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On Cloudswift. Go fast pour tout le monde.

9 novembre 2019 | Tests Matos

Par la rédaction, avec Andrea Scaramuzza et Gaël Couturier. Photos © Copyright of Lacerations, On.

Cloudswift
286g (H) et 238g (F)
Drop de 7 mm
159,95€.

Le système Suisse de On nous est déjà passé entre les pieds et les mains. C’était là, et là :

On Running Cloudflow. Horlogerie Suisse

On. Horlogerie Suisse, part II.

Le principe est novateur et nous avons déjà prouvé qu’il fonctionnait : se concentrer sur l’amorti, ne pas chercher à corriger la foulée (« l’amorti s’adapte à votre foulée mais ne la casse pas » revendique la marque) et nous offrir du dynamisme, c’est à dire du rebond une fois le pied posé sur le sol. Bien entendu, la philosophie n’est pas nouvelle mais la mise en place l’est en revanche. La technologie On c’est principalement CloudTec®, un système d’amorti en « nuages » qui vous renvoie dans le ciel à toute allure.  Toutes les semelles intermédiaires de la marque Suisse sont conçues sur ce principe mais d’un modèle à l’autre les mousses de semelle changent. Sur notre Cloudswift, il s’agit de la nouvelle mousse Helion™ . On en parle justement plus bas.

On Cloudswift
On Cloudswift
On Cloudswift

La tige

En deux mots : elle est respirante et spacieuse. Conçue sur le principe d’une chaussette, en une seule partie, elle est très souple et accommode facilement les pieds les plus larges. Elle est d’ailleurs tellement respirante que par grand vent froid, vous risquez de le sentir et ça pourrait vous gêner. Ce n’est pas que la chaussure est à bannir de l’hiver, non, mais disons qu’elle est à réserver aux belles journées ensoleillées. Concernant encore la souplesse de la tige, admettons toutefois que les pieds les plus fins auront du mal à se sentir maintenus. C’est le mauvais côté de l’affaire. Même les deux cages de chaque côté du pied n’y peuvent rien. Ce n’est pas une critique. C’est juste un constat que le modèle contentera mieux les coureurs aux pieds plus épais. Contrairement à certaines remarques négatives sur le web, nous n’avons pas été gênés par la hauteur basse du collier de cheville, ni par la légèreté du design des lacets. Certains leur reprochent de ne pas monter assez haut. Pas nous. C’est vrai que ce n’est pas le modèle qui va vous apporter la sensation la plus sûre du marché. C’est vrai aussi que ce modèle se destine plus aux « freestylers », à ceux qui aiment se sentir libre, et sans contrainte. C’est vrai que cette tige n’est pas idéale pour faire de gros chronos sur distances courtes. C’est vrai. Mais nous, notre talon est resté bien calé dans le fond de la chaussure – d’autant que la semelle de propreté est dessinée en épaisseur et remonte sur l’arrière pour mieux asseoir votre pied – et nous avons toujours beaucoup apprécié cette sensation de liberté au niveau du médio-pied. D’autant qu’il y a une coque talon à l’extérieure qui fait le job. Les lacets sont assez fins aussi, comme souvent chez On. Ils sont un peu strech aussi et c’est très agréable car même avec des pieds larges à très larges, vous ne devriez pas vous sentir serré. Non, vraiment, nous on a beaucoup aimé cette tige.

On Cloudswift
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Ajoutons enfin que les coloris proposés sortent de l’ordinaire. En voilà une bonne nouvelle franchement. Running à la papa ? Non. Pas chez On merci bien.

La semelle intermédiaire

Le plus intéressant sur ce modèle, bien que la tige soit une petite merveille, c’est bien le CloudTec® : le fait que le pied repose sur ces nuages si particuliers. Le système est simple : le pied s’enfonce dans la semelle à l’impact et chaque n iage se reserre. Quand ils sont complètement fermés, la mousse de la semelle est complètement unifiée, plus compacte, plus intense et dure. Après vous avoir apporté de l’amorti, elle vous apporte du dynamisme. C’est le moment de reprendre votre envol et de soulever le pied de terre et c’est justement là que les nuages reprennent leur forme initiale. La marque explique que la mousse en place sur ce modèle, la « Helion™ superfoam » est un élégant mix de mousse intense et de mousse souple, plus aérée. Elle est très fière de sa mousse à vrai dire mais celle-ci le lui rend bien. Le résultat global est assez ferme. Oui, c’est ferme. Sans conteste. On n’est pas dans le moelleux, le mou ou l’amorti « oversize » marshmallow. Si vous êtes un poids moyen ou lourd (+ de 70-75kg disons) la chaussure sera par conséquent parfaite sur courtes distances mais elle demanderait sans doute plus de ce moelleux pour vous attaquez aux longues distances. En revanche, si vous êtes plus léger, vous aurez peut-être du mal à bénéficier de tout son dynamisme sur distances courtes mais vous pourrez sans soucis l’emmener sur marathon. Pourquoi ?

On Cloudswift

Et bien parce que la semelle est beaucoup plus ferme qu’attendu, et que vous n’allez peut-être pas avoir cette sensation d’amorti que vous pourriez trouver sur des modèles de catégorie similaire, comme une Brooks Glycérin ou une New Balance 1080 par exemple. L’On Cloudswift est en effet un modèle pour foulée neutre et arche plutôt haute (et donc poids moyens) ; la marque Suisse ne croyant pas (à juste titre) à une forte contrainte artificielle pour réduire les problèmes d’hyper-pronation. Elle offre au contraire une très bonne tenue de l’arche du pied. « Ce n’est pas la chaussure qui vous contrôle. C’est vous qui gardez le contrôle » revendique ainsi la marque qui n’oublie pas de préciser quelque chose d’important : l’entraînement régulier peut grandement améliorer votre foulée*. C’est le cas des pieds plats ou des gens qui ont besoin de plus de stabilité (à cause d’une tendance à l’hyper-pronation). Avec la vitesse, et la chaussure vous encourage à appuyer clairement sur le champignon (le système de semelle vous projette vers l’avant), vous allez peut-être « taper » plus fort, rechercher plus de rebond, autrement dit de dynamisme. La Cloudswift y répondra positivement, avec élan. Mais elle ne sera sans doute pas assez amortissante et douce si vous êtes plus concerné par les longues distances, à moins d’être un coureur rapide et de ne pas y passer trop de temps. Car voici bien une semelle qui vous engage. Elle vous engage à aller vite, plus vite que les modèles concurrents. Et ça nous plaît !

On Cloudswift
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Parlons de la Speedboard maintenant, cette plaque de polymère thermoplastique qui est insérée dans la semelle intermédiaire. C’est une plaque semi-rigide commune à beaucoup de modèles de chez On et qui va plier sous votre poids pour se détendre d’un coup lors du décollement de votre pied sur le sol. Ce n’est pas une plaque carbone comme chez Nike ou Hoka One One (et peut-être bientôt chez Brooks…) mais l’effet voulu est le même. Le résultat est là : ça fonctionne. C’est néanmoins moins bondissant, ou explosif que chez les concurrents. Ce n’est pas mal en soi. C’est juste un détail technique, une nature de semelle différente. Ici, la plaque sert non seulement à mieux propager l’énergie de votre attaque au sol mais également à vous apporter aussi un peu plus de stabilité. La chaussure est construite de telle manière qu’elle sera la plus efficace si vous attaquez le sol pile dans l’alignement de votre corps : médio-pied donc.

On Cloudswift
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Cette semelle intermédiaire est donc double : les clouds, ces petits « nuages » pour l’amorti, et la Speedboard pour le dynamisme. La marque nous précise encore que chaque Speedboard est construite pour un modèle en particulier. Ce n’est donc pas la même plaque mise à tout va dans chaque modèle de chez On. Non. La marque, fidèle à elle-même, confirme ainsi son attention aux détails. Ça justifie le prix car de ce point de vue là, celui de l’attention apportée aux détails, On ne se moque pas du monde. Pour conclure sur cette semelle, disons que la chaussure sera vive et demande un vrai engagement de votre part. Coureurs fainéants passez donc votre chemin. La nouvelle Cloudswift est pour ceux qui ont de l’énergie à revendre. Ce n’est pas pour rien que nous avons titré « go fast »… Il y a de l’amorti, oui, mais il vous faut aller le chercher. On a rien sans rien sauvages.

On Cloudswift
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La semelle externe

Elle est, comme toujours chez On, particulièrement minimaliste. La mousse de la semelle intermédiaire est assez dure et résistante (c’est aussi pour cela qu’on n’est pas dans le moelleux) pour faire belle figure de semelle externe. Cela dit, testée à Venise où le sol est parfois en marbre particulièrement glissant, nous n’avons rien trouvé à redire sur ce fin caoutchouc de semelle. Le seul problème qui surviendra inévitablement avec ce design de semelle c’est que si vous utilisez la chaussure pour autre chose que du bitume, vous aurez de petits cailloux qui viendront se coincer à l’intérieur. Pas fun.

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Conclusion

Chaussure pour foulée neutre à légèrement hyper-pronateur qui va vous apporter plus de dynamisme que d’amorti. Malgré son gabarit, elle est construite pour aller vite.

Les plus : amorti, dynamisme, confort de la tige qui est de plus très respirante

Les moins : pieds fins attention, la Cloudswift chausse plutôt large. À ne surtout pas utiliser sur sentier.

* À la lecture de ce texte, notre rédacteur en chef nous a témoigné qu’il avait pendant longtemps attaqué le sol par le talon mais qu’avec quelques années d’efforts conscients, il avait pu faire évoluer sa foulée et qu’il attaque aujourd’hui joyeusement médio-pied. Tout est possible !

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