
La Salomon Speedcross 5 ferait-elle peau neuve ?
Par la rédaction, avec Geoffrey Herbert et Ti Punch. Photos © Salomon, Herbert family, Ti Punch.
Salomon Speedcross 5
280g (H) et 328g (F).
Hauteur talon de 30 mm (H et F)
Hauteur métatarses de 20 mm (H et F)
Drop de 10 mm (H et F)
130€.
Bon, on s’en doutait, on le savait, vous le saviez aussi sans doute, mais la nouvelle Speedcross 5 ne déroge pas aux règles Speedcross : la chaussure est née en 2006, pour la boue, les chemins difficiles, glissants, et mêmes dangereux. La popularité de la chaussure est née dès la seconde version, toute noire. Et Salomon a toujours pris soin de ne pas modifier une recette gagnante. Nous n’avions jusque-là pas vu de vraies améliorations au sein de la série Speedcross. C’est aujourd’hui le cas. La numéro 5 évolue, en bien. Sa semelle externe, et ses picots multi-directionnels, c’est ce qui fait son ADN. C’est sa marque de fabrique, tout autant que son amorti talon et la relative fermeté du reste de la semelle sous le médio-pied et l’avant-pied. Quant à son chausson, il est historiquement fin, et long. Ça évolue un peu. Autant dire que la chaussure se destine à une pratique toujours aussi musclée, pour ceux qui aiment aller vite et veulent de l’adhérence à tout prix. Ce qui change alors ? Son confort. Il a été bien amélioré. Bien sûr le look si particulier et propre à la Speedcross ne change pas, lui. Et ça aussi, c’est une bonne chose.
Voici l’une des chaussures les plus populaires de Salomon ! Et si elle se destine avant tout aux terrains les plus gras, les « mud run » et les compétitions les plus humides sur les sols les plus glissants, on retrouve la chaussure sur toutes les courses, à tous les pieds, et même en ville parmi les randonneurs égarés, ou les modeux indécrottables, un comble. Passons : la chaussure a ses fans, son look unique fait des ravages.
La tige
Elle est sans coutures, bien aérée et souple en médio-pied et avant-pied. Une fois le pied à l’intérieur, celui-ci est très agréablement maintenu. C’est aussi ça qui explique le succès fou de ce modèle depuis 2006 : la sensation d’être dans une chaussure de running / une chaussure de foot / un chausson d’escalade. Ce design du chausson interne, c’est la technologie Sensifit, ce qu’on appelle aussi le chausson d’accueil. Cette sensation d’un pied bien tenu dans la Speedcross, ça donne confiance sur les terrains glissants. C’est donc exprès. On aime. Ou pas. Notons aussi tout de suite que la tige de ce modèle n’est pas imperméable. Il existait un modèle imperméable sur la version précédente, la Speedcross 4, mais, visiblement, il ne sera pas reconduit.
Sur vos courses de montagne de l’été, celles qui peuvent vous amener à patauger dans la boue et mettre les pieds dans la neige sur quelques km, cette version estivale sera bien suffisante. Sa respirabilité est incomparable : c’est de loin la meilleure de toute les versions Speedcross. Mais sa non-imperméabilité est d’autant moins gênante que le mesh de cette dernière version, malgré sa légèreté, ne laissera rien passer. Ni petits débris, ni terre, ni éclaboussures diverses. La languette est quant à elle couverte d’un léger filet. C’est nouveau, ça sert à bloquer tout ce qui vient de l’extérieur, et c’est plutôt bien vu. C’est ingénieux même. Évidemment, les lacets bénéficient toujours du système QuickLace qui permet un serrage / déserrage aisé, rapide, sûr, comme de la petite poche pour le rangement de ces derniers sur le haut de la languette. Pratique. Efficace. Bien pensé. On trouve ça très bien.
Ajoutons quand même ce point important : ce chaussant est un peu plus large que les modèles précédents, cela se ressent surtout au niveau du médio-pied, ça aide à la stabilité. Votre pied est mieux posé, bien à plat dans la chaussure. Pour le reste, n’attendez pas de miracle : la chaussure reste l’apanage des pieds fins. L’ajout de la semelle de propreté Ortholite permet encore d’adoucir l’ensemble. Enfin, last bit not least, la fine pellicule de plastique souple collée sur le mesh à 360° autour de la chaussure est légèrement rembourré en bout de pied. C’est un léger effet pare-pierre pour le cas où votre pied viendrait à heurter un élément dur du terrain pouvant éventuellement vous blesser aux orteils, ou aux ongles. C’est classique bien entendu, et attendu sur un modèle de trail running haut de gamme, mais c’est indispensable et fait toujours plaisir. Mais si, mais si.
La semelle intermédiaire
Ce n’est pas le plus intéressant dans ce modèle et cela ne l’a jamais été. Entendons-nous bien : la semelle intermédiaire de la Speedcross est amortissante, elle est dynamique aussi. Elle fonctionne. On ne lui repproche rien. Seulement sa mousse EnergyCell+ fait surtout effet au talon. Est-ce à dire que la chaussure ne convient qu’à ceux qui attaquent le sol par le talon ? Hum. Pas simple. Nous répondrons non mais, à ce moment-là, il vaut mieux l’utiliser sur courtes distances. Sous le médio-pied, comme sous l’avant-pied, cette semelle reste fine – même si on sent une nette amélioration de ce côté-là par rapport aux versions précédentes. De toute façon, autant être clair : la marque Salomon elle-même positionne cette chaussure comme un modèle davantage destiné à ceux qui attaquent par le talon. C’est dit. La mousse utilisée est bien résiliente, et la chaussure répondra parfaitement bien à vos attaques en courtes distances sur sentiers secs et poussérieux. N’ayez pas de craintes.
La semelle externe
Voilà l’autre morceau de choix. À première vue, bien sûr, cette semelle se montre très agressive. Ses picots, on peut ici carrément parler de crampons, sont très intelligemment disposés. Leur forme en chevrons est également bien pensé. Ils sont assez près les uns des autres pour une accroche on ne peut plus excellente mais ils sont aussi suffisamment espacés pour ne pas laisser s’accumuler de la terre, ce qui vous ferait glisser. Que ceux qui aiment les côtes et les bons gros pourcentages se rassurent. Ils ont besoin d’accroche jusqu’au bout des orteils ? Pas de problème : les crampons sont partout, d’un bout de la semelle à l’autre. Aussi verticale que soit la pente, en montée comme en descente, la Speedcross ne nous laisse pas tomber.
Conclusion
Une réussite pour cette nouvelle version qui ne renie pas son ADN. La nouvelle Speedcross ne décevra personne : ni les fidèles qui aiment son accroche et son look, ni les néophytes qui recherchent un modèle tout terrain pour éviter de glisser, en montagne sans doute, dans la boue certainement.
Les + : accroche, souplesse, confort, look.
Les – : amorti sur longues distances.
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