
32 km qui font mal
Marathon Des Sables. Première étape.
Par la rédaction, avec Gaël Couturier. Photos © Marathon des Sables / Cimbaly
Ce dimanche 7 avril s’est donc déroulée la première épreuve du 34eme Marathon Des Sables. 32,2 km à parcourir, 2 Check Point, quelques petites dunettes de rien du tout, de longues lignes droites…à priori rien de difficile. Et pourtant.
Le vrai Marathon Des Sables a commencé en réalité samedi.
Samedi c’est le jour des contrôles des sacs, du matériel obligatoire mais aussi le jour de l’acclimatation au désert et à sa météo oh combien difficile. À l’arrivée au bivouac, la première nuit, celle du vendredi soir après le long voyage (disons que l’attente aux douanes marocaines et les 6h de bus qui suivent au départ de Ouarzazate sont une sacrée introduction au rythme du désert !) à en effet été douloureuse pour certains d’entre nous.
Les températures sont en effet descendues jusqu’à 4-5 degrés. Autant dire que la plupart des duvets ne permettait pas d’être dans le confort ! Réveil difficile pour quasiment tous les participants le samedi matin donc et inquiétude pour les jours à venir. Pour les contrôles des sacs et du matériel obligatoire en revanche, rien de particulier, pas de soucis à déclarer, d’autant que depuis quelques années ces contrôles se sont bien adoucis, faute de temps des organisateurs sans doute. Aujourd’hui vous remplissez une déclaration sur l’honneur, comme quoi vous avez bien tout le matériel obligatoire, comme quoi vous avez bien les 14 000 k/cal pour la totalité des 6 étapes (2000 k/cal par jour), comme quoi vous êtes un grand garçon (ou une grande fille).
sLe soir, c’est le dernier repas offert par les organisateurs, avant l’autonomie alimentaire. C’est un peu difficile de quitter ce confort là, offert depuis notre arrivée du vendredi soir à raison de trois repas par jour, d’autant que les repas offert par le traiteur local valaient leur pesant de cacahuètes, si je peux m’exprimer ainsi : petits morceaux d’agneaux façon tajine, graines de couscous avec petits raisins cuits à merveille, pain au four marocain, vin, bière, Coca-Cola, le tout à volonté, ou presque.
La deuxième nuit passée sous le ciel du royaume du Maroc s’est mieux déroulée : les corps se font à la rudesse du sol, les positions de sommeil se trouvent, l’organisation de la tente se rode. Et puis il a aussi fait plus chaud !
L’étape du jour : pas de surprise, ou presque.
Au départ, ce dimanche matin, comme d’habitude, il y avait des mines réjouies et détendues. Il y avait aussi des traits tirés, des gueules inquiètes, des regards inquiets. Normal, même si contrairement à ce que certains racontent, le Marathon Des Sables n’est pas la course à pied la plus dure du monde, l’épreuve reste exigeante, voire très exigeante si les conditions météos, une fois de plus, y mettent du leur. Les années de forte chaleur, on a déjà connu les 50 degrés pendant toute une journée, les abandons sont évidemment plus nombreux, beaucoup plus nombreux.
L’étape du jour n’a pas été piégeuse. Mais avec ces longues lignes droites, son premier petit (tout petit) djebel juste avant le CP1, sa traversée de village avec enfants joyeux, un brin taquins, et sa traversée d’oued pour finir (un oued est une partie sablonneuse mais verte, où les pieds s’enfoncent, où il est difficile de courir, où vos pas se dérobent, où vous perdez facilement l’équilibre et dépensez beaucoup d’énergie) cette étape a certainement laissé des traces. De retour dans la tente auprès de ses copains, on constate les premiers petits dégâts : petites ampoules ici et là (petites mais costaudes et qui deviendront un peu plus grandes chaque jour), peau brûlée par le soleil, mines parfois surprises, parfois choquées.
Le Marathon Des Sables n’est pas une course facile. Les jours à venir vont être intéressants. Demain, étape similaire au niveau kilométrage, mais avec une traversée de dunes énormes pendant 13 km. Comment ça va se passer ?! À demain.
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