
Pour aller à Mach 2, par Hoka One One
Par la rédaction, avec Gaël Couturier et Julie Brown. Photos, vidéo © Hoka One One, Lacerations.
Mach 2
226g (H) et 187g (F). Très légère.
Hauteur talon de 32,4 mm (H) et 29,3 mm (F). Hauteur importante.
Hauteur métatarses de 24,1 mm (H) et 22,4 mm (F). Hauteur importante.
Drop de 8,3 mm (H) et 6,9 mm (F). Drop moyen.
150€.
La chaussure aurait été entièrement revue depuis la sortie de la Mach 1 en mai 2018L. Les collections Hoka One One de la petite entreprise française, rappelons-le, sont désormais pilotées depuis Santa Barbara en Californie par le groupe Deckers, propriétaire également de marques comme les bottes australiennes UGG ou les sandales Teva. La première version de ce modèle Mach dont l’ADN est d’offrir un package d’amorti sérieux dans un ensemble ultra-light ne manquait pas de dynamisme. Non. Mais la chaussure était un peu épaisse, un peu tankée, un peu trop « gros pavé » à notre goût ; même si son poids (218g) pouvait faire rêver ses concurrentes directes. Bon. Aujourd’hui la grosse nouveauté réside dans les secrets de fabrication de sa semelle : elle est dans un nouveau matériau qu’Hoka One One appelle Profly™ et qui est un nouveau caoutchouc mis directement sous le pied dont les propriétés offriraient à la fois plus de légèreté et plus de résilience (la mousse reprend sa forme plus vite). Nous l’avons vérifié. D’après Hoka One One, et comme on vous le disait déjà en début d’année (ici : https://leblog.enduranceshop.com/sans-limites/) la résistance de sa semelle externe a aussi été améliorée – c’est étonnant mais vrai – et ce mesh est encore plus respirant (et aussi plus solide). Nous avons testé la chaussure sur le dernier Marathon Des Sables (250 km dans le Sahara) qui s’est déroulé en avril dernier. Nous n’avions pas mis la chaussure avant. À peine sortie de sa boîte elle s’est envolée avec nous pour le Maroc et le jour de l’étape 1 est le jour où nous l’avons portée pour la toute première fois. Tout cela était-il vraiment sérieux ?
La tige
Le mesh est en effet bien aéré. C’est le plus important en ces jours estivaux. Nous l’avons donc mis à rude épreuve sur le dernier Marathon Des Sables dans le Sahara, même si cette année, les températures ont rarement dépassé les 40°C (ce qui arrive quand même rarement en hexagone de toute façon). Le matériau utilisé est léger mais résistant. Là encore, nous l’avons vraiment vérifié, d’autant que la maille de ce mesh est également, et étonnament, assez serrée et qu’elle ne laisse pas rentrer grand chose : ni eau, ni poussière, si sable (qui est pourtant parfois fin comme de la farine dans se satané désert du Sahara). Sans pour autant être imperméable, on peut dire qu’elle est déperlante, ce qui est déjà pas mal. Côté confort, rien à redire même si, une fois de plus, ce modèle est à réserver aux pieds plutôt fins et ne conviendra pas trop aux pieds larges (Hoka One One construit désormais des avant-pieds suffisament large – ce n’était pas trop le cas avant – maintenant mais c’est au niveau du médio-pied que nous avons été un peu surpris par l’étroitesse de l’ensemble. Cela étant, c’est notre expérience et on ne saurait que trop vous encourager à vérifier par vous-mêmes). L’ensemble est assez minimaliste, pas de gros collier de cheville, pas de languette très très rembourée. Mais rien ne nous a dérangé dans ce sens, rien ne choque. Voici donc une excellente tige – un brin minimaliste et pour pieds fins plutôt – idéale l’été quand il fait chaud ( que vous ne voulez pas craindre les gouttes d’une petite averse).
La semelle intermédiaire
D’abord, rendons à César ce qui appartient à César : cette semelle est très (très) amortissante. Pourtant, elle a le talent de rester également dynamique mais un peu moins moelleuse que la première version. C’est ni bien ni mal, c’est juste une question de goût. Ça offre clairement plus de dynamisme et moins de souplesse. C’est aussi, bien entendu le but recherché par les designers de ce nouveau modèle dont la semelle intermédiare est découpée en deux couches : une couche supérieure juste sous le pied qui est en Profly™ et une couche inférieure en mousse « moulée par injection » selon la marque. Le talon reste doux, souple, moelleux mais comme sa mousse est plus dense que dans la version 1, forcément, c’est plus ferme. L’avant-pied, en revanche, ne varie pas vraiment. Le résultat est une étonnante transition de foulée plus rapide, alimentée aussi par le meta-rocker typique d’Hoka One One et destinée en priorité à ceux qui voudraient absolument attaquer par le talon. Pour les autres, il y a assez de matière dans cette semelle pour se sentir protéger – cela vaut aussi pour ceux qui attaqueraient plus avec l’avant-pied – et le meta-rocker fonctionne quand même quand vous attaquer à plat médio-pied, mais moins. Forcément. De toute façon, dites-vous bien une chose, une telle épaisseur de semelle se destine plutôt aux longues distances, quand votre belle foulée prend cher et commence à se décomposer. C’est là tout la raison d’exister et le talent d’Hoka One One : vous garantir une protection sur le long terme afin de protéger votre intégritée physique. Malgré cela, la chaussure fonctionne aussi à vitesse plus élevée et sur courtes distances, même si, clairement, ce n’est pas ce à quoi elle se destine en priorité.
La semelle externe
Le grip ne fait qu’un avec le reste de la semelle intermédiaire. Du coup, ça manque un peu d’accroche sur sol mouillé mais ça ne pose aucun soucis sur sol sec. Quand on regarde cette semelle, quand on l’a dans les mains, on se dit que c’est clairement pas la semelle externe la plus résistante du marché. Pourtant, même après une semaine oh combien intense de Marathon Des Sables, où la nature est extrême et minérale, la semelle n’était pas trop usée. Usée, oui. Trop usée, non. Ce qui veut dire qu’un des talents des ingénieurs d’Hoka One One sur ce modèle (un modèle 100% route pourtant) c’est de réussir à créer une mousse qui va à la fois être moelleuse et dynamique mais également résistante à l’usure (notez qu’elle elle est plus dense que dans le précédent modèle). Et ça, on a beau ne pas y croire à priori, nous l’avons vérifié et apprécié. 150€ peut-être, oui, mais la chaussure ne vous durera pas moins longtemps qu’un autre modèle d’une autre marque. C’est étonnant, mais c’est comme ça. Incroyable mais vrai !
Conclusion
Voici un modèle très léger qui joue son rôle de chaussure de compétition sur longues distances. Amorti, dynamisme, protection, tout y est. Le confort ? Aussi, oui. Son seul souci : elle risque de disparaître rapidement au profit de la nouvelle Carbon X. Seul son prix plus accessible, même s’il reste haut de gamme, pourrait la sauver tant l’usage de l’une et l’autre est proche. Bon, bien sûr, la nouvelle Carbon X est encore plus typée compétition et jours de course particuliers. Pour finir, avouons quand même que mettre le pied dans une chaussure pour la première fois le premier jour de la course, qui plus est une course aussi difficile et réputée que le Marathon Des Sables, était une très mauvaise idée. Mais contre toute attente, cette Mach 2 s’est extrêmement bien comportée et ne nous a générée aucun désagrément : ni frottement, ni ampoule. Chapeau ! Ce fût un beau cadeau. Merci Hoka One One.
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