
Polar Ignite : pour le fitness et une analyse plus intelligente du sommeil
Par la rédaction, avec Stéphane Décressac & Anthony La Salandra. Photos © Polar.
Polar Electro (c’est le nom officiel de la marque créée en 1977) débarque avec une montre qui ne ressemble pas aux mastodontes du secteur. Nous l’avions annoncé au début de l’été (ici : https://leblog.enduranceshop.com/polar-ignite-bonne-nouvelle-pour-les-fans-de-sport-sante-et-de-running-plaisir/) et c’est désormais chose faite : la marque finlandaise est à fond dans la promo du produit. Que vaut-elle ? À quoi elle sert ? Face à qui se positionne-t-elle ? À qui s’adresse-t-elle ? Non, bon, ça, OK, on y avait déjà répondu (aux fans de fitness, d’entraînement et de choses simples, efficace, et accessible au niveau prix). Pour le reste, suivez le guide.
D’abord, il est important de préciser que la montre se positionne face à des concurrentes telles que la Garmin Forerunner 45, Garmin Vivoactive 3 ou encore l’ Apple Watch Series 3, voire même la Fitbit version Versa et Ionic pour ceux qui connaissent. Toutefois, c’est une vraie montre de sport, avec par exemple 20 profils sports différents qui peuvent être enregistrés dans la montre en même temps et sont totalement customisables comme sur les montres plus haut de gamme (GPS ou pas GPS dans chaque profil et plus de précision dans le nombre de calories brûlées en fonction du sport par exemple). Enfin, ajoutons tout de go que la mesure de la fréquence cardiaque se fait au poignet. C’est le même système que sur la série Vantage, les versions M, V et Titan. Efficace ?
Écran couleur tactile, à la fois en vertical et en horizontal (à la manière de la Vantage V et de la Vantage V Titan).
Cet écran sert à la navigation dans les menus. Pas d’autres boutons sur la montre. Enfin si, un. En bas à gauche mais il sert essentiellement à faire marche arrière. L’écran fonctionne bien mais, comme souvent avec les écrans tactiles de ces (petits) objets, ce n’est pas toujours évident d’être précis avec de gros doigts. Il faut donc souvent s’y reprendre à deux ou trois fois pour que la montre réponde à votre pression (de doigt). L’autre truc un peu énervant avec l’écran c’est qu’il s’éteint tout seul automatiquement en 3 secondes quand vous ne faites pas de mouvement de poignet pour le regarder. Cela permet d’économiser la batterie et, après tout, pourquoi avoir un écran allumé quand on ne le regarde pas. C’est une idée loin d’être idiote, totalement légitime. Seulement le souci c’est que la montre met aussi 3 secondes à s’allumer quand vous tournez le poignet. On aurait aimé que cela soit instantané. Ça n’a l’air de rien comme ça mais quand la montre vous aura illuminé la chambre en pleine nuit sans raison, ou vous fera attendre 3 secondes pour avoir l’info que vous auriez eu en ¼ de seconde qu’il vous faut pour tourner votre poignet, vous comprendrez ce qu’on veut dire.
Un GPS dans cette montre (pas besoin de son téléphone donc !)
C’est assez exceptionnel pour être noté vu le prix de la montre : Polar Ignite en version noir/argent avec bracelet en thermoplastique qui n’est clairement pas de la meilleure qualité est à 199.90 €. Les versions blanc/argent et jaune/noir avec bracelet en silicone sont quant à elles à 229.90 €. Le bracelet en silicone bien plus agréable à porter sur la peau est disponible au prix de 24.90 €, en noir, blanc et jaune, en taille Medium/Large et en noir en taille Small (les bracelets sont facilement interchangeables). Bon, pour en revenir à la précision du GPS, elle n’est pas aussi bonne que sur les modèles Vantage (c’est pourtant la même puce de chez Sony) mais vu le prix, cela ne nous gêne pas outre mesure car cela reste un détail pour les plus pointilleux d’entre nous. Un point toutefois : Polar fonctionne avec le système satellite américain (GPS) et russe (GLONASS) mais pas européen (GALILEO). Étonnant pour une marque finlandaise. Bon. Passons.
La montre permet un utilisation dans l’eau, en piscine ou en eau libre, à l’extérieur donc.
Elle va non seulement vous donner des indications liées au GPS (distance, vitesse) mais également liées à la mesure de votre fréquence cardiaque. Oui oui : la montre mesure donc votre rythme cardiaque dans l’eau (à condition de porter la ceinture capteur de fréquence cardiaque Polar). C’est là encore une vraie belle surprise dans un package à moins de 200€. Cela dit, et ce n’est pas une critique mais juste un constat, la montre ne permet pas de pratiquer la compétition en triathlon car elle n’a pas de mode dédié. Vous pouvez tout de même la porter en triple effort bien sûr mais vous devrez alors enregistrer les trois sports manuellement. La montre est également étanche à 30 mètres.
De nouvelles fonctions liées au sommeil totalement nouvelles et surréalistes !
– Fonction suivi du sommeil « Sleep Plus Stages™ » qui permet d’analyser de manière très précise et détaillée la qualité de votre sommeil, étant entendu que vous portez la montre au poignet la nuit en dormant (certains aiment, d’autres ne peuvent carrément pas dormir avec une montre). Selon nous, c’est là une des vraies forces de la montre : c’est hyper précis, ça fonctionne au top !
– Fonction « tracker de sommeil Nightly Recharge™ » qui est un complément de la fonction d’avant mais qui s’occupe plus spécialement de vérifier que votre sommeil a été productif et que vous avez bien, ou pas assez, récupéré de votre journée chargée (en entrainements notamment). Notons que la fonction repose sur votre rythme cardiaque mais aussi sur votre rythme respiratoire. Polar serait pour le moment le seul fabricant à proposer quelque chose de cet ordre (ni Garmin ni Suunto ne le propose). Là encore, pour nous, ça a fonctionné à mort. Les jours où nous étions fatigués et où nous n’avons pas bien dormi, la montre nous le confirmait.
– Guide d’entraînement quotidien FitSpark™ qui là encore se base sur la qualité de votre sommeil pour vous proposer un entraînement adapté le jour d’après. Ce qui est juste hyper-logique quand on y pense et on est bien content qu’enfin quelqu’un se préoccupe de cette idée : il ne suffit pas de nous conseiller un entraînement comme ci comme ça ; encore faut-il le faire en prenant en compte notre forme, et donc la qualité de notre repos. Quant aux entraînements proposés justement, ils sont très clairs et très bien expliqués à même la montre. C’est donc tout à fait adapté à un public très large et plus seulement aux experts de l’entraînement titulaire d’un doctorat en physiologie de l’entraînement. Quand vous avez passé une mauvaise nuit, voilà enfin une montre qui va le prendre en compte et ne pas vous proposer le même entrainement intensif de deux heures que si vous aviez votre compte de 8h de sommeil lourd. Ça nous paraît essentiel. Pas vous ? Et oui mais jusqu’à présent personne ne l’avait réalisé.
Pour plus de zen dans votre vie de tous les jours, il y a…
– Des suggestions d’exercices de respiration via le mode Serene™ qui reprend un peu ce que l’Apple Watch, quelques Garmin ou FitBit proposent déjà : des exercice de respiration sensés vous apprendre à vous poser, à respirer tranquillement, à vous détendre ni plus ni moins au cas où vous n’arriveriez pas à le faire seul. Pourquoi pas.
– Une batterie qui dure entre 5 jours et 18 heures avec le GPS en non-stop (en théorie). C’est loin d’être ridicule ! C’est même bien suffisant pour les entraînements et la plupart des compétitions, quel que soit votre sport d’endurance. Qui court des ultras qui dépassent les 20h non-stop ? Pas grand monde au final. Et non. Attention tout de fois à ne pas être pris de court en pleine nuit si la batterie est presque déchargée et que vous ayez prévu de mesurer votre fréquence cardiaque et d’analyser la qualité de votre sommeil…
– Une estimation aisée de votre VO2max, encore appelée Running Index par Polar, qui peut être récupérée bien entendu via un entrainement ou bien en étant confortablement installé dans votre canapé, via la fonction « Fitness Test ». Selon nos tests, car nous connaissons notre VO2max (la capacité maximale de consommation d’oxygène), celle réalisée par l’Ignite n’est pas aussi précise que celle qui vous sera donnée sur une Vantage (ou un modèle concurrent haut de gamme de chez Suunto et Garmin). Mais après tout, tout le monde n’a pas besoin d’une précision diabolique dans ce domaine et une idée, même en sachant pertinemment qu’elle est vague, peut largement suffire. Trop souvent, plus souvent qu’ils ne voudront l’admettre, les coureurs passionnés et autres fanas d’endurance ne savent pas trop quoi faire de cette donnée physiologique.
– Des créations de programmes d’entraînement adaptés à votre personnalité et votre forme, en lien avec la plateforme web de Polar qui s’appelle Polar Flow – disponible autant sur le téléphone que sur l’ordinateur (https://flow.polar.com) : vous créez votre programme sur la plateforme web et vous l’importez dans la montre. Pratique, d’autant que la montre est capable de vous proposer plusieurs options. C’est ensuite à vous de choisir.
En dehors de cela, nous vous renvoyons au site web de Polar qui détaille vraiment bien les différentes autres fonctions et potentiels de la montre, notamment l’agréable (mais limitée) fonction bluetooth qui permet de lier la montre à un tapis de course à pied dans votre salle de fitness préférée (mais pas à un power meter de vélo ou autre ANT+) ou vos notifications de smartphone (synchronisation parfois douloureuse…) : https://www.polar.com/fr/ignite
Conclusion
Bien plus orientée fitness qu’une Apple Watch, voici une montre low profile qui ne vous prend pas pour des anguilles (ou des andouilles) et vous donne un max d’informations sur lesquelles vous baser pour constater votre forme et modifier si besoin votre entraînement à suivre. C’est un produit efficace et ça nous fait bien plaisir. Car pour une fois, Polar a pensé aux amateurs de fitness et de running plaisir qui ne cherchent pas à se faire passer pour des aventuriers ou des athlètes élites dans les dîners mondains. Alors merci. De plus, et c’est important, un certain nombre des fonctions de cette montre ne sont tout simplement pas disponibles ailleurs. Alors là bravo.
Les plus : le prix, l’accessibilité, la richesse des fonctions, le design.
Les moins : Pas de cartographie, pas de paiement sans contact, pas de liste de morceaux de musique dans la montre, pas d’altimètre…OK, mais est-ce réellement un problème ? Bon, allez, un vrai défaut : le manque général de précision dans les données, quand on la compare à un modèle plus haut de gamme et donc plus cher, et qui fera se dresser les cheveux sur la tête d’un spécialiste de la physiologie de l’exercice.
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