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Amorti queen

Texte et photo Laurie Canac

306g, drop de 11,8 mm (37,1 mm de hauteur talon et 25,3 mm de hauteur avant-pied). 170€. Une reine de l’amorti pour coureur universel favorisant l’attaque talon sur l’entraînement toutes distances et la compétition sur route mais plus précisément les courses longue distance. saucony.fr

Après ses deux premiers volets, Saucony signe “le retour de la Triumph”. Un come-back attendu après la success story des éditions précédentes. La marque de running américaine de la Côte Est revient sur le marché en apportant des modifications, notamment dans la semelle intermédiaire. Résultat : plus d’amorti mais aussi plus de dynamisme. Que les aficionados du modèle se rassurent donc, la Saucony Triumph 3 est une évolution réussie.

Tester des chaussures qui se veulent plus dynamiques, ça me va. En triathlon j’ai pour habitude d’utiliser des modèles très légers, avec des semelles assez souples. Pour être tout à fait honnête, et même si Saucony a un lien fort avec l’histoire de mon sport préféré, ma dernière paire de Saucony remonte à 3 ans. C’est donc avec appétit que j’ai ouvert mon carton d’une Saucony Triumph 3, promettant plus de dynamisme que sa version précédente. Un peu comme une enfant qui teste pour la première fois ses Skechers à semelles clignotantes.

Saucony Triumph ISO 3 : la tige

La tige

Lorsque je mets mon pied dans la chaussure, j’affiche aussitôt un sourire de satisfaction. C’est un chausson ce truc ! Même la languette est douillette ! Du genre pantoufle en fourrure de chez UGG, la botte pour surfer australienne désormais made in California. Pas de gêne au niveau des coutures, le pied tient bien et ne se décolle pas lors des premières foulées. A ce propose, je dois quand même avouer tout de suite que la chaussure ne se fait pas vraiment oublier lorsqu’on l’a au pied. Sa structure est solide et cela se ressent. Mais qui dit chaussure solide ne dit pas forcément sensation d’avoir chaussé des sabots. Le pied est bien maintenu, sans doute grâce à des deux petites sangles dynamiques de la technologie ISOFIT qui sont là pour suivre vos mouvements naturels sans pour autant laisser le pied s’échapper. Vous êtes sous contrôle, même si de trois sangles, on est passé à deux sur ce modèle.

Côté ventilation, le nouveau mesh est sensé être plus respirant que sur l’ancien modèle mais il possède surtout un chausson équipé de “run dry”, une technologie qui lui permet de sécher plus rapidement. En résumé, si vous passez plus de temps à regarder vos allures sur votre montre que là où vous mettez les pieds, la prochaine fois qu’une grosse flaque se trouvera sur votre passage…vous ne resterez pas mouillé trop longtemps ! En tant que parisienne, j’ai testé pour vous. Enfin, je note des bandes réfléchissantes efficaces et disposées à l’arrière pour vous permettre d’aller courir tôt le matin ou tard le soir (voire en pleine nuit – je connais des barjots) sans prendre de risque. Deux derniers points importants : la chaussure taille un peu petit. Méfiez-vous donc des achats impulsifs sur internet : rien ne remplace de les passer aux pieds. Enfin, l’avant-pied est également bien large. Je trouve ça très agréable, d’autant que cela s’inscrit bien dans la tendance actuelle, Altra en tête bien sûr.

Semelle intermédiaire

Autant le dire tout de suite, héritée du modèle précédent, la ISO 2, la semelle intermédiaire est très amortissante, sous le talon essentiellement mais également sous l’avant pied où c’est un peu plus rigide tout en étant bien souple. Sur ce point donc, la chaussure tient ses promesses. En ce qui me concerne, au début, j’étais un peu gênée par cette importante semelle. J’avais l’impression de courir avec un truc rigide entre les pieds, presque des plaques de bois. Bon, j’exagère un peu, mais l’idée est là. Après plusieurs sorties, cette sensation s’est peu à peu estompée et j’ai découvert une chaussure bien agréable. Question d’habitude donc. Comme beaucoup de triathlètes qui font de la compétition, j’ai plutôt l’habitude de courir avec des modèles à fines semelles hyper dynamiques. Saucony a ici amélioré son amorti grâce à plus d’EVERUN. L’EVERUN c’est une couche de caoutchouc dynamique positionnée juste entre la semelle de propreté et la semelle intermédiaire. Elle ajoute à la fois du dynamisme et de l’amorti. Et je dois dire que c’est assez bluffant, surtout lors de l’attaque talon – pour ceux que cela concerne – mais également lors de la suite du déroulement du pied et jusqu’au décollage des orteils. Je m’entraine sur des routes goudronnées et des petits chemins en terre assez caillouteux. Avec les chaussures que j’utilise habituellement, les passages sur chemins sont pénibles car je ressens les pierres sous le pied. Avec les Trimpuh Iso 3, rien, nada, niente, que neni. Que je sois sur goudron ou sur chemin c’est la même chose et, honnêtement, ça soulage ! Que du bonheur. Si vous aimez les gros amortis bien protecteurs, vous serez ici servi.

Parlons maintenant d’un sujet (parfois) sensible : le dynamisme. J’ai effectué plusieurs types d’entrainements avec la chaussure afin d’avoir une idée aussi globale que possible à ce sujet. Pour des run à allures standard, entre 8 et 12km/h disons, il n’y a rien à dire, la chaussure répond à vos besoins. Sur des séances de seuils, si vous ne dépassez pas les 15 km/h, ça fonctionne. Par contre sur piste, même en restant en dessous de 15km/h, on commence à ressentir les limites du modèle. Malgré toutes ses avancées technologiques donc, cette Triump ISO 3 reste un modèle plus d’entraînement passe-partout que de compétition à allure vive. Mais je ne vous apprends rien. Et pour aller plus loin, je dirais même que le modèle manque de relance quand on écrase le pied sur le bitume ou sur la piste et qu’il faut produire un sacré effort pour aller chercher un appui quelque peu dynamique.

Saucony Triumph ISO 3 : la semelle

Semelle d’usure

Au niveau de la semelle extérieure, la surface de contact sol est vaste et l’accroche est très bonne. Sur route mouillée ça ne glisse pas, vous êtes en parfaite sécurité. Le caoutchouc est renforcé sur les zones stratégiques et ça donne vraiment une sensation de solidité. N’hésitez pas, voici un cheval de trait qui ne vous laissera pas tomber. Autre point parmi les plus agréables, les encoches de semelle sont à la fois profondes et fines. Cela a deux conséquences importantes : la chaussure reste souple car elle plie facilement sous votre pied et il n’y a pas de risque que des petits cailloux s’y glissent et restent coincés.

Saucony Triumph ISO 3 : la semelle

Conclusion

J’étais sceptique au départ, j’avoue, et puis, finalement, peu à peu, je me suis laissé séduire et vais conserver ce modèle pour mes entrainements longue distance ou seuils. Ce qui m’a convaincue, c’est avant tout le confort incontestable du chausson et la sensation de sécurité qu’offre cette étonnante semelle sur tous les terrains. Par contre, bien sûr, ce n’est pas une surprise, je suis un peu déçue par le manque de dynamisme du modèle, son côté pépère. Mais une fois de plus, ce n’est pas sa nature donc je ne suis pas surprise. Chasseur de chrono sur courte distance passez votre chemin donc, mais pour les autres, allez-y sans risque, vous êtes ici chez vous.

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