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Aie. Boum. Ça fait mal.

Texte par Gaël Couturier. Photo Red Bull.

Courchevel, 10 juin 2017, 400 m à parcourir sur une côte de la mort inédite d’un côté. Un relais de deux jours et une nuit, par équipes de 4 ou 8, de Paris à Cabourg sur 200 km et copié sur le vieux modèle légitime de la Course du Cœur de l’autre. Je développe, mais je préviens : c’est pire…

A.S.O. est pourtant sensé être la société française d’événementiel sportif la plus importante du pays, avec des budgets qui se comptent en millions d’euros. Avec le magnifique Tour de France et le mythique Paris Dakar (qui n’a plus de Dakar que le nom il faut quand même l’avouer), la société du groupe Amaury avait habitué le public français à de bons vieux tour de force. Oui mais voilà, ces épreuves ont été inventée il y a des décennies et les managers actuel d’A.S.O. ont visiblement du mal à se renouveler et trouver la bonne inspiration. La preuve avec ce Run Trip particulièrement peu inspiré.

De l’autre côté il y a une marque mondiale de boissons énergétique d’origine autrichienne qui n’a pas peur d’innover….vraiment innover je veux dire et peu à peu s’imposer parmi les marques d’événementiel mondiale les plus sexy – alors qu’à la base ce n’est clairement pas son cœur de métier il faut le rappeler ! – type X-Games, Ironman, NFL, CrossFit et autre surf World Tour.

Le communiqué de presse d’A.S.O. en dit long sur son marketing à la papa très godardien, comprenez à bout de souffle : « Une fois de plus, Amaury Sport Organisation innove dans les formats d’expériences sportives ». Ah bon ? « Après la Odlo Crystal Run, Run My City et The Mud Day, l’organisateur du Schneider Electric Marathon de Paris propose les 8 et 9 juillet prochains une expérience inédite en Europe : The Run Trip »…Waou, c’est vrai que dit comme ça franchement ça fait envie hein…. De l’innovation ? De l’inédit ? Les courses à obstacles type mud day une invention d’A.S.O. ? On se moque du monde franchement !

Je poursuis et enfonce le clous : « The Run Trip est le seul défi running en Europe qui propose de relier la capitale à la plage en un week-end ». Et la Course du Cœur alors ça ne leur parle pas chez A.S.O. ? Vérifiez vous-même : www.lacourseducoeur.com. « Le départ se fera en région parisienne samedi 8 juillet au matin. Chaque team sera composé de 4 ou de 8 Run Trippers et d’un ou deux véhicules. Elles auront 200 km à effectuer en relais, non-stop jour et nuit pendant près de 24 h de course. Le relais sera symbolisé par un témoin que les coureurs devront se passer à chaque « run », soit en moyenne tous les 5 à 8 km. Chaque Run Tripper sera donc amené à courir 3 ou 4 fois sur la totalité du tracé, environ 15 à 35 km chacun pour les teams de 8, et 40 à 70 km chacun pour les teams de 4. Pendant ce temps-là, le reste du groupe suivra dans le véhicule pour encourager et ravitailler le coureur ». Super ! Trop la classe à Dallas cette affaire non ???? Bon, je m’arrête là. A.S.O. réveille-toi !

De l’autre côté (et non, je ne suis pas payé par Red Bull !), une course qui se déroule à 1 300 m d’altitude, un tracé sur une piste inclinée à 36 degrés avec 185 m de dénivelé positif et des concurrents est prêt à « mourir » pour arriver le premier en haut. Tout de suite ça donne envie ! Samedi 10 juin 2017, la station de Courchevel (Courchevel, Courchevel…rien qu’avec ce nom on est dans le glamour !!!) accueillera donc sur son tremplin Olympique K120, le Red Bull 400. Incontestablement l’une des courses courte distance les plus éprouvantes qui existent. Cette année, la France fera partie des 14 pays hôtes du Red Bull 400. Un seul objectif : le chrono : 3min17, c’est le record à battre. Et ça marche !

Les Français semblent en effet prêts à relever le défi et à repousser leurs limites puisque les 760 dossards se sont arrachés en quelques heures. Le communiqué de presse de Red Bull explique : « À coup sûr, même les organismes les plus résistants seront mis à rude épreuve » Aux vues des pentes, on les croit sur parole ! Plusieurs catégories sont proposées aux participants pour plusieurs challenges : un 400 m individuel ouvert aux hommes et aux femmes ou un relais 4×100 m hommes ou mixte afin de partager cet évènement « hors norme » – là oui, vraiment, l’expression hors norme prend tout son sens !

L’ascension du tremplin de saut à ski du Praz (Courchevel 1550) est décomposée en plusieurs phases de course. Dès les 50 premiers mètres, on rentre immédiatement dans le vif du sujet : la pente est inclinée à plus de 35 degrés. La 2e zone arrive ensuite avec le fameux K-Point. Les 120 premiers mètres sont alors derrière les coureurs. La pente, à 36° sous les pieds, fait monter le rythme cardiaque très haut. Arrive ensuite le tremplin, que les concurrents doivent gravir pour affronter les 100 derniers mètres. C’est là que les coureurs rentrent dans leurs derniers retranchements et que l’effort frise l’insupportable. Jusqu’à la plateforme de départ du tremplin de saut où, à bout de souffle, les concurrents se retournent sur la piste qu’ils viennent d’avaler en se disant que c’était certainement les 400 mètres les plus difficiles de leur vie. Conclusion : si vous avez des idées en terme de marketing événementiel, je pense qu’ils recrutent chez A.S.O…. Moi j’ai déjà essayé, ils ne m’ont jamais répondu.

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