
Contrairement aux idées reçues, le running aide les femmes à mieux supporter leurs règles.
Strava : étude anglaise sur un sujet tabou.
Par la rédaction, avec Julie Brown. Photos © Strava
Sur les 14 184 femmes interrogées par et sur Strava à travers le monde, 78% déclarent que le sport avec une bonne hygiène de vie (5 fruits et légumes par jour et 7h de sommeil) réduit les symptômes liés à leur cycle menstruel. Cela semble important Mesdames Messieurs car l’inconfort que peuvent procurer les règles a par exemple déjà obligé 23% des femmes françaises à manquer le travail ! Si si. Alors qu’avec un peu de running….
Même si ce chiffre de 23% concernant l’absentéisme est un des plus bas au monde, les cycles menstruels mènent généralement la vie dure aux femmes, ne nous voilons pas la face. En effet, sur ce même panel exclusivement féminin, les symptômes les plus fréquents auraient ainsi forcé 69% des femmes à changer d’activité physique et 88% d’entres elles à penser que leurs performances sportives laissent à désirer avant et pendant leurs règles.
Alors que 80,5% des membres Strava interrogées sont touchées par ces mêmes symptômes à chaque cycle, on peut s’étonner que 80% des femmes françaises déclarent n’avoir jamais été sensibilisées par leur médecin traitant ou dans le cadre scolaire sur les effets bénéfiques de la pratique sportive sur leurs règles. Ah bon ? Cela placerait la France en 2ème position des femmes les moins informées parmi l’ensemble des pays analysés. Aïe.
Une nouvelle étude menée auprès de la communauté féminine Strava par des chercheurs de l’Université St Mary (Twickenham, Londres), en collab’ avec l’application FitrWoman (l’application qui propose un entraînement individualisé et des suggestions nutritionnelles basées justement sur le cycle menstruel de la femme) révèlerait le fait suivant : l’activité physique réduit les effets des symptômes les plus fréquents du cycle menstruel. Ainsi, 48,7% des femmes françaises interrogées déclarent que le sport les aide à surmonter leurs changements d’humeur, leur irritabilité. 28,5% des femmes françaises déclarent que le sport les aide à lutter contre les troubles du sommeil et 25,4% d’entre elles déclarent que le sport les aide à réduire leurs troubles digestifs. Ah !
On aime ou on n’aime pas Strava, on utilise ou on n’utilise pas Strava mais il faut quand même savoir que l’application californienne compte un nouveau million de membres chaque mois dans le monde et que les intégrations d’applications telles que FitrWoman visent justement à y fournir soutien et éducation aux femmes qui veulent tirer un meilleur parti de leur sport. Nous avons interrogé Stéphanie Hannon, Directrice Produit chez Strava. Elle regrette visiblement l’absence de forums publics pour discuter ouvertement des effets du cycle menstruel chez toutes les athlètes féminines : « Strava est la plus grande communauté mondiale de femmes sportives. Chez Strava, nous sommes fiers d’aider à mieux appréhender les liens entre le corps et l’esprit, les douleurs menstruelles et l’exercice. Nous sommes désormais déterminés à utiliser notre plate-forme pour souligner à quel point le manque d’éducation, mais aussi plus simplement de discussion est un frein à un avenir plus sain pour les athlètes de demain, qu’ils soient champions ou pas. Nos données ont montré que les femmes qui avaient reçu une certaine éducation étaient beaucoup moins susceptibles de réduire leur participation à des exercices pendant la puberté – un moment où tant de filles et de jeunes femmes arrêtent de faire du sport ».
La directrice de l’étude de l’Université St Mary, le Dr Georgie Bruinvels, physiologiste du sport et co-fondatrice de FitrWoman, témoigne quant à elle que beaucoup de femmes pensent que leurs règles constituent une entrave à l’exercice physique régulier, remettant donc en question le fait que la pratique sportive soit saine et sûre, à certains moments de leur cycle. Elle nous a ainsi déclaré : « Je suis vraiment ravie de pouvoir mener des recherches de cette envergure – chose qui ne serait pas possible sans Strava – et espère que les résultats profiteront aux femmes du monde entier ». Et puis elle a ajouté : « Le but était aussi d’engager une conversation clé sur l’exercice physique, sur le cycle menstruel et aussi d’autres facteurs liés au mode de vie. Cela devrait, je l’espère, permettre à toutes les femmes de travailler avec leur corps, et non plus juste contre lui ». Le but ? Que les femmes se sentent à l’aise pour discuter de quelque chose de parfaitement normal. Quoi de plus naturel ?
Précision : le Dr Georgie Bruinvels est chercheuse chez Orreco et co-créatrice de FitrWoman. Son doctorat à l’University College de Londres lui a permis d’examiner de plus près le métabolisme du fer chez les athlètes d’endurance, en mettant l’accent sur le cycle menstruel. Elle s’intéresse particulièrement à la façon dont les changements hormonaux au cours du cycle menstruel ont une incidence sur l’activité physique et la performance, y compris le bien-être et le métabolisme en général, mais aussi la biomécanique ou encore l’adaptation à l’activité physique. L’application FitrWoman, créée par Georgie Bruinvels est gratuite. Son objectif est, selon ces managers : « d’aider les femmes à éliminer les préjugés qui tournent autour du sport, à prendre des décisions plus éclairées et à travailler pour leur corps, et non à lutter contre ». FitrWoman est disponible en téléchargement gratuit sur IOS et Android. À nos smartphones les filles !
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