
Sobre, fonctionnel, intelligent et beau. Zen quoi.
Par la rédaction. Avec Gaël Couturier. Photos © Lacerations.
Le jour de la mort de Karl Lagerfeld, on regrette que le maître allemand ne se soit jamais associé à la marque de sneakers de Boston. Snif. D’autant que le big shop New Balance du quartier du temple du shopping made in Japan, le bien nommé Shibuya, ne l’aurait certainement pas laissé indifférent, et qu’on aurait adoré, nous, voir un mix du genre Karl Lagerfeld chez les Tokyoites de New Balance ! Avouons que ce choc des cultures, ça aurait eu de beaux retentissements ! Quand à Harajuku, c’est à la fois le nom de la station de métro et du quartier….dans le quartier. En somme, Harajuku est une sous-quartier de Shibuya. Bref. Ce NB shop, et bien il est énorme, sur 4 étages. La femme, l’homme, les enfants, le running, la mode…impossible de ne pas trouver son bonheur ici car le choix de chaussures, surtout, nous a semblé infini (et donc impossible à faire !). La carte bleue vous brûle ici les doigts. Petit tour du propriétaire par notre reporter qui était dans la place.
Ça commence d’entrée par un corner entier dédié à l’histoire de la marque, avec bien sûr quelques belles réalisations artistiques pour illustrer tout ça, mais aussi quelques objets essentiels ou « revival », selon les goûts et les impératifs de chacun. C’est aussi, sans oublier, toujours au rez-de-chaussée, juste à côté des escaliers et de l’ascenseur, là où est installé un mural entier dédié à la personnalisation des tee-shirts et des sweat-shirts. Cela n’est pas sans rappeler le bar à tee-shirts que nous avions vu au salon du marathon de NYC, une course rappelons-le aujourd’hui sponsorisée par l’équipementier New Balance, après avoir longtemps été propriété privée d’Asics, dont on vous parlera bientôt.
Au même niveau toujours, immédiatement en entrant, vous avez face à vous une machine d’analyse de votre pied. Pas de votre foulée. Non. De votre pied. Le tapis de course est plus haut, à l’étage, avec les chaussures de running à proprement parler. Malgré cet outil disons, technique, qui sert avant tout à déterminer la forme de votre pied et votre taille précise, on ne peut qu’être frappé par l’élégant mélange de genres entre sport performance et lifestyle, ou carrément mode, n’ayons pas peur des mots, qui fait aujourd’hui le succès mondial de New Balance.
C’est là, muni de votre petit papier (écrit en japonais et en anglais – ouf !) qui vous explique quelle est votre pointure et la largeur idéale de vos prochaines chaussures, que vous pouvez maintenant monter dans les étages et pénétrer dans la cours des grands, dans le lieu sacré NB du sport performance où, oui, le running est roi.
À gauche, les femmes, à droite les hommes. L’espace est équitablement divisé en deux. C’est très « gender specific ». C’est équitable aussi. Pas de privilège – et pourtant dieu que la société japonaise est machiste et patriarcale ! Les chaussures performance sont côte à côte des chaussures lifestyle inspirées du running, ou qui étaient performance….dans les années 90-2000. Il y a le choix, les couleurs sont osées. C’est à la japonaise ! Et ce n’est franchement pas facile de faire son choix.
Mais le clou du spectacle pour les spécialistes passionnés que nous sommes, c’est la campagne « Be fast », autrement dit « soyez rapide » de la chaussure Hanzo S v2 (la version 2 donc). Sa base est la suivante : une tige en mesh aussi fine que stretch, une semelle intermédiaire REVlite légère et bondissante et une semelle externe Dynaride, accrocheuse mais fragile, le tout dans un moule compétition et donc plus serré au pied – car pour plus de sensations sur les courtes distances.
Dans la ville, clairement, cette chaussure-là est la nouvelle tendance, la star : elle est partout ! Dans tous les magasins qui font du New Balance bien sûr, mais surtout chez les spécialistes, les magasins spécialisés dans le running. Ses deux couleurs de référence sont là-bas un mélange de vert pistache et de noir, sans conteste la plus belle. Mais elle existe aussi en violet et noir. À voir ce que nous réservent les marketeurs européens.
La chaussure, clairement faite pour ne pas dépasser les 10 km sur route, pèse 170g (et c’est un maximum !) et existe pour les hommes comme pour les femmes. Nous lui consacrerons un prochain article asap sur ce blog car elle est un phénomène, une rencontre entre l’ancien et le nouveau, entre un maître cordonnier Hitoshi Mimura, et un jeune espoir du running japonais, Daichi Kamino, entre la tradition et l’innovation. Bref, c’est une (belle) histoire à la japonaise à n’en point douter.
Mais pour le reste, dans son ensemble, ce chop immense nous a particulièrement séduits, bien plus que le gros Nike que nous avons décrit en début de semaine. Ce temple New Balance se destine aux passionnés du running, aux amoureux de la performance avant tout, ceux de la marque et de leurs modèles lifestyle aussi, bien sûr. Le design est sobre, très béton, très gris, très industriel mais son ambiance est sereine, ses vendeurs charmants. C’est donc beaucoup moins bruyant, beaucoup moins la foire d’empoigne, la frime aussi, que chez Nike. Chacun ses goûts visiblement. Il règne chez New Balance une ambiance beaucoup plus japonaise, où le respect, le calme, voire même le silence sont, avec toutes ces belles paires de chaussures, les vrais maîtres des lieux. Débarqueraient des samouraïs en costumes traditionnels – voire des ninjas noirs et verts – que ça ne choquerait personne.
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