
Le point COVID avec le Collectif Événementiel Sportif Outdoor
Par la rédaction. Photos © Cyrille Quintard, Greg Alric
Depuis l’annulation du Semi-Marathon de Paris le 1er mars 2020, 95% des événements outdoor ont été annulés en France en raison de la crise sanitaire. Deux mois après le lancement du Collectif Événementiel Sportif Outdoor, les organisateurs français aspirent toujours à une reprise maîtrisée afin de sauver leurs événements. Point à ce jour sur les différentes actions engagées, visant une reprise maîtrisée des événements sportifs outdoor dès la première phase de « réouverture ». Plus de cinq millions de coureurs, trailers, cyclistes, vététistes, triathlètes, fondeurs…, français ou étrangers, se donnent rendez-vous chaque année sur le plus beaux des terrains de jeux de notre pays : dans nos villes, nos campagnes, nos montagnes, nos mers et nos forêts. En France, comme dans beaucoup de pays, le sport ne se résume pas au sport spectacle, à la pratique sportive en club ou individuelle. Nous nous faisons avec plaisir la voix de ce collectif.
Les faits : Depuis un an, le secteur entier est à l’arrêt, et plus de 95 % des événements outdoor ont été annulés en France en raison de la crise sanitaire.
Ce contexte exceptionnel a placé tout cet écosystème (organisateurs, prestataires spécialisés, acteurs du tourisme…) dans une situation de grande précarité économique. Des événements renommés et des emplois ont disparu ou risquent de disparaître si 2021 ressemble à 2020. Pourtant, aucun cluster n’avait été recensé parmi les événements outdoor organisés en France entre juillet et octobre 2020. Le risque de transmission en extérieur est par ailleurs très faible s’ils se déroulent selon des protocoles sanitaires éprouvés, en plein air, sans générer de rassemblement statique (pas comme en Inde donc…). En outre, il est aujourd’hui établi qu’une pratique sportive régulière permet de vivre plus longtemps en bonne santé physique et mentale, réduit les dépenses de l’Assurance Maladie et améliore la productivité en entreprise. Les événements sportifs outdoor agissent comme de réels catalyseurs de cette pratique sportive (source : étude Goodwill 2015 pour MEDEF et CNOSF).
En France, l’événementiel outdoor a un poids économique et touristique majeur : c’est 14 000 événements organisés chaque année, réunissant de 200 à plusieurs milliers de participants. C’est des milliers d’organisateurs professionnels ou associatifs, plus d’un million de bénévoles et des milliers de prestataires spécialisés. Le tout représentant des milliers d’emplois et plus d’un milliard et demi d’euros de retombées économiques annuelles pour les territoires. Soutenu dès son lancement par les Fédérations Françaises d’Athlétisme, de Cyclisme et de Triathlon, le collectif des acteurs français de l’événementiel sportif outdoor s’est vu conforté par le soutien des Fédérations Françaises de Ski, Natation, Course d’Orientation, Roller & Skateboard, Cyclotourisme, Sports & Loisirs Canins. Parallèlement, plus de 900 organisateurs français, représentant 1 500 événements sur l’ensemble du territoire, ont adhéré au CESO ces dernières semaines, témoignant du vif intérêt que suscite la démarche entreprise. Enfin, le CESO bénéficie également du soutien engagé d’un nombre croissant de sportifs de renom parmi lesquels Stéphane Diagana, Nathalie Simon, Thomas Voeckler, Muriel Hurtis, Sylvaine Cussot, Kilian Jornet et François d’Haene. Le CESO les a réunis dans une vidéo #sauvonsnosévénements, qui sera diffusée et partagée à partir du 20 avril.
Des démarches en cours avec les autorités
Le Collectif Événementiel Sportif Outdoor souhaitait dans un premier temps informer les pouvoirs publics sur la réalité économique et sanitaire de ce secteur d’activité et les alerter sur les graves difficultés qu’il traverse depuis un an. Les organisateurs français et leurs fédérations de tutelle souhaitent aussi obtenir des garanties permettant d’optimiser la reprise rapide de leurs événements qui, rappelons-le, se déroulent exclusivement en plein air, sans contact physique entre des acteurs très mobiles. Un protocole sanitaire renforcé en 3 phases a été co-construit avec les commissions médicales des fédérations concernées. Une attention toute particulière a été portée à la gestion des départs, qui se feront par vagues à la reprise. L’approche du CESO vise à instaurer le principe de densité au départ et de fréquentation maximale instantanée afin d’ajuster les jauges maximum autorisées, et à soutenir l’idée – qui, en toute logique, devrait naturellement s’imposer – que ces jauges doivent s’appliquer par jour d’événement et non sur l’ensemble de la manifestation.
À ce titre, différentes rencontres se sont tenues avec les autorités, et on peut espérer que d’autres suivront dans les prochains jours. L’approche est plus sinueuse avec les autorités scientifiques. En réalisant des études poussées dans le cadre d’une série d’événements tests, dès le mois de mai, le CESO entendait démontrer une nouvelle fois que les événements outdoor ne créent pas de cluster. Un protocole scientifique sérieux et défini par les Hospices Civils de Lyon a été proposé par le CESO mais l’absence de validation à ce jour fragilise l’ensemble du projet car les organisateurs initialement candidats ont dû se résigner, face à l’absence totale de visibilité, à annuler ou reporter leurs événements. Un événement sportif outdoor se prépare en effet des mois durant.
Dans l’attente, les organisateurs français auront donc les yeux braqués du côté des organisateurs du Marathon de Londres qui organisent un évènement running de masse « test » en mai (« Reunion 10K »), en accord avec le gouvernement britannique et les autorités sanitaires. Dans le cadre du programme de recherche sur les événements (Events Research Programme), des recueils de données scientifiques seront effectués sur plusieurs courses rassemblant 3000 coureurs et 3000 spectateurs, ainsi que des membres du staff. Tous les participants à cette expérience seront testés avant et après l’évènement mais le vaccin ne sera pas obligatoire pour participer à cette expérience. Les résultats de cette étude seront observés à la loupe par les organisateurs français.
Enfin, le CESO doit pouvoir compter sur le prolongement des différents dispositifs d’aides existants aux entreprises de l’événementiel jusqu’à la reprise effective de leurs événements (pour certains pas avant 2022), mais également sur la mise en place de mesures supplémentaires, adaptées aux spécificités de ces organisations, notamment en cas d’interdiction administrative ou de restriction de jauge imposées tardivement, du fait de la crise sanitaire. En effet, même si des autorisations sont de nouveau progressivement accordées dès cette fin de printemps, il faudra plusieurs mois à un organisateur pour mettre sur pied et donner le départ d’un événement. Pour certains d’entre eux, qui ont de nouveau annulé leur événement au printemps 2021 pour la 2ème année consécutive, il n’y aura pas de retour de chiffre d’affaires avant 2022. A ce titre, plusieurs propositions concrètes ont été formulées dernièrement, et le travail va se poursuivre dans les prochains jours. Affaire à suivre donc.
#sauvonsnosévénements #lesportestessentiel
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