
Retour sur la 6ème édition du Vars Mountain Trail
Par la rédaction. Photos © www.louisgarnier.com
La 6ème édition du Vars Mountain Trail a entre autres, vu naître une nouvelle course sur les traces de la mythique piste de Chabrières plus habituée à voir passer des skieurs de vitesse.
Pour cette première journée d’épreuve c’est le KV/KL qui a ouvert le bal : le principe étant de grimper 440 mètres de dénivelé sur une distance de 1012 mètres et avec une pente maximale de 98% sur le dernier tiers de la piste. Ils étaient 28 concurrents à atteindre le sommet. C’est sur un terrain sec, poussiéreux et assez instable que les traileurs ont abordé l’ascension – départ individuel toutes les 30 secondes. La météo n’a pas joué de mauvais tour sur cette épreuve et est restée ensoleillée avec des passages nuageux ne gênant pas la visibilité des coureurs. Au départ, tous les yeux étaient fixés sur le monstre de pierre qui leur faisait face. Certains avaient même l’air de se demander comment ils allaient réussir à le gravir. Les sourires étaient encore un peu crispés à l’arrivée car l’ascension sollicite le cardio sur un court effort et la sensation de vertige est bien là tout comme la gifle donnée par la beauté des paysages alentours.
C’est Rémi Loubet, athlète X-Bionic et ambassadeur trail running de Vars, qui gagne ce KV/KL. Il gagne en 17 minutes et 55 secondes. Tout de suite après, Rémi Loubet a déclaré : « Je suis très satisfait car je n’avais pas les jambes en début de course. Plus ça déroulait, mieux je me sentais et avec ce départ toutes les 30 secondes, j’ai pu garder le rythme avec pour objectif de rattraper progressivement les concurrents partis avant moi car j’ai pris le départ en 16ème position. À dire vrai, j’avais oublié cette sensation de pente et de vertige. Ce qui est intéressant sur cette épreuve, c’est que la zone de départ qui est en réalité une aire de décélération pour les KListes, les skieurs de vitesse, est une aire d’accélération pour nous, juste avant la montée plus raide ou l’on doit marcher avec les bâtons au début puis en s’agrippant des pieds et des mains pour trouver les bons appuis sur le mur de fin ».
En deuxième position le représentant ubayen Florian Sumely termine en 19’05 » suivi par l’isérois Lionel Bouzon, un habitué des top 10 sur ses courses de trails, qui finit en troisième position en 19’57 ». Le clin d’œil du jour revient à Simon Billy : le recordman français le plus rapide sur les skis, 3ème performer mondial avec un record personnel à 252.809km/h. Il a cette fois affronté la piste de Chabrières en montée. Quand descendre la piste lui prend une quinzaine de secondes, il a cette fois réalisé la montée en 25’22 ». En terme de préparation physique et mental, c’était visiblement une belle expérience : « Je suis heureux de l’avoir fait » nous a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Je suis parti tranquille pour gérer l’effort et trouver mon rythme. Je ne me suis pas mis dans le rouge mais le cardio a souffert dans les 200 derniers mètres. Je n’ai pas le profil pour ce genre d’effort et la question ne se pose même pas : je préfère la descente !! ». Chez les dames, seules 3 participantes ont pris le départ et c’est Claire Masson qui en termine victorieuse en 29’14 » devant Blandine Marinoli en 41’02 » et Maria Gackière en 46’28 ».
Deux autres courses avaient également lieu sur cet event, le Tour des Crêtes (42 km pour 2954 m de dénivelé positif) et la boucle De Peynier (24 km pour 1383 m de dénivelé positif)
Sur ce Tour des Crêtes, c’est encore l’insatiable Rémi Loubet, athlète X-Bionic et ambassadeur trail running de Vars, on l’a dit, qui arrache sa 4ème victoire. Chez les dames c’est la traileuse de Briançon Chloé Galtier qui l’emporte. Avec un départ décalé à 8h30 au lieu de 7h pour causes de mauvaises conditions météo (nannn, vraiment???), les 500 participants ont eu affaire à des conditions difficiles pour cette 6ème édition du Vars Mountain trail. « Avec un départ groupé pour les parcours 24 et 42 km sur les 12 premiers km, les itinéraires se séparant par la suite, le passage commun du col de Vars et la montée sur les premières crêtes se sont déroulés dans un épais brouillard et un fort vent rendant les températures ressenties très froides » nous ont ainsi expliqué les organisateurs. « Que ce soit chez les hommes ou les dames, ce 42km a été une véritable bataille entre les 2 premiers, une course où le physique et le mental jouent au yoyo jusqu’à la ligne d’arrivée, avec seulement 4 secondes qui séparaient les deux hommes de tête, un finish quasiment au sprint ! » ont-ils ajouté !
Les 20 premiers km se sont donc déroulés dans des conditions très rigoureuses avec le vent, le froid et le brouillard.
Avec toutefois une amélioration en fin de parcours pour donner du baume au cœur, Rémi Loubet s’offre en plus le luxe d’améliorer son meilleur temps de plus de 4 mn. N’ayant pu participer l’an dernier pour cause de blessure après un accident en montagne, cette victoire avait une saveur particulière pour Rémi qui termine en 5h10’09 » : « J’ai pris le départ de la course avec quelques doutes sur la gestion de l’effort ne sachant pas encore si le 42 km allait se courir à cause de la météo. Quand on a eu la confirmation au km 12, j’ai fait attention à m’alimenter comme il fallait et en garder sous la pédale car je sais que la fin de course est ici très compliquée. Andreu Prost était devant jusqu’à la dernière montée, mais j’ai su que je pouvais aller le chercher. J’ai posé le cerveau et j’ai réussi à le dépasser dans la descente. Je ne pensais pas pouvoir gagner de nouveau cette course, cette victoire a une saveur particulière ! ». Traileur mais aussi aussi skieur alpiniste qui parcourt les plus belles pentes du monde, Rémi Loubet est pour le moins plus à l’aide que les autres dans les conditions difficiles. À noter qu’il prépare désormais l’Embrunman, un des triathlons longue distance parmi les plus durs du monde, le 15 août prochain. En deuxième position, c’est le pyrénéen Andreu Prost qui finit en 05h10’13 ». C’est donc cette dernière montée qui a eu raison de lui : « Les conditions difficiles ne sont pas un problème pour moi, j’étais bien sur toute la première partie, mais sur la dernière montée, j’étais bridé, je ne pouvais pas aller plus vite et Rémi est revenu ». Seulement 4 secondes séparaient les deux hommes pour un finish au sprint. Sur la troisième marche du podium on retrouve Germain Lacotte qui a fait une remontée exceptionnelle sur la dernière côte et en termine en 5h34’14 ».
Chez les Dame, c’était une course en duo !
En effet, la briançonnaise Chloé Galtier et Élodie Varraine de l’Athlétic Club Font Romeu ont fait le parcours ensemble, Élodie étant plus à l’aise en descente et Chloé en montée. Mais au finish, c’est Chloé Galtier qui l’emporte en 6h13’02 ». « Je ne pouvais espérer mieux, le parcours passe plus vite à deux et c’était magnifique malgré le vent au début » nous a-t-elle déclaré. Elle a ajouté : « Les 20 premiers km étaient périlleux et ensuite, la descente vers le Val d’Escreins et les crêtes de Vars étaient juste magnifique. Moi qui viens du raid multisport, courir à deux m’a vraiment soutenue ». Élodie Varraine termine quant à elle pour la troisième fois consécutive 2ème de ce Vars Mountain trail avec un chrono de 6h13’41 » : « On a fait toute la course ensemble, mais j’étais sèche sur la fin, Chloé m’a même ravitaillé ! ». La troisième place revient à Maud Combarieu d’Endurance Shop Pays basque, en 6h25’28 ».
Sur la Boucle de Peynier, on a vu la victoire du haut Alpin Tristan Calamita chez les garçons et de Charlotte Lantenois chez les filles. Tristan Calamita gagne en 2h18’54 » loin devant ses concurrents : « les conditions étaient difficiles, j’avais une pensée pour les bénévoles qui sont restés des heures en statique sous le vent, le froid et le brouillard. Je me fais les cannes ici pour préparer le championnat de France de trail à Méribel au mois d’août ». Le deuxième à franchir l’arrivée, le jeune espoir Achille Berthou a quant à lui vécu des conditions dantesques : « j’avais peu de repères avec le brouillard et malgré la météo j’étais bien physiquement et le parcours était ludique malgré le peu de visibilité ». Il en termine en 2h24’19 ». Pour compléter le podium, on retrouve Lionel Bezou qui s’octroie sa deuxième médaille de bronze après sa troisième place lors du KV /KL de la veille. Il a réalisé les 24km en 2h37’33 ».
Chez les dames, c’est la traileuse de Carpentras, Charlotte Lantenois qui termine en tête après un retour de blessure : « La course est partie vite alors que ça monte très vite aussi ! Les conditions étaient terribles, je suis tombée deux fois puis j’ai pu dérouler sur les crêtes. Mais c’était génial, j’avais en tête uniquement le plaisir d’être là avec aussi une pensée pour les bénévoles postés sur le parcours qui nous encourageaient sans qu’on les voit. Je reviens l’an prochain c’est sûr ! » Avec pour objectif le prochain Trail Gapen’Cimes en octobre, Charlotte Lantenois termine sa boucle de Peynier en 2h59’39 ». Derrière elle, 2 athlètes ont mené un coude à coude jusqu’au bout et au final, c’est Olivia Bozon qui passe devant en 3h11’30 » laissant à la troisième position Nina Gaboriau en 3h12’49 ».
Tous les résultats scratch sont sur http://www.vars-mountain-trail.com/
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