Marrakech. Haut Atlas. Y aller. Ou pas.

Petite annonce qu’on a vu passer : 12ème Ultra Trail Atlas Toubkal – Maroc du 1er au 5 octobre 2020. Ça laisse un an pour se préparer. C’est tentant. Extrêmement tentant. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Cette partie du Maroc est-elle en effet complètement safe ? Il faut se poser la question car c’est à cet endroit précis, dans une des voies d’accès au mont Toubkal que deux jeunes touristes scandinaves avaient été sauvagement assassinées il y a un an. Point de la situation.

L’UTAT, l’Ultra Trail Atlas Toubkal est encore une petite course comparée à la grosse machine hyper efficace du Marathon Des Sables qu’on adore – vous le savez. 

Course à l’environnement évidemment majestueux, l’Ultra Trail Atlas Toubkal écrit son histoire petit à petit, et se revendique aujourd’hui comme le premier évènement de trail running en montagne au Maroc. Durant 11 éditions, les traileurs se sont en effet succédés sur le plateau d’Oukaïmeden, à 70 km de Marrakech et à 2 600 mètres d’altitude, dans les montagnes du Haut Atlas, à proximité du Jbel Toubkal, culminant à 4 167 mètres et point culminant de l’Afrique du Nord. C’est donc un endroit très touristique, apprécié des fanas de montagne.

Dans ce petit coin de pays berbère, les organisateurs vantent la quiétude des habitants, la nature sauvage et grandiose.

« Ici, à chaque détour de sentier, on découvre un troupeau paisible, un fond de vallée verdoyant, un torrent frais et chantant, un village grouillant de vie ou un col à gravir dépassant les 3 000 mètres d’altitude » nous expliquent-ils. Mais qu’en est-il vraiment de la sécurité ? Rappelons en effet que le 17 décembre 2018, deux jeunes Scandinaves (une Norvégienne et une Danoise) avaient été sauvagement assassinées par quatre terroristes, en pleine nuit et dans cette zone de montagne du haut Atlas, à proximité de l’une des voies d’accès au mont Toubkal. Les autorités marocaines, heureusement, les ont rapidement interpellés et depuis condamnés à la peine capitale. N’étant pas nous-même experts en sécurité ni géo-politique, tournons-nous simplement sur ce que préconise le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères :

– Le dernier attentat au Maroc remonte à avril 2011 (attentat à la bombe de la place Jemâa El-Fna qui avait coûté la vie à 17 personnes).

– Depuis plusieurs années, les autorités marocaines ont pris des mesures pour faire face à un risque terroriste persistant. Elles communiquent régulièrement sur le démantèlement de cellules terroristes.

– Le tourisme peut se pratiquer sans difficultés sous réserve d’observer une certaine vigilance dans les lieux publics ou de rassemblement et d’éviter de se déplacer seul dans des lieux isolés ou reculés.

Il apparaît donc qu’à moins de faire les idiots, les risques sont limités. D’autant que la police et le gouvernement marocain a encore très certainement renforcé sa vigilance. Nous pouvons en témoigner : pour la première fois au Marathon Des Sables, l’un de nous y a participé 7 fois, il y avait des policiers armés sur le bivouac pendant toute la durée de la course. Preuve que nous vivons des heures plus sombres qu’il y a quelques années mais preuve aussi que la situation est, autant que possible, sous contrôle.

Revenons à la course et le Haut Atlas.

« La chaîne du Haut Atlas est la plus élevée d’Afrique du Nord. Elle culmine en effet à 4 167 m avec le djebel Toubkal et se dresse comme une longue frontière de plus de 700 km, séparant le climat océanique et subtropical, chaud et plutôt humide, du climat semi-désertique et continental » expliquent les organisateurs. Ils ajoutent encore : « Le Haut Atlas  s’affirme comme une terre où traditions et culture berbère restent vivaces. Loin des axes de circulation contemporains, on découvre les azibs (abris de bergers en pierres sèches) et les petites maisons des douars (petits villages) qui semblent totalement hors du temps, parsemées ici et là dans ce vaste désert d’altitude. Les Berbères, dans leurs villages improbables construits à flanc de montagne, vivent en autarcie et en autosuffisance dans une simplicité qui pousse à réfléchir à notre propre mode de vie ».

Toutes les courses se déroulent en moyenne à 2400 m d’altitude, avec le point culminant à 3690m. 

Ultra-Trail Atlas Toubkal
105km / 8000 m D+
Temps max : 40h / 5 points ITRA et UTMB®
Départ le vendredi 2 octobre à minuit

Marathon de l’Atlas
42km / 2600 m D+
Temps max : 40h / 3 points ITRA et UTMB®
Départ le samedi 3 octobre à 6h00

La Virée D’Ikkiss
26km / 1400 m D+
Temps max : 8h / 1 point ITRA et UTMB®
Départ le dimanche 4 octobre 9h00

Le Challenge de l’Atlas
42km + 26km / 4000 m D+
Le Challenge de l’Atlas permet d’enchaîner deux trails (le Marathon de l’Atlas le jour 1 et la Virée d’Ikkiss le jour 2) et ainsi cumuler 68 km et 4 000 m de dénivelée positif
Temps max : 48 heures / 2 points ITRA et UTMB®
Départ le samedi 3 octobre à 6h00

L’amazigh Trail
12 km/ 500m D+
Temps max : 5h
Départ le dimanche 4 octobre 10h
Course ouverte aux marcheurs