
Elle n’en a pas l’air mais cette petite diablesse a une forte personnalité.
Hauteur talon de 32 mm
Hauteur avant-pied / métatarses de 22 mm
Drop de 10 mm
159,95€
Quand Adi Dassler crée Adidas, il y a presque 100 ans, il a une idée en tête : proposer des produits techniques qui s’accordent aux désirs des athlètes. Aujourd’hui, évidemment, c’est un peu le leitmotiv de toutes les marques. Mais à l’époque, c’était très innovant. Mr Dassler a d’abord commencé par lancer sa marque de chaussures en 1924, à Herzogenaurach, en Allemagne et, peu de temps après, aux Jeux Olympiques de 1928, il a équipé l’athlète Allemande Lina Radke qui gagne une médaille d’or sur 800 mètres, tout comme Jesse Owens, en 1936 cette fois. L’ américain, aux JO de Berlin, s’imposera sur les 100, 200 et 4x100m, ainsi que dans l’épreuve du saut en longueur. La petite entreprise d’Adi est lancée. Elle ne prendra toutefois le nom Adidas qu’en 1949. Des années plus tard, et bien des évolutions technologiques plus tard, Adidas crée le concept de la mousse Boost. C’était, souvenez-vous, en 2013. Le Boost est alors développé avec BASF (tout comme Brooks pour son amorti qu’ils appellent DNA). Il s’agit d’un Polyuréthane thermoplastique en forme de toute petite capsule, pensez à un Tic-Tac, qui est à la fois très amortissant (très souple) et très dynamique. Ça veut dire quoi très dynamique ? Ça veut dire important taux d’énergie qui n’est pas perdu en chemin entre le moment où le pied attaque le sol et où il en redécolle. La troisième qualité de Boost c’est aussi sa très grande résistance à l’usure, plus forte, selon la marque, que les EVA classiques que l’on retrouve chez d’autres fabricants.
Bon, mais le Boost, voilà, on connaissait déjà. Là où cette année Adidas a vraiment créé la surprise c’est avec ses tiges (la partie supérieure de la chaussure, celle qui est au-dessus et autour du pied ; mais pas dessous). Ça commence avec les modèles Solar, inspirés, là encore selon la marque, par l’agence spatiale Américaine, la NASA. Les fibres de la tige sont ainsi désormais cousues avec une précision au millimètre, millimètre par millimètre avec, selon l’endroit de la chaussure, plus de confort, de plus souplesse ou plus de rigidité, et donc globalement une meilleure tenue du pied, sans gêne, sans douleur. Et c’est essentiellement cela que nous avons voulu vérifier avec ce modèle là : la Solar Glide.
La tige
Voici les deux derniers modèles que nous avions testés chez Adidas récemment (en janvier et février dernier). Il y a l’Ultra Boost https://leblog.enduranceshop.com/la-pura-vida/. Et la Pure Boost DPR https://leblog.enduranceshop.com/pour-aller-vite-oui-mais-jusquau-marathon/.
Si la tige de l’Ultra Boost marquait déjà le virage radical pris par Adidas dans le design d’une grande partie de ses tiges de ses chaussures de course à pied, celle de cette Solar Glide est beaucoup plus complexe, clairement plus aboutie. C’est même du jamais vu. Aucune marque de running n’a jamais utilisé une telle complexité de tissage. Il suffit de regarder attentivement les photos ci-après pour s’en convaincre.
Vous avez vu ce travail de tissage ? N’est-ce pas formidable ? N’est-ce pas totalement nouveau ? Si. Adidas prouve à ceux qui en doutaient encore qu’avec ce petit bout de tissu là, avec cette chaussure là, elle est une marque exceptionnelle. On savait déjà tous qu’il existait une importante R&D dans le domaine des chaussures de running, mais beaucoup d’entre nous pouvaient penser qu’elle se concentrait sur les semelles intermédiaires, les amortis, les « taux de retour d’énergie », la résistance, tout ça…. Or, on re-découvre qu’elle s’attache aussi parfois à produire des tiges monstrueuses d’ingéniosité. Pour décrire la tige de notre Solar Glide, Adidas parle de « tige en mesh avec inserts côtelés à l’avant-pied ». Ces « inserts » renforcent en effet la tige dans la largeur sans la durcir dans la longueur. Rien de mieux pour accompagner le déroulé du pied : la structure va facilement se plisser au-dessus des orteils lorsque le pied décolle du sol. C’est pour moi l’un des points les plus intéressants de cette tige. Le reste est bien construit, mais sans énorme surprise. Sur le bout du pied, alors que la pièce plastique avec le logo incrusté est toute petite, le tissage et ses « inserts » font une fois de plus des merveilles : ça reste souple mais ça protège. Vous butez sur un trottoir ? Pas de problème : ce mesh vous protège. C’est étonnant mais, pour l’avoir vécu sans faire exprès, je vous confirme que ça fonctionne très bien.
Remontons un peu vers le talon : au niveau des lacets, la chaussures montre les dents et, là encore, vous protège, mais sans jamais vous gêner : les 7 oeillets de chaque côté de la chaussure sont en effet rigides, en une seule pièce plastique, et participent eux aussi, à leur manière, à ce maintien du pied si essentiel avec ce modèle. Nous allons y revenir car c’est un point essentiel. Si la languette de l’Ultra Boost était déjà bien matelassée, celle de la Solar Glide relève de la même logique : maintenir le pied dans le fond du chausson avec un maximum de confort. Son design montre là encore tout le savoir faire d’Adidas et son attention parfois portée à des détails. Pour un meilleur contrôle du pied, la languette est de deux épaisseurs différentes à au moins deux endroits, et laisse ainsi une plus grande liberté pour régler ses lacets, autrement dit, disons-le : une plus grande précision.
De chaque côté de la chaussure maintenant, là où l’Ultra Boost proposait une cage en plastique rigide faite par les trois bandes Adidas, sans toutefois se reposer directement sur la tige afin de lui conserver toute sa souplesse, cette Solar Glide propose une pièce plastique aussi transparente que rigide, et qui s’étend du médio-pied au talon sans interruption et en étant là par contre collée à même le mesh. C’est dire la qualité de la tenue. Un vrai gilet-par-balle ! Là encore, les photos suivantes parlent d’elles-mêmes.
Un mot sur le talon maintenant. Les deux coques plastiques de chaque côté sont à peu près les mêmes que sur l’UltraBoost mais ne se rejoignent pas au milieu, près de la semelle intermédiaire, laissant ainsi votre talon d’Achille plus libre. Le tissu à l’intérieur est très doux, très agréable et même s’il y a aussi, comme sur l’Ultra Boost, une sorte de grosse languette qui remonte haut, rien ne gêne, rien n’irrite.
La semelle intermédiaire
Il y a le Boost bien sûr. Et là, pas de surprise, si ce n’est qu’avec toutes les autres pièces de plastique qu’Adidas a rajoutées dans la semelle, il est au final plus ferme que si le pied reposait uniquement dessus. Du coup, comme énoncé précédemment, la chaussure a beau être marketées pour les coureurs universels à foulée neutre, elle est un modèle renforcé en terme de stabilité qui ne conviendra qu’à ceux qui recherchent une sensation de contrôle. Autant être clair.
Ce qui est intéressant à détailler d’abord, ce sont les rails gris bleus de chaque côté de la chaussure. Ils sont en plastique plus rigide que la matière Boost et encadrent donc le pied avec plus de force. Bien sûr, cela ne fait pas mal, mais disons que vous le sentez. C’est net. Adidas les appelle les « propulsion rail » et, faute de propulser quoi que soit, ce sont très clairement des éléments d’aide à la stabilité. De plus, il faut aussi noter que sur chaque côté intérieur de la chaussure, il y a un bout du Torsion System (de couleur orange sur les photos) qui lutte alors lui pour le coup vraiment contre l’hyper-pronation. Qu’on le veuille ou non, tout cela confirme bien le positionnement de ce modèle : pas si neutre que ça ! Bon. Cela dit, soyons clairs : cette Solar Glide n’est pas à proprement parlé LA chaussure Adidas qui va vous aider le mieux à lutter contre l’hyper-pronation. Non. Pour cela, il y a désormais la Solar Guide ST. Les initiales ST voulant dire « stabilité ».
Je récapitule : si vous recherchez la liberté et la souplesse maximale, passez votre chemin. Si, en revanche, vous voulez un roc pour tout détruire, une protection devant, derrière, latérale et du dessous, et si bien sûr cela ne vous dérange pas qu’on vous prenne par la main pour vous montrer la voie à suivre, alors n’attendez pas, cette Solar Glide est faite pour vous. Un mot sur le système Torsion. Il n’a rien de révolutionnaire : on le connaît depuis longtemps chez Adidas. Il est inséré sous le médio-pied sur la longueur et sert à optimiser la transition. Il assouplit le contact avec le sol au poser du pied et aide à la propulsion. Présent sur l’Ultra Boost, d’une taille plus petite toutefois, mais pas du tout sur la Pure Boost DPR, il est donc lui aussi un élément de contrôle, de stabilité.
La semelle externe
Elle est fine mais solide. De fabrication allemande également, c’est un caoutchouc de l’équipementier automobile Continental. Il est très résistant, très accrocheur. Nous avions déjà eu le plaisir de le tester. Aucune mauvaise surprise. On est dans le haut de gamme. Il remplit sa mission.
Conclusion
Solar Glide et moi n’étions pas faits pour nous rencontrer. La Pure Boost passe encore mais la vraie passion toride, je l’ai vécue avec mes Pure Boost DPR, légères et ultra souples. Je suis plutôt un garçon libertaire voyez-vous, souvent réfractaire à toutes sortes de guides, de modes d’emploi, de maitres, de directions, de dieux. Ou presque. Cette Solar Glide est un modèle qui, sur le papier, n’est pas très éloignée de mes centres d’intérêt, de mon profil, de ces passions : elle est relativement légère, à peine 300g, elle est jolie, elle semble douce, accueillante, presque souriante. Mais, franchement, elle cache un peu son jeu quand même et ce serait une erreur de la sous-estimer. Non, la Solar Glide n’est donc pas juste une autre de ces chaussures pour profil neutre, pour coureurs à foulée universelle. Car elle a un petit côté sévère, capable de vous remettre dans le droit chemin. Je sens que certains vont aimer ça ! Et c’est son but. C’est sa mission, et sa magie. Cette Solar Glide offre donc un vrai contrôle, une vraie stabilité. Celle-ci est puissante, incontournable et la destine à ceux qui cherchent une maîtrise parfaite et régulière de leur route, un accompagnement de tous les instants. Artistes et anarchistes passez votre chemin donc. Coureurs sérieux et besogneux, qui aiment les plans d’entraînements, la régularité, la méthode, la fidélité, la science et la raison (bien plus que la passion et la science-fiction), voici une belle petite diablesse, pour vous servir.
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