plus froide à Nuussuag, au Groenland (-8°C). On ne s’étonne dans aucun cas. Cette même diversité s’appliquait aux heures locales : l’événement s’est lancé exactement 11 heures UTC (Coordinated Universal Time). Ce qui est la même heure que GMT (Greenwich Mean Time qui est l’heure de Londres par exemple) et donc l’heure de Paris moins deux heures. Pour les Français de l’hexagone, la course s’est donc lancée à…13h. Bravo. Certains suivent. À Auckland, en Nouvelle-Zélande, il s’agissait plutôt d’une course de nuit (11h du soir), tandis qu’à Los Angeles ou à Mexico, c’était une course tôt le matin (4h du matin). Peu importe où se trouvaient les coureurs et quels étaient leurs objectifs : tous étaient partie prenante de quelque chose de grand, de riche (et de rare).
38 millions d’euros récoltés depuis 2014
Des novices de la course à pied aux coureurs d’ultra-distance expérimentés, jeunes et moins jeunes, coureurs à pied mais aussi bien entendu coureurs en fauteuils roulants, le peloton de départ de la course était un savant mélange éclectique. Grâce au principe qui voit la voiture virtuelle, ou non, des participants de niveaux complètement différents ont ainsi pu marcher, courir et rouler tous ensemble et pour la bonne cause. Car, vous l’avez compris, lors de la Wings for Life World Run, il n’y a pas de ligne d’arrivée fixe, mais cette fameuse « Catcher Car » qui démarre 30 minutes après le départ des coureurs à la poursuite et dépasse les participants les uns après les autres. Depuis 2014, 1 086 988 participants ont pris part à cette course caritative. Au total, 10 266 768 kilomètres ont été parcourus depuis cette année-là et un total de 38 millions d’euros ont été récoltés. Notez que 100% des frais d’inscription et des dons vont à la recherche sur la moelle épinière. Notez aussi que la fondation Wings for Life soutient des projets de recherche prometteurs comme une étude clinique suisse appelée Stimulation Movement Overground (STIMO). Elle a ainsi permis aux deux hommes paralysés – le Suisse David Mzee et l’Italien Michel Roccati – de participer à la Wings for Life World Run par leurs propres moyens – sans fauteuil roulant. Incroyable. Mais. Vrai.
Anita Gerhardter, PDG de Wings for Life
« Chaque fois que de nombreuses personnes unissent leurs forces, de grandes choses se produisent. Je suis profondément reconnaissante que tant de personnes aient couru pour notre cause aujourd’hui. Au cours des dernières années, nous avons déjà fait de grands pas vers la recherche d’un remède contre les lésions de la moelle épinière. Grâce aux participants d’aujourd’hui, nous pouvons continuer à financer nos brillants scientifiques dans leur recherches »
Un autre exemple qui coupe le souffle c’est cette étude clinique aux États-Unis appelée RESET et qui a été financée à hauteur de 7 millions de dollars. Son objectif est d’inciter les nerfs endommagés à repousser naturellement et à se reconnecter chez ces patients souffrant de lésions de la moelle épinière à long terme.
L’année prochaine, la Wings for life World Run sera une édition spéciale
Le 10e anniversaire aura lieu le 7 mai 2023. Les inscriptions sont déjà ouvertes. Tous les résultats ainsi que des informations sur les modalités d’inscription sont disponibles ici : www.wingsforlifeworldrun.com
Résultats de la Wings for Life World Run 2022
Hommes
- Jo Fukuda, Japonais, Tokyo (Japon), 64,43 km
- Jonas Mueller, Allemand, Édimbourg (Grande-Bretagne), 63,93 km
- Dariusz Nozynski, Polonais, Poznań (Pologne), 63,90 km
Femmes
- Nina Zarina, Russe, Santa Monica (États-Unis), 56,00 km
- Patrycja Talar, Polonaise, Poznań (Pologne), 53,56 km
- Sophia Sundberg, Suédoise, Ljubljana (Slovaquie), 49,39 km
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