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Western States Endurance Run. Retour sur le mythe. Part 1.

1 juillet 2022 | News

Par la rédaction. Photos : Western States® 100-Mile Endurance Run, P.Verticale, Unsplash

La Western States® 100-Mile Endurance Run version 2022, vous le savez, on y était le weekend dernier. C’était en Californie, entre Squaw Valley et Auburn, à l’Est de San Francisco. Cette WS100 comme l’appelle les initiés est en cheville avec l’UTMB World Tour. Comment ? En garantissant à tous les finishers une place dans le tirage au sort de la grande finale à Chamonix, version 2023 cette fois, et aux trois meilleurs femmes et hommes une qualification automatique. Avant de revenir sur ce qui fait le charme de cette Western States® 100-Mile Endurance Run, revenons sur cet UTMB World Tour. Sur ce qu’il représente. Sur son fonctionnement. Ses méthodes. Ses valeurs et ses buts. La question que l’on se pose est la suivante, et elle est passionnante : comment l’UTMB ex-course ouverte à tous est aujourd’hui un circuit fermé destiné à de rares privilégiés ? Voici un bien joli début de réponse.

Western States Endurance Run
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L’UTMB Mont-Blanc c’est 7 courses, 10 000 coureurs, 100 000 personnes qui suivent l’événement. En 2008, les inscriptions ont été sold out en 8 min. C’est ce qui a donné lieu à la première réflexion sur l’évolution des méthodes d’inscription aux courses UTMB, avec le succès, les échecs et les frustrations qu’on connait. En 2019, il y avait 33 000 demandes de dossards pour faire l’UTMB Mont-Blanc qui n’offre que 2000 places. En 2021, la marque UTMB s’associe avec la marque Ironman.

Western States Endurance Run
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Le principe du fonctionnement de l’UTMB Group qui appartient à la famille Poletti (actionnaire majoritaire) et à l’Ironman est le suivant

1/ rachat et donc gestion en interne d’événements de trail running dit “by UTMB”

2/ mise en place d’une franchise sur certains territoires d’événements de trail running dit “by UTMB” où ni les gens de l’UTMB ni ceux d’Ironman ne veulent s’investir en tant qu’entrepreneur

3/ quatre distances au choix à chaque fois sur toutes ces épreuves World Series “by UTMB” : 20 km, 50 km, 100 km, 100 miles

4/ tous les coureurs élites, hommes et femmes, qui sont sur les podiums des courses World Series 100 miles sont invités d’office à participer à l’UTMB Mont-Blanc.

5/ Tous les finishers d’une épreuve World Series reçoivent des “running stones”, autrement dit des points, ou tickets, permettant de participer à un tirage au sort pour l’UTMB Mont-Blanc. Notons que ces “running stones” seront conservées à vie tant qu’elles ne sont pas utilisées sur un tirage au sort.

6/ plus moyen donc de participer à l’UTMB Mont-Blanc sans avoir au préalable pris des points en tant que finisher sur une épreuve World Series

7/ La qualification à L’UTMB Mont-Blanc ne se fait toutefois pas exclusivement sur la performance. Certes il faut toujours être finisher de certaines courses mais c’est aussi la garantie d’être au niveau pour finis l’UTMB.

Il reste bien entendu après cette interview des questions en suspens et notamment celle qui concerne la protection de notre environnement naturel. On le sait, depuis plusieurs années, le TMB, le sentier de randonnée international qu’empruntent chaque année des milliers de randonneurs (des millions ?) et sur lequel se court l’UTMB souffre de cette ultra-pratique, la randonnée mais aussi le trail running. Pour faire vite, disons que ces sentiers, à force d’être empruntés chaque printemps-été, ont changé. Il y a notamment moins de pierres, ils sont plus roulants que jamais. L’homme a donc laissé son empreinte sur la nature autour du Mont-Blanc (bien entendu les sentiers ont au départ été créé par l’homme). Alors, quelle est la part de responsabilité de l’UTMB ? L’arrivée d’Ironman et cette volonté impérieuse de se développer – et de gagner de l’argent, plus d’argent – ne va-t-elle pas pousser à encore plus de marcheurs/coureurs sur ces sentiers chaque année ? Les Poletti sont-ils coupables de cela ? Si oui alors dans quelle mesure ? Et quelle était l’alternative ? Rappelons que ce qui caractérise les courses d’ultra trail running Américaine c’est justement cette limitation des coureurs par les autorités locales, les gouvernements donc. Il n’y aura jamais plus de 400 coureurs chaque année à la Western States. C’est difficile et frustrant pour avoir un dossard mais après tout, n’est-ce pas le prix à payer pour un plus grand respect de la nature ? Les Poletti n’auraient-il pas pu (dû ?) faire ce choix-là, quitte a frustrer de nombreux apprentis ultra trailers ? C’est pour le moins une vraie question. Réponse dans une prochaine interview ? On est sur le coup #sauvages. Toujours. Encore. C’est important.

Le proverbe Inuit* dit : « La Terre n’est pas un don de nos parents. Ce sont nos enfants qui nous la prêtent ».

Western States Endurance Run
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*Proverbe souvent attribué (par erreur) à Antoine de St Exupéry.

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