
Qui est vraiment Thibaut Baronian, Part II
Par la rédaction. Photos © Unsplash
Les plans qui tombent à l’eau, les bienfaits du vélo, les bons souvenirs des gros off et puis son goût pour les courtes distances. Enfin pour le moment. Entretien privé avec Thibaut Baronian de la team Salomon.
Le Blog Endurance Shop : Un peu partout les athlètes élites et sponsorisés font des off, ces sorties qui ne sont pas des épreuves officielles mais permettent non seulement de faire de belles performances (distances, temps) et également de communiquer via les réseaux sociaux et continuer de nous faire rêver malgré la crise sanitaire qui nous touche tous. Fais-nous un peu pénétrer l’univers de la team trail running de Salomon : de quoi parlez-vous en ce moment, quels sont les projets en interne dont vous discutez ?
Thibaut Baronian : C’est vrai que la période se prête bien aux projets perso, que j’ai toujours eu à cœur de réaliser même pendant les années « classiques ». Côté team le gros morceau a été cette Grande Traversée Salomon. Maintenant chacun a repris sa préparation pour les compétitions, il n’y aura plus de projets « Team » pour cette année. Mais ça n’exclut pas d’autres projets par certains coureurs. En tout cas on a été ravis de partager une semaine tous ensemble.
Le Blog Endurance Shop : OK, très bien. Alors concentrons-nous sur ta vie et tes projets perso. quels sont-ils étant donné la situation actuelle ? On parle de running bien sûr. Tu prévois un autre trip à Cap-Vert pour 2021 ? Fais-nous rêver Thiiiiiiiibaut !!!
Thibaut Baronian : Mon projet Cap-Vert 2020 Trail & Sea (450km sur 8 îles avec notre voilier) est reporté à l’automne prochain, faute de temps pour trouver des partenaires. Et puis je crois que c’est plus simple pour tout le monde. Du coup en 2020 rien de re-prévu côté projet perso. On va se concentrer sur les compétitions et notre festival « Le trail fait son cinéma ». Nous aurons entre 8 et 10 dates en France !Toutes les infos sont là : www.letrailfaitsoncinema.com
Le Blog Endurance Shop : Revenons encore un peu sur ce périple que tu as réalisé avec tes copains du team Salomon, cette fameuse traversée de Châtenois à Nice. On n’imagine pas forcément ce que ça représente comme investissement en terme d’entraînement physique. As-tu dû monter en gamme physiquement pour ce challenge et si oui comment as-tu procédé ? Une fois lancé, c’était quoi le plus dur pour toi pendant cette épopée ?
Thibaut Baronian : Physiquement, je me suis préparé comme pour une course classique. Je n’ai pas forcément augmenté le nombre d’heures. J’ai aussi réalisé un gros week end vélo 3 semaines avant (Le tour du Doubs en deux jours, 550km/4400d+). En fait j’ai joué sur mes qualités d’endurance de base qui me suffisent largement pour être 16-18h dehors en action. Le plus compliqué a été d’enchainé mon étape (16h) avec 3 nuits de 3h de sommeil. Au petit matin, à Briançon, après la 3ème courte nuit, j’étais….inexistant. Mais la nuit suivante – 6h de sommeil – m’a bien remis sur pied. L’enchainement de l’étape et du suivi des copains avec des arrivées en pleine nuit et des départs au petit matin a été, je pense, le plus dur à gérer physiquement.
Le Blog Endurance Shop : On n’imagine pas toujours ce que le vélo peut apporter aux coureurs à pied. Est-ce que c’est de pouvoir faire de longues distances sans traumatismes articulaires tout en travaillant son cardio ? Quel autre bénéfice peut-il y avoir ?
Thibaut Baronian : Yes. Le vélo, en été, comme le ski de fond, en hiver, est un super complément pour le coureur à pied. En vélo, tu fais du travail d’endurance, du travail de force, du cardio…tout en étant en sport « porté ». Donc sans chocs. C’est le top. J’adore rouler, car même si tu fais 5-6h et que tu reviens bien sec, tu peux enchainer sans problème (au niveau articulaire & musculaire) le lendemain. Je le conseille à tous. Évidemment on ne peut pas se préparer qu’avec du vélo, mais le travail est vraiment intéressant, et dans toutes les périodes de prépa : reprise, récupération, besoin de faire du volume…
Le Blog Endurance Shop : Concernant le Coronavirus, sur un off comme celui-là, où vous étiez quand même en groupe, quelles mesures sanitaires de protections avez-vous prises les uns les autres ?
Thibaut Baronian : Clairement aucune. Nous étions tous OK pour partager un moment tous ensemble, en vans aménagés pendant 7 jours, donc aucune mesure n’était vraiment possible. Tout le monde était en forme au début de la traversée. En revanche nous avons annulé les activations prévues avec les revendeurs et les consommateurs.
Le Blog Endurance Shop : Normal. Quel est ton plus beau souvenir de ce off des familles que tu as réalisé avec les gens de ton team Salomon et pourquoi ? Rappelons que les athlètes présents à tes côtés étaient François d’Haene, Sébastien Spehler, Michel Lanne, Theo Détienne, Julien Michelon, Nathan Jovet et Camille Bruyas.
Thibaut Baronian : Y’en a beaucouuuup des souvenirs ! Tous les athlètes étaient fabuleux, car nous n’avons jamais l’occasion de nous côtoyer autant. C’était vraiment chouette de mieux se connaitre et de partager tous ensemble nos expériences en réalisant de belles journées de sport, dans des spots de dingue. J’ai passé une excellente journée sur mon étape, de chez moi à Annecy, avec les copains sur le vélo mais aussi une très belle traversée du Jura en courant sur les crêtes en fin de journée. Moment spécial quand même quand on a franchi le Col du Galibier à Minuit pile (00 :00) Très très chouette montée avec Nathan & Théo.
Le Blog Endurance Shop : Si tu pouvais choisir d’aller faire un event du bout du monde l’année prochaine, ça serait lequel et pourquoi ?
Thibaut Baronian : Je crois que j’y réfléchirai à deux fois. J’ai eu la chance de beaucoup voyager, barouder dans de nombreux pays. J’aimerais aujourd’hui essayer de réduire mes voyages en avion. Choses parfois peu simple, mais c’est un critère qui rentrera en compte. Je me garde les projets solidaires et environnementaux aux Cap-Vert pour 2021. Il y a de superbes courses en Europe et en France où j’aimerais être performant.
Le Blog Endurance Shop : Le final de votre périple s’est déroulé à Nice. Le soleil, la chaleur, la Méditerranée, tout ça….T’as pas eu envie de fuir Besançon pour devenir un sud-iste?
Thibaut Baronian : Non, j’aime bien le Sud (mes parents sont originaires de la Drôme, mes grands-parents y habitent aussi) et j’en ai profité pendant 10 jours après la traversée pour faire le tour des amis et de la famille mais je suis très bien en Franche Comté. La côte ne me fait pas du tout rêver. Je préfère le calme franc-comtois.
Le Blog Endurance Shop : Est-ce qu’un jour on te verra sur un UTMB, un Grand Raid de la Réunion ou un autre bon gros 100 miles ? Ou bien tu penses que les très longues distances ce n’est pas trop ton truc – et pourquoi ?
Thibaut Baronian : Je pense qu’un jour on me verra sur une ligne d’un 100 miles. Chaque chose en son temps. Je ne veux pas me perdre. On ne peut pas être performant sur 42 km et sur 160 km en même temps (sauf à de très rares exceptions près). J’aime l’effort, l’endurance…J’ai couru pour la première fois sur une durée de 16h l’an dernier (96km avec 6000D+). C’était sur ma traversé de Santo-Antao et j’avais adoré. Je suis donc persuadé que je vais avoir envie d’ici peu de pousser un peu la distance en compétitions.
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