
Hardest worker in the room*
#GetAGrip même qu’ils disent. Wow.
La marque, anglaise, est encore jeune : elle a été créée en 2003. Le concept est simple : d’un modèle de chaussure à l’autre, Inov-8 vous invite à vous rapprocher peu à peu, au fil de l’essayage de ses chaussures et donc dans le temps (ils sont malins !), d’une foulée plus naturelle. Comment ? En « réduisant graduellement l’amorti, le support et le différentiel avant/talon », autrement dit le… drop. Bravo. Pour nous aider à adopter une foulée où l’attaque se fait davantage sur l’avant-pied (c’est mieux) – alors que 75 % des coureurs attaqueraient encore par le talon (bigre !) – Inov-8 propose même de télécharger un guide pratique d’entraînement sur son site web inov-8.fr.
Retenez que sur chaque modèle de chaussure est indiqué, par un système de flèche type cow-boy-et-indien, le niveau de drop. Il y a donc zéro, une ou deux flèches : pas de flèche, pas d’indiens, c’est du zéro drop et un amorti réduit, autrement dit la chaussure « vous place très proche du sol avec beaucoup de réactivité » nous explique la marque. Car le dynamisme les enfants, dans la philosophie Inov-8, c’est le coureur qui se le crée (et c’est du b.a.-ba de biomécanique !). Une flèche, un indien, c’est un drop de 4 mm, et une chaussure « réactive et proche des éléments » comme dit la marque. Deux flèches, deux indiens + la squaw, et vous êtes face à un mélange de réactivité et protection avec un drop de 8 mm. On retient : plus vous avez de flèches, plus vous avez d’indiens, plus vous avez de drop et de protection sous le pied. Ça va, ça suit ? Et moins vous avez de flèches, plus vous avez de cow-boy et plus vous allez augmentez votre votre proximité avec le sol et votre réactivité. Logique. Le but, nous dit la marque, c’est augmenter peu à peu votre vitesse en diminuant le nombre de flèches et ainsi vous diriger vers une meilleure foulée, avec un risque de blessure réduit. #love #megalove.
La tige
D’emblée, je sens que ce modèle est très différent des chaussures de trail avec beaucoup d’amorti auxquelles je suis habitué. Je pense aux Adidas Riot, aux Asics Fuji-Trabucco ou encore aux Columbia F.K.T Trans Alps que j’ai testés très récemment… (Oui j’suis très « Fastest Known Time » comme garçon). Avec ces Roclite 290 aux pieds, on est très près du sol, presque à plat. Le drop est de 4 mm, ça me change, mais pourquoi pas. Niveau confort, rien à redire. C’est très confortable, presque un chausson. La toe-box est assez large. J’ai les pieds palmés mais mes orteils respirent. Je sens que ça va me plaire.
La semelle intermédiaire
Je souffre d’hyperlaxité ligamentaire au niveau des chevilles. Pas facile à dire, pas facile à vivre. Surtout sur les terrains glissants et cabossés. Etant très près du sol avec cette Rocklite 290, je me suis tout de suite senti en confiance dans ma pose de pied lors de mon dernier trail hivernal en date, dans les Pentlands, près d’Edimbourg, en Ecosse, là où je vis. Pourtant, ce n’était pas la boue qui manquait. Un mot sur la technologie Powerflow où le talon absobe les chocs tandis que l’avant-pied renvoi sévère. La marque annonce en effet « 15 % de retour d’énergie supplémentaire par rapport à un EVA classique ». Je vous retranscris les sensations.
Imaginez-vous sur un sentier en pente, aux alentours de 6 % d’inclinaison. Avec les Roclite 290, vous êtes véloce, mais en contrôle. Vous relancer, sans effort. Vos sensations sont décuplées, mais vous restez protégé, de la mauvaise glissade, de la perte de contrôle, de banale sortie de route comme on dit. La Meta-Plate™, c’est son nom, est une plaque en matière plastique (polymère) qui vous protège des impacts en se calant idéalement sous chacun de vos métatarses. « Tout en conservant l’élasticité des matériaux pour apporter un maximum de dynamisme ». Traduction : foncez, je vous couvre ! Le résultat est assez fantastique franchement. Même pas peur Gaudas.
La semelle externe
Terrains durs, boue, herbe, sentiers, roches mouillées, pierriers, pavés de ville et même sable dans le désert d’Ica ! Aucune de ces surfaces ne m’a fait ressentir un manque d’adhérence. Ce grip en caoutchouc reste étonnamment fiable ! Les crampons de 6 mm de hauteur sont impressionnants comme ça, d’autant qu’ils sont bien espacés les uns des autres et dégagent une force monstrueuse. A la manière d’une semelle de Speedcross, du français Salomon, avec laquelle la chaussure rivalise, tous ces crampons ne gardent pas non plus d’objets coincés entre leurs petits doigts (petites branches, micro cailloux, morceaux de terre dure, ciseau, papier, puit… !).
Conclusion
Cette Roclite 290 est aussi surprenante qu’un lama mal luné, mais en mieux. Protectrice, réactive, elle offre à la fois un excellent retour d’énergie et un grip à toute épreuve. Malgré son drop assez bas, elle peut tenir la distance au-delà de deux ou trois heures de course si vous êtes un coureur habitué et un profil rapide. Pour les autres, elle vous aidera à progresser dans votre pose du pied, c’est sans nul doute, mais sur des distances plus courtes. Pour la chausser, il faut aimer les reprises d’appuis et les terrains techniques. C’est un modèle pour skyrunner, aérien et fêlé du dénivelé, en été comme en hiver, surtout pour la fiabilité de sa semelle externe. De bien belles sensations quand le compte-tours monte. ‘Sont fort ces anglais.
* Le responsable de la marque en France dont je vous parle n’est autre que notre petit garnement Germain Grangier, l’homme aux #tutos d’or, le pistolero de la 6000D, le couteau-suisse d’Inov-8 France. C’est lui qui le dit. Je n’invente rien, je jure, je crache, tout !
* Sorry Inov-8, j’ai pas pu m’empêcher de me lâcher un peu. C’est à cause de l’altitude. Pérou. #lafauteaulama #cestpasmoicestlui #lelama
Dans la même rubrique